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La génération Elvis.

Entre 1963 et 1977, trois événements restent en mémoire : l’assassinat de Kennedy en 1963, Neil Armstrong foule le sol lunaire le 20 juillet 1969 et le 16 août 1977 Elvis Presley meurt; trois événements américains qui ont fait le tour du monde. Ceux qui avaient vingt ans en 1960 se souviennent encore de la mort du chanteur, quant aux deux autres, ils font partie de l’Histoire.
Cette semaine du Quinze Août, on commémorait la mort du King. Ses anciens fans, très nombreux, ont afflué à la propriété de Graceland sur l’Elvis Presley boulevard (plus de 700.000 en 2003).
La génération 60 garde surtout le souvenir du dernier Elvis, bouffi, grotesque dans des habits de colonel de l’armée mexicaine du temps de Zapata, mort d’une overdose. Les punks s’en sont assez moqués, eux qui ne valaient guère mieux avec les cheveux taillés en crête de coq et les vêtements découpés aux genoux et aux fesses.
Et aussi de ses films de série B, simplistes pour ne pas dire simplets, tournés plusieurs années avant la déchéance et qui sont restés malgré les scénarios ringards et le pitoyable jeu d’acteur, des films cultes par la magie d’une voix et d’un rythme.
Aujourd’hui, les inconditionnels de TF1 ne sont pas surpris des scènes kitch des films du King, habitués des outrances d’artistes qui s’essaient à l’extravagance pour allumer le public.
Oui. Mais, derrière cette pacotille à l’américaine, imitée par Claude François à la fin de sa vie, il y avait une voix et un talent. Les artistes génération Lelay ne sauraient en dire autant.
Ce chanteur mort il y a vingt-sept ans fait toujours des émules, sans parler des imitateurs qui comme ceux de Cloclo, se disputent la gueule la plus ressemblante et la voix la plus proche.
Britney Spears copie les costumes. Un crooner hollandais complètement nase et inconnu, Junkie XL, en duplicata sauvage des chansons du maître, fut un temps au hit des tubes à Londres. Eminem quand on lui parle du King a la larme à l’œil. Comme prédateur des musiques noires, lui aussi, comme Led Zeppelin et tant d’autres, se pose un peu là. Les enfants de moins de six ans assaillent leurs nounous pour qu’elles achètent la bande de Lilo et Stich de Disney qui est une compile des succès du chanteur.
Elvis n’échappe pas aux toqués qui le croient vivant. Ils ont de la matière « mystique » pour alimenter leur paranoïa, à commencer par une sérigraphie d’Andy Warhol, l’icône que les amateurs trouvent encore dans les boîtes à souvenirs.
On en a presque oublié Chuck Berry, un autre initiateur de cette musique qui a valu les déhanchements suggestifs de la génération Presley et ouvert la marche vers les discothèques actuelles.
On pourrait refaire la complainte des chanteurs disparus de Gainsbourg que chante de sa petite voix chétive son ex compagne Birkin, avec ceux dont on parlent moins et qui ont, pendant le triomphe du phénomène de Memphis, poursuivi des carrières novatrices : Jerry Lee Lewis, Buddy Holly, Eddie Cochran, Roy Orbison et même Gene Vincent.

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Certes, ces chanteurs-compositeurs ne sont pas inconnus, mais à côté d’Elvis !...
Elvis est pour tous et pour plusieurs générations encore, le King du rock’n’roll.
Il a su prendre les plus belles mélodies du blues pour les transformer et les faire connaître au monde entier. Elvis, à ce titre, est plus un recréateur, qu’un créateur. Les Beatles et les Rolling Stones lui doivent beaucoup.
Le plus insolite dans tout cela, c’est qu’Elvis n’avait d’autre ambition que celle de devenir acteur et qu’on ne vienne pas dire que c’est le fameux colonel Parker qui l’a poussé à tourner la série de navets que la télévision nous repasse de temps à autre.
Il se rêvait en James Dean descendant la route 67 en Harley-Davidson.
Ses navets lui ont rapporté autant de fric que ses concerts. Tout ce que le chanteur touchait se transformait en dollars.
Son image de camionneur rebelle a fasciné l’Amérique pendant toute sa carrière, alors qu’il n’était qu’un bon p’tit gars de Tupelo (Mississipi), vouant un culte à sa mère et à sa famille, avec un penchant pour le conservatisme, au point de finir dans la grande variété à égalité avec Sinatra.
Lorsque sa fille a épousé Michael Jackson, on a plus parlé de lui que de l’époux.
Malgré cela, malgré ses amitiés douteuses et notamment avec Richard Nixon qui le nomma agent de la Drug Enforcement Agency, ses hypocrisies vis-à-vis des Beatles qu’il invita dans sa propriété de Bel Air pour les dénoncer plus tard au FBI comme dangereux pour la jeunesse, il est resté et restera le King à jamais...
On a beau être prévenu contre lui pour toutes sortes de raisons, la magie agit toujours. Love mi tender Elvis… Remember

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Commentaires

hé oui ta tout dit ou presque , a quand en france on coprendra qui est elvis plutot que faire montrer toujours la meme choses a voir en trot hound dog et le scandale qui suis apres

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