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Catch au MR

Le bonheur,
c’est de continuer à désirer
ce qu’on possède déjà.
(Saint Augustin)

Le départ d’Antoine Duquesne de la présidence du MR et du poids lourd Louis Michel pour l’Europe, a produit un trou noir qui aspire toutes les ambitions. La candidature à la présidence n’est pas encore ouverte que déjà des impatients s’hallucinent du sceptre… Quoique pour Duquesne, c’était quand même Pépin le Bref qui avait les clés du palais.
Ce bouleversement arrive au moment où le MR est dans le fossé. Les « pilotes » se sont jetés hors du cockpit avant le crash, ce qui dénote de bons réflexes, certes, mais aussi une absence complète du sens du devoir. En effet, tous les discours, et les grands gestes « pour le parti » n’étaient en réalité qu’une hypocrisie de plus des deux hommes qui quittent le navire sur la pointe des pieds.
A moins que Louis Michel ne dispose encore assez de ficelles pour hisser le fiston sur le pavois. La semaine dernière, le gagman de Jodoigne avait réuni les présidents des fédérations libérales pour évoquer la situation politique et le changement à la présidence. Il devait y être question de Charles. Il s’impose parmi les « jeunes présidentiables », dit-on chez les supporters de la famille. On aura beau dire qu’il a tenu tête au PS, que c’est une étoile montante du libéralisme « social » selon l’idée de papa, ce jeunet de 28 ans, sans expérience, sans autre ambition que de mettre ses pas dans ceux de son père, n’a que l’avantage d’être le fils de. Nous saurons bientôt si cela est suffisant. Dans cette hypothèse le MR serait vraiment beaucoup plus malade qu’il n’y paraît ; car, comment ne pas conclure que décidément à part Louis Michel qui fait la pluie et le beau temps chez les libéraux, il n’y a plus personne ? Il est vrai qu’à force de fréquenter le fils du dictateur Kabila l’idée ne lui en soit venue à Kinshasa où il a ses entrées..

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Dans les jeunes « pousses » il y a Olivier Chastel (40 ans) éphémère ministre communautaire des Arts, Lettres et Audiovisuel dont la stature discrète consiste à n’être connue de personne,
Christine Defraigne, 42 ans, parlementaire, très active à Bruxelles et à Liège au Conseil communal, elle aussi fille d’une ancienne gloire du ring chez les bleus… La dame n’exclut pas d’être candidate. C’est une avocate, profession qui fait florès dans le milieu où l’on adore emballer le quelconque dans du papier cadeau bleu métallisé. Prudente, elle est pour une solution de consensus. Autrement dit, si c’est Charles, elle entend faire reconnaître ses droits pour une baronnie dans le parti. Il y a encore Richard Miller, un des nègres de Louis Michel dans ses poussées d’urticaire quand « il peut mieux faire du social que n’importe quel socialiste ».
Sabine Laruelle et l’ex de RTL, madame Ries sont encore citées, mais plutôt pour faire nombre et parce que des femmes sont nécessaires à la politique de coupe-feu contre Joëlle Milquet qui a le chic de mettre le doigt sur des néophytes intelligentes.
Et enfin Didier Reynders, vice-Premier, ministre des Finances et chef de file gouvernemental, d’abord l’éternel second et en passe de devenir l’éternel troisième après le fils de l’autre. Comme il est à peu près le seul qui pourrait battre Charles sur le fil et peut-être créer des remous au sein du parti qui n’en a pas besoin, Louis pourrait faire un montage floral et présenter la rose et le muguet, son fils avec l’autre, dans une sorte de ticket gagnant pour les futures élections, quitte à débarquer Reynders en cours de route à la moindre gaffe ou si les élections se perdaient à nouveau. Le beau Didier a une tête à chapeau.
A sa place, on se méfierait.
Ce serait alors le dernier pied de nez à Didier Reynders qui piaffe depuis que Ducarne a dû quitter prestement les lieux et laisser la part belle à Duquesne. Et aussi l’ultime peau de banane. Les transfuges sont célèbres du CDh au MR. Pourquoi pas l’inverse ?

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En cas de malheur, Reynders chez Milquet ? Siéger aux côtés de la glamour Marie-Dominique Simonet … on pourrait tomber plus mal !
Pour Didier, ce serait une bonne blague à faire au grand stratège social que l’on sait.
Les apostats Fournaux et Deprez s’en trouveraient ringardisés un peu plus.
Affaire à suivre à la rentreée.

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