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Le blairisme

Si le blairisme signifie la politique de Tony Blair érigée en système, comme a pu l’être le tatchérisme, alors plutôt qu’appeler les adeptes, des blairistes, appelons les plus simplement des blaireaux !
Car enfin que ce monsieur ne veuille pas de Verhofsadt comme président de la Commission européenne, c’est son droit. Il y a mille raisons pour qu’un « Travailliste », le parti socialiste anglais, ne veuille pas d’un libéral. Mais que cela soit parce que le candidat belge est trop européen et qu’il était adversaire de l’invasion de l’Irak par les Américains, on voit bien là l’étroitesse d’esprit de Tony Blair et la dangerosité d’un tel partenaire pour l’Europe.
Evidemment, suite aux révélations dans la presse de la véritable nature du clan Bush et les raisons cachées qui ont valu l’intervention contre Saddam Hussein, le blairisme en a pris un coup en Grande-Bretagne, au point qu’on parle aujourd’hui de la survie du premier ministre britannique. Est-ce une raison par ressentiment de faire barrage à ceux qui n’étaient pas de son avis ?
Tony Blair qui n’est quand même pas n’importe qui, pour avoir fait main basse sur le parti « socialiste » d’outre-manche, sait que reculer n’est plus possible, aussi s’aigrit-il lorsque des européens donnent du poids aux anti-guerre de Londres, amplifiant l’écho de ce qu’il entend depuis un an.
Le Premier ministre est-il obligé de se montrer à ses compatriotes plus « british » que les conservateurs pour redorer son blason ?
Serait-ce le « no sens » anglais et le surréalisme de Tony qui font de ce dernier le chantre de la politique de Madame Tatcher ?
L’acceptation du referendum sur l’Europe souhaité par son opposition le laisserait penser.

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Certes, le projet d’une Constitution européenne qui risquait de moisir dans les cartons, a enfin été ratifié par tout le monde et par les Anglais, puisque les Anglais ne sont pas tout le monde ; mais ce fut au prix du sacrifice de l’Europe sociale ! Et qui n’a pas voulu le soupçon d’amorce d’une Europe sociale ? Le socialiste Tony Blair, pardi…
Comme quoi, on a raison de se méfier des socialistes lorsqu’ils s’accrochent au pouvoir.
La Constitution telle qu’elle est, c’est toujours ça. Mais vouloir faire une Europe sans le peuple, c’est la condamner à de la figuration dans le monde, c’est généraliser à terme un désintérêt de plus en plus perceptible dans la population européenne. Les dernières élections le confirment.
Exactement ce que Tony Blair souhaite !
Ce serait facile de risquer le parallèle avec la politique des socialistes belges, rompus au compromis de collaboration avec la droite au pouvoir. Ce n’est pas ici exactement la même chose. Les socialistes belges n’en sont pas à couper l’herbe sous le pied des libéraux en copiant leur politique.
Tony Blair ne partage pas le pouvoir avec les Conservateurs. C’est donc bel et bien un porte-parole d’un parti socialiste majoritaire qui refuse au nom des Anglais, mais aussi au nom du Labour une Constitution dont les intentions sociales seraient coulées dans son texte fondamental !
Il veut bien de l’Europe, Tony Blair, mais sans la participation des Européens !
Pour ce qui est du vœu des Polonais et du Pape d’adjoindre dans la Constitution un mot sur Dieu vu du Vatican, on l’a échappé belle et cela a été rejeté. On ne sait pas si, sur ce sujet, Tony Blair a été difficile à convaincre ? C’est d’autant plus curieux qu’en suivant Bush dans sa dérive moyen-orientale, il a dû s’apercevoir que l’intégrisme chrétien qui agite le président des Etats-Unis est partagé par toute la droite intégriste américaine et est à la base même de la guerre « contre le mal ».
Il ne reste plus qu’à Tony Blair à se convertir à l’église évangéliste de Bush, de sorte qu’après l’emploi de premier ministre de Sa Majesté, il pourrait briguer l’emploi de prédicateur au Texas.
Mais avant, je crois qu’il ferait bien dans un dernier effort de sortir l’Angleterre de l’Europe. Cela nous éviterait de le faire…
Si l’on considère la carte d’Europe, le Bosphore à Constantinople qui nous sépare du reste de la Turquie est moins large que la Manche qui nous sépare de l’Angleterre.
Voilà un argument qui serait apprécié à la Chambre des Communes !

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