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Serial killer au nom de Dieu !

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A Beslan, le massacre dans une école d’enfants a fait monter l’horreur à un degré inimaginable. L’époque est terrible. Les massacres, les génocides se suivent sans discontinuer. Evidemment celui-ci parle à nos cœurs et à nos consciences plus que d’autres moins médiatisés, tels ceux d’Algérie qui ont lieu depuis plus de dix ans, sans grand écho dans l’opinion occidentale, le martyr des Palestiniens, sous la botte de l’occupant, que l’on gomme le plus que l’on peut et les massacres récents au Soudan sous la responsabilité des intégristes islamiques de Khartoum, dont on ne parle pas assez.
Les relais d’informations et la diffusion des images du drame russe ont été traités en priorité. On y a mis les moyens.
Pourquoi exploite-t-on mieux une information qui touche telle barbarie, plutôt qu’une autre ?
L’Occident est-il plus vulnérable ? Qui a intérêt a nous délivrer l’information de façon sélective ?
Ce serait un autre débat.
Comment des êtres humains peuvent-ils arriver à un tel degré d’abjection ? C’est ce que je me demande. Le drame de Beslan signe, avec le sang des enfants, l’échec de la gestion du conflit tchétchène par Vladimir Poutine. Chercher les erreurs de celui-ci, certes responsable de l’échec en Tchétchénie, ne diminue en rien l’ignominie des assassins..
" Sauver les enfants. " Lorsque Poutine en fit la promesse, devant une ville dans l’angoisse, savait-il que sur le terrain les forces spéciales se préparaient à tirer aux obus de char sur l’école où étaient entassés plusieurs centaines d’élèves, d’enseignants et de parents ? Il paraît difficile d’accorder du crédit aux paroles du président, quand il assure que l’assaut n’était pas calculé, mais qu’il a eu lieu à la suite de circonstances indépendantes de sa volonté. Les autorités ont en effet menti depuis le début, sur le nombre des otages et le nombre des victimes. De même, la stratégie employée n’était pas adaptée à l’enjeu : sauver avant tout la vie des innocents. Voilà bien le drame de la Russie d’aujourd’hui qui ne s’est pas encore débarrassée de ses vieux démons : mépris des gens, silence des pouvoirs de décision…
L’accélération d’actions terroristes toujours plus meurtrières (l’explosion simultanée de deux avions de ligne, l’attentat suicide dans un marché de Moscou, précédant de quelques jours la tragédie de Beslan) ouvre une période extrêmement dangereuse dans une zone aussi instable que le Caucase. Et ce n’est pas en empruntant les thèmes favoris de George Bush sur la guerre contre le " terrorisme international ", sans s’attaquer aux racines de la crise, que Vladimir Poutine commencera à faire sortir son pays de cet engrenage meurtrier
A Moscou, il y avait eu un autre drame, celui du théâtre de la Doubrovska dans lequel périrent plus de cent otages asphyxiés par les gaz d’assaut des forces de sécurité. Cette tragédie aurait semble-t-il inspiré les tueurs.
Après l’horreur absolue, les revendications des séparatistes tchétchènes paraissent bien dérisoires.
Que Al Qaïda soit en dessous de tout cela, ne serait-ce qu’en qualité de conseiller, ne fait aucun doute. Peu importe. Il faudrait cependant que les terroristes sachent qu’ils desservent la cause qu’ils croient défendre. Non seulement ils l’affaiblissent, mais en plus, ils déconsidèrent une religion, la leur. Les vrais musulmans ne peuvent cautionner les crimes de ces bandes organisées pour les tueries.
Mais, les tueurs ont-ils conscience de cela ? Ne sont-ils pas plutôt des fanatiques sanguinaires comme toutes les religions en ont malheureusement connus dans le cours de leur histoire et, pour certains, des voyous abrutis et ivres de sang, subjugués par des imans dévoyés.
Il se glisse parmi les intégristes fanatiques, des assassins dont les motivations sont le sadisme et le vol. Ce qui fait que les mouvances tournant autour d’Al Qaïda, en Irak ou ailleurs sont truffées de dangereux criminels, dont certains sont incontrôlables, même par les inspirés du banditisme religieux et peut-être par Ben Laden lui-même.
La terreur qu’ils font régner profite à l’extrême droite qui fédère les peurs.
Il est grand temps de traiter enfin le fond du problème du terrorisme, en prenant conscience que les inégalités flagrantes sont les viviers du crime.

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