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Les beaux emplois du Forem : aujourd’hui « NEZ »

- C’est quoi votre boulot ?
- Je sens et grâce à mon odorat, je déduis.
- On voit vous avez un sacré tarin…
- C’est tout un entraînement de muscu nasale…
- Vous travaillez où ?
- La plupart des « nez » travaillent à Grasse dans les fabriques de parfum. Moi, je suis resté à Liège. Je fais mieux que sentir… je flaire.
- Quelle est la différence ?
- Je flaire des éléments psychologiques et je peux dire, à peu près, quel est le comportement du sujet flairé.
- Vous gagnez votre vie avec ça ?
- Très bien.
- Vous êtes consultant, en quelque sorte ?
- C’est ça.
- Et qui vous consulte et pourquoi ?
- C’est très varié. Si vous voulez un exemple concret, Monsieur Di Rupo est venu me consulter sur deux cas, celui de Louis Michel et celui de Anne-Marie Lizin. J’ai donc manœuvré pour être près de ces personnalités afin de pouvoir les sentir. Pour Monsieur Louis Michel, je me suis déguisé en employé des statistiques – oui, c’était juste avant le 13 juin. J’ai bidonné des intentions de votes pour le MR très favorables. Il était heureux.
- Vous l’avez flairé à fond, là ?
- Oui, à fond.
- Et votre conclusion ?
- Il transpire beaucoup. Pour le reste, seul mon client pourra vous le dire, s’il y consent.
- Vous ne pouvez pas m’en dire un peu plus ?
- Concluez par vous-même en voyant la rapidité avec laquelle, Monsieur Di Rupo a donné à Monsieur Michel l’occasion de sortir de la politique belge.
- Et pour Madame Lizin ?
- Nous avons 99 % de réussites. Reste 1% d’échec. Elle fait partie de ce %.
- Pour quelle raison ?
- J’avais abordé Madame Lizin déguisé en marocaine battue par le mari et la deuxième femme. Madame Lizin m’a longuement interrogé sur la condition féminine au Maghreb. J’ai même retiré le foulard islamique pour mieux flairer.
- Et alors ?
- Rien. Parce que l’odeur primitive était couverte par un suint d’ambition…
- Une odeur masquante ?
- Voyons, ne soyez pas vulgaire… Disons une odeur forte que je pris d’abord pour sui generis….
- Et alors ?
- La présidente du Sénat avait inauguré le matin même les nouveaux locaux de la Boulette de Huy…
- Elle n’a pas la clim dans son bureau ?
- Elle est très économe de l’argent des Hutois.
- Et pourquoi Di Rupo voulait-il avoir votre avis ?
- Le bruit court qu’elle se verrait bien présidente du parti aussi !...
- Vous n’allez pas me dire que vous ne traitez qu’avec des politiciens ?
- Non. C’est même une clientèle peu importante.
- Avec qui faites-vous votre chiffre d’affaire ?
- Avec les cocus.
- Vous flairez les cocus ?
- Non. Il n’y a pas besoin de les flairer. A la vue, c’est suffisant. Mais, ils s’inquiètent d’être trompés. Ils me demandent de flairer leurs femmes.
- Si c’est garanti 100 %, par exemple la mienne, la petite qui est dans le fond du café, vous pourriez la flairer ?
- Il faut que je l’aborde. Elle m’a vu avec vous… Présentez-nous ;
- Chérie je te présente le docteur Blair, oui comme le premier ministre anglais. Qu’est-ce qu’il fait ? Il est chercheur du nez, chargé de cours au FOREm. Il m’enseigne la profession.

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- Alors, qu’en pensez-vous ?
- Il m’aurait fallu plus de temps. Maintenant que vous nous avez présenté, il faudrait que je la rencontre, par hasard et que je prétexte un rendez-vous avec vous pour l’entraîner dans un café à vous attendre. Bien entendu, vous ne viendriez pas. Ainsi, je pourrais être fixé…
- Je vais arranger cela. Je lui dirai de vous voir et que vous bavardiez en attendant que j’arrive. Ensuite, je lui donnerai un coup de fil sur son portable, pour annuler…
Comme ça, c’est bon ?
- Parfait.
- A bientôt docteur Blair.

Blair seul.

- Qu’ils sont naïfs au FOREm, voilà la quatrième femme d’élève que je vais emballer sans un pli avec la complicité du cocu !

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