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Un monstre chasse l’autre !

Où on va ? On n’a pas le temps de souffler. Un monstre chasse l’autre. A peine Dutroux en tôle, voilà la relève ! Fourniret est belgo-français, mais tout de même. Ce n’est pas possible. On collectionne !
Dutroux était entré dans le livre des records. On pensait ne pas pouvoir faire mieux. Mais si, il y a plus fort : Fourniret, accusé de 9 assassinats par son épouse !
Les racistes qui voient la main de l’étranger partout ne la ramèneront pas. Voilà deux beaux salauds 100% Gaulois. Qu’est-ce qu’on aurait entendu si l’un avait été Marocain et l’autre Rom des Carpates !
Même Oussama ben Laden est soufflé. C’est inutile de perpétrer des attentats sur notre territoire, on a ce qu’il faut ! Ce serait l’occasion de repasser « Dupont-la-joie », ce film où Carmet est tellement quelconque, qu’il en devient d’autant plus inquiétant en Français moyen. Et il y a dix millions de gens quelconques en Belgique !
Avant le bourgeois se méfiait des tronches de travers, des peaux pas nettes, des chevelures abracadabrantes, des sourires brèche-dents. Il va falloir qu’il ouvre l’œil sur des gars qui lui ressemblent, qui, entre deux crimes, redeviennent forestiers ou garagistes. Le crime ne recrute plus dans la marginalité. Fourniret est un ancien chatelain, comme Dutroux était propriétaire. Tous les critères de la société s’en trouvent bouleversés. Si on se met à assassiner dans le camp des « bons », c’est l’anarchie qui s’installe et les enquêteurs tourneboulés par le délit de bonne gueule !
On savait la Belgique surréaliste, nos artistes nous effrayaient en gueldherodant dans l’expressionnisme mystique, Simenon offrait un cadavre par livre à Maigret, rarement deux. Avec nos riches natures, les bouffons sont dépassés. Voici le temps du Dracula transfrontalier.

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Dans un roulement de tambour, le champêtre revient en arrière, quand la pauvre maman d’Elisabeth Brichet courait partout et qu’on lui fermait les portes au nez. Mieux, au début de la disparition, des fins limiers avaient des soupçons… sur la mère !
René-Philippe Dawans de la RTBf n’était pas encore en piste pour trouver des gueules sympathiques aux voyous genre Nihoul. Pensez donc, en 1989, les moules à gaufre de l’information avaient d’autres chats à fouetter. Ils étaient loin encore de la grande thèse Langlois. Mieux, les petites de la deuxième génération étaient encore en vie. Et l’affaire Dutroux était à venir. Seule la maman d’Elisabeth était en première ligne, la pauvre. Et c’est tout juste si l’on a mis cette affaire à l’instruction. Y avait-il seulement un enquêteur ? Déjà, il y avait ceux qui défendent les institutions contre ceux qui défendent le droit à l’enfant d’exister. Les affaires sans suite n’intéressaient pas les flèches des bureaux d’agences…
Ceux qui osaient critiquer les institutions et les lenteurs de l’instruction, pour ne pas dire pire, pouvaient déjà s’attendre à tout. Heureusement, Fourniret n’est pas équipé d’une femme du genre Michèle Martin, soumise et taiseuse. Celle-ci, Monique Olivier, décharge sa conscience, après avoir aidé pendant vingt ans son assassin de mari à décharger les cadavres… C’est toujours ça…
« C’est arrivé près de chez vous », le film interprété par Benoit Poelvoorde, mettait en scène un petit assassin bruxellois. Tous les citoyens étaient bien représentés devant la bouche à feu du revolver de Poelvoorde, sauf les enfants. Le cinéaste n’aurait pas osé. La réalité dépasse la fiction. Le tout aujourd’hui, c’est de savoir combien de tracassés de la braguette courent encore les rues en quête d’un petit chaperon rouge. Et combien de temps la justice mettra-t-elle à jouer au chat et à la souris avec la crème de la fine fleur du crime ? Si je comprends bien, le quidam interrogé avait déjà un passé pédophile et avait été condamné à une peine qu’il n’avait pas accomplie jusqu’au bout. Ça vous dit quelque chose cette mansuétude ?
Ceux qui se repaissent de thriller dans la grande veine des tueurs en série ont de la psychopathologie à la belge une image du serial killer qui ne correspond pas à la réalité. Les psychologues nous le disent, les pulsions de meurtre sexuel s’arrêtent à la quarantaine du côté de Detroit ou de New-York, sauf en Belgique où Fourniret à soixante-deux ans est aussi dangereux qu’un tigre qui n’aurait plus bouffé depuis huit jours. Il paraît que l’absence de contact avec autrui, le sentiment de solitude rendent les vieux féroces, par « cheu » nous ! D’ici à ce que les homes passent pour des repaires pédophiles ! Comme dirait Brantôme à propos de Bassompierre, les vieux en Belgique sont comme les poireaux, ils ont la tête blanche et la queue verte !
La société belge, si calme, si pondérée, si centriste, si amoureuse du bon sens serait-elle hautement pathogène ? Si c’est le cas, c’est toute l’éducation, les systèmes économique et financier qui sont en cause. On pourrait ajouter à ce tableau désolant, l’hypocrisie comme cerise sur le gâteau. Malgré la dissimulation proverbiale de mes concitoyens, par certains aspects, c’est ce défaut qui ressort le plus et qui nous vaut cette étiquette de faux-cul international.
On accumule. On accumule. On finira par être une référence mondiale dans des spécialités dont on se serait bien passé.
La gauche va avoir du boulot.

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