« Crac boum ! C’est la rentrée… | Accueil | La bourse ou la vie ? »

En avoir ou pas ?

Il fut un temps où chaque Liégeois avait les tripes remuées lorsqu’on lui rappelait l’histoire des Fourons rattachés à la Flandre malgré la volonté de ses habitants à la suite des tripotages-découpages de la frontière linguistique, ce scandale permanent de la connerie bien belge. Alors, on en était à supplier que les Flandres ne nous laissent pas tomber. De la droite à la gauche, les « forces vives » francophones allaient, à tour de rôle, bouger leur pantalon et s’humilier de Bruges à Gand.
Les exploits de José Happart, bourgmestre héroïque embuaient les yeux. Les élus wallons ne savaient plus où se fourrer, quand on leur reprochait leur démission face aux Flamands. On les voyait faire le pèlerinage dans les Communes martyres aux Fêtes de la Wallonie et aux fêtes locales. Au premier rang bien garni les parlementaires wallons montraient haut leurs chaussettes sur des jambes croisées. Le cocorico se poussait entre deux pèkèts. On entonnait « li tchant dè Wallons » avec la ferveur des premiers socialistes aux barricades, au temps où les piliers des Coopératives appelaient leurs enfants Floréal et Thermidor.
Puis les choses se sont tassées. Happart a monnayé ses voix de préférence au PS. De marchand de pommes, il est devenu marchand d’électeurs. Aux Fourons, on se battait toujours pour la liberté. Un certain Huub Broers, Flamand pointu, jouait les martyrs du côté de la Tour de l’Yser. Il ruminait sa revanche. Au théâtre de marionnettes à Liège, c’était lui le traître Gadelon. Puis les lois communales furent modifiées. Les Hollandais se logèrent en masse sur les terrains fouronnais moins chers que chez eux. Ils firent basculer la majorité. Les Limbourgeois attendaient leurs libérateurs. Ils ne furent pas déçus. Les gens de l’ancienne majorité wallonne devinrent leurs Tchétchènes.

huub.JPG

Bien sûr, il y eut de sinistres crétins dans la presse francophone pour nous rassurer. Ces Hollandais n’étaient pas des flamingants, bien au contraire, ils renforceraient la majorité francophone pour le retour à Liège. C’était sûr.
On a vu les résultats et comment ceux qui le mois avant n’étaient que des étrangers, firent masse avec les Flamingants. Huub Broers avait gagné.
Depuis ce personnage pittoresque a fait le ménage. Il a vendu des immeubles communaux où logeaient des francophones, il a imaginé et retourné contre ses administrés parlant le français, toutes les petites vexations qu’il avait subies, car le type est rancunier. Bref, le village est devenu une forteresse de la Flandre éternelle et son geolier en chef premier magistrat de la commune, à la grande satisfaction des partisans de l’Etat thiois.
La toute dernière « punition » consiste à débaptiser les rues des villages fouronnais dont les noms faisaient tort aux oreilles flamandes, pour leur donner des sonorités plus limbourgeoises. Huub Broers y excelle. Son imagination est sans limite. C’est le tegenovergestelde du Liégeois.
Huub Broers qui doit tout aux Hollandais ne pouvait que les remercier en tissant des liens avec les éléments de la police et des secours civils de la ville de Maëstricht. Bref, ce type est d’un grand oecuménisme, mais à sens unique. Un jour prochain, on verra peut-être des gendarmes hollandais prêter main-forte aux cogneurs brevetés de Tongres et de Hasselt au cas où un attroupement de francophones viendrait troubler le nouvel ordre des Eperons d’or.
Le croirait-on ? A Liège, aujourd’hui, tout le monde s’en fout et Les Fourons deviennent une histoire belge, un nouveau Clochemerle à la flamande. Les grandes gueules qui jadis sortaient leurs Lebel du musée d’armes pour des barricades héroïques, tressent des couronnes à l’Europe et traitent leur vieille colère de dépassée. Ils fleurissent tous les jours d’une rose rouge Sainte Obsolète à la cathédrale Saint-Paul, bientôt Sint-Pol.
La prochaine étape est déjà explorée. Huub Broers va faire tout pour débarrasser l’Administration communale des Fourons des derniers francophones qui y travaillent. Le secrétaire communal y est particulièrement visé.
Ceci pour dire que les rodomontades actuelles des francophones concernant Bruxelles et l’arrondissement de Hal-Vilvorde finiront de la même manière. Pourquoi ? Parce que les Flamands ont des couilles et que nos parlementaires wallons n’en ont pas !

Poster un commentaire