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Le Berlaymonstre.

C’est une nouvelle étoile au guide Michelin dans le tour de Bruxelles pour Japonais avides de culture européenne : le nouveau Berlaymont !
C’est en tout cas le signe d’une folie à la Louis XIV d’un nouveau Versailles d’un goût hélas ! plus discutable, mais tout aussi onéreux. On est loin des grandes eaux et de la galerie des glaces. Avec ce que ce monstre aura coûté, Mansard en aurait fait des choses !
La barre du style soviétique sous Staline est là. Il faudra bien que les Bruxellois poussant jusqu’au Cinquantenaire se la farcissent quelques années.
Spectacle désolant d’une architecture sans âme pour des bureautiers d’avance écrasés par une symétrie sans rupture qui donne froid dans le dos.
Vous en connaissez beaucoup des particuliers qui rénovent une maison moderne et sans caractère au triple de ce qu’aurait coûté sa démolition et sa reconstruction aux normes actuelles d’urbanisation ?
L’Association B 2000 et l’Etat belge qui ont géré le chantier, oui.
C’est ainsi qu’ils ont travaillé au bâtiment de la Commission européenne bourré d’amiante, pendant 13 ans!
Cette petite plaisanterie financière aura coûté 1,4 milliards d’euros aux collectivités.
On ne se rend pas compte de ce qu’une pareille somme représente.
Prenons en exemple un chômeur que le socialiste Frank Vandenbrouck va priver petit à petit d’une allocation de chômage décente. Lorsque ce chômeur aura atteint l’indemnité plancher, cet homme aura perdu entre 100 et 200 euros d’allocations par mois. (Il peut aussi se faire rayer.) Cela représente 46 années d’indemnisation complète pour une population de 300.000 chômeurs !
On peut s’amuser à des comparaisons moins difficiles, comme par exemple : de combien pourrait-on augmenter les pensions de vieillesse en instaurant un fonds de 1,4 milliard ?
Ces gens qui nous gouvernent se foutent royalement de notre gueule lorsqu’ils prêchent l’économie pour tous.

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L’Office européen des fraudes poursuit des enquêtes auprès des Régies et des entrepreneurs, vous pensez sur 13 ans de travaux, il a dû s’en passer des choses.
En attendant, le sieur Manuel Barroso, locataire de ce mirobolant édifice pour quelques temps, s’y installera – peut-être – d’ici la fin de l’année. On ne vous dit pas le déménagement avec tout le tralala de chic et de chipoteries que cela suppose ! On va en remettre une couche sur les 1,4 milliards. Du plus petit déplumé ardennais, jusqu’au famélique paysans polonais des confins, allons-y les gars, payez… c’est pour l’Europe !
Tandis que les rupins de l’arnaque européenne vont glisser sur leurs chaussettes en soie d’un tapis de laine vierge à l’autre, les gougnafiers du progrès iront écoper ferme dans les soutes du Berlaymont histoire de maintenir à flot le formidable rafiot par rapport au reste du monde.
Alors, avec ce gigantesque fiasco, comment voulez-vous que ces gens qui planent au-dessus de nous se rendent crédibles lorsque la tronche enfarinée, ils nous recommandent de faire ceinture tout en travaillant plus ?
Noyez sous la paperasse, les bureaux du Berlaymont vont bruisser des rames de papier qu’on froisse et des soupirs en cinq langues des bureautiers du drapeau aux étoiles, pour - comme nous savons si bien le faire en Belgique - pondre des circulaires pas toujours utiles et compréhensibles.
Les personnages d’Etat entretenaient des danseuses en 1900, de nos jours se sont les entrepreneurs.
Que peut-on y faire ?
Ce luxe, cette démesure, ce sans-gêne de riches parvenus, devant une misère qui s’accroît et une population qui se racrapote comme elle le peut avec très peu d’argent, n’est-ce pas le signe du mépris envers nous des nouveaux riches d’aujourd’hui ?

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