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Le FOREM crée une nouvelle profession.

Dans le cadre des grandes conférences pour l’Emploi, la direction du FOREM sous la haute responsabilité de Mademoiselle Laprude, déléguée du Gouvernement, est heureuse de vous présenter le Professeur Eugène Poignet, du service de gériatrie de la Citadelle, qui va vous parler d’une profession nouvelle : branleuse en maison de retraite.

Mesdames, Mesdemoiselles,
Sous l’impulsion de notre Ministre, Madame Marie Arena, nous créons dès septembre une section d’aides-soulageantes ou aides-poignantes, qui complètera avec un cursus d’une année supplémentaire le diplôme d’aide-soignante.
Avant de vous en dire plus, quelques mots d’explication.
Certains de nos contemporains ne se disent progressistes que pour masquer leur ignorance.
Ils ne reprennent volontiers de Potier que cette seule phrase « Du passé faisons table rase ». Ainsi, c’est clair, inutile de leur servir que l’histoire se répète et que la connaissance des événements d’hier pourrait conduire à expliquer ceux d’aujourd’hui.
Oui, mais voilà, ces progressistes qui constituent à gauche comme à droite le fond du militantisme actif de l’honnêteté citoyenne, sont à certains points de vue terriblement passéistes.
La plupart d’entre eux défendent une société de mœurs exemplaire. C’est ainsi que plus d’un en sont encore aux théories du docteur Demeaux qui en 1857 résumait leur point de vue au sujet de la masturbation dans une note parue au Moniteur des Hôpitaux : « …sur les moyens d’en prévenir ou réprimer les abus dans les établissements consacrés à l’instruction publique ».
Joignant ses vociférations prémonitoires à celles du bon docteur Lallemand, Demeaux multipliait les représentations apocalyptiques, stigmatisant une colossale épidémie prochaine, allant jusqu’à prévoir la dégénérescence de l’espèce humaine.
Nos progressistes question mœurs en sont à peu près restés là.
Les tableaux qu’ils font de la sexualité en 2004 est grosso modo ceux que l’on faisait sous Napoléon III.
Voilà que l’expérimentation moderne vient de leur donner tort, à en croire la revue Sciences.
La masturbation prévient le cancer de la prostate
Dangereuse ! Scandaleuse ! La masturbation a longtemps été considérée comme la mère de tous les vices. Mais voilà une étude qui pourrait définitivement tordre le cou à ce mythe. Des pratiques solitaires fréquentes préviendraient le cancer de la prostate, responsable de 10 000 décès chaque année. "Tu vas devenir sourd !", "Ça va te rendre idiot !"… De telles menaces ont longtemps contribué à la mauvaise réputation de la masturbation. Mais alors que le caractère inoffensif de l’onanisme est aujourd’hui démontré, voilà qu’une nouvelle étude scientifique lui attribue même des effets bénéfiques. Pratiqué fréquemment, il pourrait prévenir le cancer le plus répandu chez l’homme.

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Conclusion de l’équipe médicale : Plus les hommes éjaculent entre 20 et 40 ans, moins ils risquent de développer un cancer de la prostate. Et la prévention n’attend pas le nombre des années, puisque l’effet protecteur le plus visible concerne les jeunes hommes. Les hommes qui éjaculent plus de cinq fois par semaine durant la vingtaine d’années réduiraient d’un tiers leur risque de développer un cancer de la prostate au cours de leur vie !
Nous pensons qu’un brusque arrêt des pratiques de la masturbation avec l’âge et dans la gêne d’une promiscuité d’une maison de retraite, conduit le pensionnaire de cet établissement à des problèmes prostatiques. Les séquelles de l’âge, quoique le tremblement des mains ne soit pas incompatible avec ces pratiques, conduisent le troisième âge à perdre la pulsion nécessaire à l’éjaculation libératrice. Une aide féminine et accorte paraît nécessaire. Il s’avère donc indispensable de former des jeunes aides-soignantes à la pratique de la masturbation chez les personnes âgées, seules capables de leur redonner le goût au plaisir curatif. Dans le passé, les Sœurs des Hospices l’avaient déjà compris. Mais leur aspect revêche empêchait souvent de bons résultats.
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L’année supplémentaire de stage ne peut qu’être bénéfique à la recherche d’un emploi dans ce type d’établissement. En pratique, la stagiaire aura à exercer sa technique sur des sujets jeunes en classe préparatoire, pour finir par des octogénaires abstinents depuis au moins dix ans. Que les enseignants se rassurent nous avons déjà, après un appel dans les établissements concernés, une liste impressionnante de seniors volontaires.
Les règles de l’examen oral n’étant pas encore établies, la première session d’examen pratique se déroulera en public, sous la présidence de la Ministre, au théâtre Royal de Liège. Je veillerai moi-même à faire passer les tests aux plus douées de nos futures diplômées.
- Monsieur le Professeur Eugène Poignet, la ligue contre la prévention de la Prostate, les personnels des cars de visites préventives de cette terrible maladie et tout le personnel enseignant du FOREM vous remercient de nous avoir consacré une après-midi. Si vous voulez passer dans mon bureau pour m’expliquer la technique que vous préconisez ?
- Chère demoiselle Laprude, ce serait avec plaisir, mais cette technique n’est enseignée qu’aux personnes de moins de trente ans. En effet, nos pensionnés, plus ils sont vieux, plus ils sont sensibles à l’aide-poignante jeune. Néanmoins votre intérêt mérite notre considération. Je vous enverrai dès demain un assistant.
- Vous avez des photos ?

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