« Les années Tapie. | Accueil | Le salaire des stars. »

Le wagon de Rethondes.

L’aventure militaire, on n’est pas prêt d’en voir la fin.
Démocratie ou dictature, c’est toujours elle qui a le dernier mot.
Le face-à-face, le bras de fer… c’est le plus fort qui rafle la mise. Ce sport à cent mille ans !
Mais l’aventure militaire se complique L’explication à la loyale… (Enfin, « à la loyale », en 14, l’ypérite, c’était déjà de la saloperie.) c’est une « douceur » du passé.
Le courage que ça devait être « Haut Moyen Age », tout à la main… à la hache !...
On pourrait croire que les civils restaient hors du coup. Esclave à Rome, ce ne devait pas être triste. Enfin, ce n’était pas systématique. On se cachait dans la forêt en attendant que s’arrêtent les sacs, les rapts, les viols… toujours par petites quantités, l’artisanat du crime, faut-il dire. Puis, on revenait sur les pas des gros cons qui partaient.
Après, ça c’est gâté avec le boulet de canon. Le soudard qui tue de loin se sent moins concerné. La balle dans le fusil part quasiment seule…
Les civils qui ont trinqué en 14, ont été plus secoués en 40. Les choses prenaient une tournure moderne… les bombes, l’aviation, l’arrière, les villes réduites en cendre.
On a gagné quoi ? …le triomphe, les médailles, les défilés, la flamme éternelle, les trophées ?
Voyez le train de Rethondes, pleine forêt de Compiègne, le trophée que ça a été les deux guerres !
11 novembre 18, les récits de la presse française et belge dithyrambiques… les plénipotentiaires allemands qui attendent debout, l’humiliation de la capitulation pour l’Allemagne. Les temps étaient si jubilatoires qu’on oubliait les millions de morts, rien que pour voir les Fritz rester debout !

rethondes.jpg

Puis, après la connerie des Français qui désoccupent la Ruhr, juste pour permettre aux Adolphins de fabriquer les blindages des tanks, voilà, pleine forêt de Compiègne, le 22 juin 40, les Français qui attendent debout à leur tour, l’arrivée de Monsieur le chancelier du Reich et les journaux allemands de fixer cette date historique sur la pellicule, les officiers français de ces gueules ! On n’avait pas atteint en 40 le score de 18, question morts. Qu’on ne s’impatiente pas, 45 au bilan, était en fort boni par rapport à la première.
Dans l’euphorie de la victoire, les Allemands remplirent des trains entiers. Pendant cinq ans ça a déménagé ferme, les biens des Juifs, les œuvres d’art et évidemment le fameux wagon, accroché à un convoi… le symbole dans une gare allemande. Quand on l’a retrouvé, le symbole, il n’était plus montrable. On en a refait un autre, à l’identique, Compagnie des Wagons lits… Visite à Compiègne…
Cette fameuse et « dernière » guerre avait inventé – puisque les civils étaient de plus en plus concernés – la guerre des partisans qui eut son triomphe au Vietnam, au point que les Américains y subirent une défaite dont on parle encore.
C’est dire si les exemples ne manquent pas pour faire prendre conscience aux responsables qu’il n’y a jamais de vrais vainqueurs comme de vrais vaincus.
Peu importe, la plus puissante armée du monde remet le couvert, bat tout le monde sur son passage et, à peine arrivée en bout de course, à l’autre frontière où derrière il y a un pays ami dont les frontaliers agitent des drapelets aux couleurs du vainqueur, de peur d’en ramasser par erreur sur la gueule, il faut déjà qu’elle se retourne pour se redéployer au combat. Cette fois, ce n’est plus l’armée vaincue, puisque celle-ci reprend du service comme auxiliaire de l’occupant, ce ne sont pas non plus des résistants au sens noble du terme, ce sont des voyous sous prétexte de religion qui ramassent des armes jetés par poignées le long des routes et qui décident de faire des actions à leur compte à la fois contre l’envahisseur et la population.
Un truand ne crache pas dans la soupe d’une belle rançon.
A l’évolution rapide, on se dit que les généraux ont bien eu tort de s’attaquer aux civils dès 14, quand on voit le résultat en Irak.
Il faut le dire tout net, les guerres ne sont plus possibles. Voilà bien du gâchis pour les Américains et la plus forte armée au monde !
Que vont-ils faire ?
Quand je pense qu’on a mobilisé trois cent mille hommes pour, au départ, capturer Ben Laden et le mollah Omar ! Qu’on a fini par chercher des poux dans la barbe de Saddam Hussein, sans trouver les deux autres. Aujourd’hui, toujours mobilisée cette puissante armée trébuche devant une poignée d’assassins fantômes, compte plus de morts depuis la fin des hostilités que pendant la guerre face à l’armée régulière d’Irak, on se dit franchement que la guerre ne sert à rien.
Cela fait peur, parce que les militaires sont faits pour la guerre. Leur matériel est fait pour tuer et, toute démocrate qu’elle veut bien nous le faire croire, si l’Amérique se rend compte de cela, elle aura bien difficile de se débarrasser de tout le fourbi sans casse, d’autant qu’avec une Condoleezza Rice, Bush va être tenté d’user le matériel et fabriquer des héros.
Au point où l’on en est, le wagon de Rethondes n’a pas fini de servir…

Commentaires

J’appartiens au Petit Futé, les guides, et ferrovipathe. J’ai un doute sur le wagon de Rethondes. Nous écrivons que le wagon de Rethondes aurait été dynamité par Hitler en 1940, sur place. Alors que j’ai lu (sur la Vie du Rail je pense) que le wagon a été déplace à Berlin pour être dynamité en 1945 ! Ce n’est pas la même histoire. Laquelle est exacte ! Merci,

Poster un commentaire