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Un pas vers le Meilleur des mondes !

Fichus prétextes : la grande criminalité, le recyclage de l’argent sale, le terrorisme, etc. pour nous raboter les quelques petites libertés qui nous restent.
Hier, c’était le téléphone, aujourd’hui le NET !
Les Israéliens compte tenu de leur grande expérience en matière de répression ont chez eux une petite merveille, la société NICE, spécialisée dans les écoutes téléphoniques. Cette charmante entreprise vient de fourrer son nez dans un autre domaine, celui du NET. Les grands inquiets qui nous dirigent ne pouvaient pas passer devant cette nouvelle occasion d’explorer nos âmes et nos consciences, sur un des tout derniers espaces de liberté.
Ceci, vont se récrier nos mentors, n’est pas pour le citoyen ordinaire.
L’honnête homme n’a rien à cacher, dirait Anne-Marie Lizin, déjà fervente de l’écoute téléphonique. On pourra toujours envoyer des mails à Elio pour l’assurer qu’on votera pour sa liste aux prochaines élections, sans que des spécialistes écouteurs prennent des notes, comme cela s’est vu par le passé pour le Mouvement Populaire Wallon et les Rattachistes.
Toujours est-il qu’honnête citoyen ou pas, à partir de lundi 19, les bricoleurs de la Sûreté de l’Etat vont s’appliquer aux nouvelles techniques, d’abord entre eux, et ensuite sur nous.
Les courriels seront évidemment visés en premier lieu.
Il faudra donc se méfier dans quelle tenue vous êtes pour envoyer l’image avec le texte, à moins que vous vous décidiez de leur montrer votre cul carrément une bonne fois.
On aura beau dire que toute écoute, toute image de vous capturée ne pourra l’être que sur réquisition du juge d’instruction selon l’article 90 ter du Code d’instruction criminelle. Il n’empêche que le matériel sera opérationnel dans les locaux de la police 24 h sur 24 et que pour être sûr qu’un gusse avec brassard et flingue ne pousse sur le bouton, il faudrait que la petite merveille NICE soit mise sous scellé en-dehors des demandes du juge. On voit que c’est impossible et contrairement à l’optimisme affiché de la bourgmestre de Huy, toutes les dérives sont permises.
Qu’on chipote sur les règles, qu’on nous bassine avec notre « démocratie » à défendre contre des envahisseurs, c’est dans l’ordre des choses.

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Comme le concussionnaire dont les premiers mots sont « devoir » et « patrie », nos grands hommes n’ont que « liberté » et « démocratie » à la bouche.
C’est que notre espace liberté se rétrécit de partout. En écrivant ces réflexions, je pense au nouveau code de la forêt qui va passer au parlement concocté par l’ancien fermier (donc méfiant par rapport aux promeneurs aussitôt qualifiés de maraudeurs) José Happart. Il sera notamment question d’interdire l’à travers tout, la cueillette des champignons sans autorisation, etc, etc. D’un côté il y a l’écoute, de l’autre la restriction dans le déplacement….
De restriction en restriction, les libertés fondent comme glaçons au soleil.
Et quand elles n’existeront plus, notre pays sera sous la coupe d’un « Meilleur des mondes » comme l’imagina Aldous Huxley en 1932.
Alors oui, les terroristes seront dans un terreau favorable. Et peut-être rebaptisés « résistants » serons nous dans l’alternative de répondre à la violence par la violence, devenant de fait les alliés potentiels de cette violence que nous détestons le plus.
On n’en est pas là. Certes. C’est ce qu’on pensait aussi en République de Weimar fin des années vingt.

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Espérons que c’est un mauvais exemple.
L’ennui, c’est que dans tous les milieux politiques belges, c’est fou ce qu’il y a de Daladier…
(Pour ceux qui n’étaient pas nés, Daladier était le président du Conseil français qui a signé un peu avant la guerre 40 un traité de paix avec l’Allemagne et qui est revenu sous les acclamations de la foule, tenir des discours triomphants et assurer que la paix était sauvée !)
Tiraillé entre son désir de liberté et son désir de sécurité, le citoyen ne se rend pas compte que pour rester dans un système de liberté (relative), il faut courir des risques. Quant au politique, plus il contrôle les gens, plus il croit faire œuvre utile, avec, cependant, l’idée derrière la tête, qu’en contrôlant les gens, il contrôlera fatalement l’électeur.
Le terroriste veut détruire nos libertés. Pour lutter contre lui, nous détruisons nous-mêmes ces précieuses libertés, en acceptant lâchement des muselières. Qui gagne dans l’affaire ?

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