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Elle ne travaille plus en usine à Créteil !

On se souvient de la magnifique chanson de Jean Ferrat.
Vingt ans plus tard, il n’y a plus guère de travail à Créteil ou ailleurs…
On pourrait penser que l’économie qui nous assujettit tous, même si nous ne sommes pas d’accord sur ses hiérarchies de pouvoir et d’argent, est la plus adaptée à résoudre tous les problèmes soulevés par la fatalité des marché. Or, s’il y en a bien un problème irrésolu, lancinant et qui a résisté à tous les plans et tous les projets jusqu’ici, c’est bien celui de l’emploi et de ses séquelles, le chômage !
Voilà bien quarante ans que les ratages se succèdent et que cela dure.
On a entendu bien des discours.
Les premiers furent ceux des économistes. Je ne vais pas revenir sur les formules des prévisionnistes ou les convaincus des bienfaits de l’économie libérale, ce serait trop cruel. Ceux des patrons, par nécessité, réalistes, étaient le langage du sauve-qui-peut devant un incendie, une forme d’égoïsme à courte vue de quelqu’un qui, si cela tournait à la catastrophe, pourrait toujours se sauver en emportant la caisse. Des discours comme savent nous en fabriquer les instances patronales de la FIB, des Classes moyennes et de quelques « rigolos » un pied dans l’économie et l’autre au gouvernement plaident pour une flexibilité qui est loin de faire l’unanimité à gauche.
Ce furent les discours de la gauche qui donnèrent à la fois le plus d’espoir et en même temps le plus de désillusion.
Après les rabâchages des mêmes constats et des mêmes solutions, personne, mais vraiment personne, ne s’est jamais demandé si l’on ne pouvait pas faire évoluer l’économie d’une autre manière ? Et tirer les conclusions qui s’imposent : à savoir qu’en l’état, elle est incompatible avec le plein emploi.

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La sécheresse des chiffres parle d’elle-même, en Belgique après les annonces irresponsables de Verhofstadt sur la création de 200.000 emplois. Le nombre d’allocataires sociaux a augmenté par rapport à 2002 de 7,7 % !
Les Quinze comptent 12,4 millions de chômeurs. Les nouveaux arrivants ne pourront que grossir ces chiffres.
L’Allemagne met en place une politique de l’autruche en « liquidant » le contentieux des chômeurs longue durée pour 2005. Est-ce raisonnable de faire choir des statistiques des chômeurs qui passeront du statut d’assuré à celui d’assisté ? La France sous Raffarin III, aux dernières nouvelles, ferait machine arrière sur une politique à peu près similaire. Quant à la Belgique, elle n’est pas en reste. Elle aussi tendrait à culpabiliser les victimes.
Tout cela n’est que trop un pansement sur une jambe de bois.
On ne veut pas voir les nuisances qu’il y a de poursuivre le chemin de l’économie libérale tout azimut.
Seuls le Luxembourg, l’Autriche, l’Irlande et les Pays-bas sont sous la barre des 5 %, avec l’Angleterre pour d’autres raisons et notamment une flexibilité des travailleurs détruisant le tissu social depuis Thatcher, qu’hélas Tony Blair à poursuivie.
Quant à la Belgique, elle flirte avec les sommets : 8 % 5, l’Allemagne : 9,3 % et la France : 9,4 %. Quoique les vrais champions du désastre soient l’Espagne : 11,2 % et enfin l’Italie de Berlusconi avec 27,1 % des moins de 25 ans au chômage !
Que l’on ne vienne pas dire que cette situation est acceptable et qu’elle est la suite logique de l’offre et de la demande. Que l’on dise plutôt qu’elle est inacceptable, mais que nous n’avons pas de solution.
Personne ne veut envisager la recherche de solutions en-dehors du système strictement libéral.
Ne cherchons pas plus loin. Le drame est là.
Cette faute, due principalement aux partis socialistes européens, nous la payerons un jour d’une façon telle que ces partis feraient bien d’y prêter attention.

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