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Vous avez dit bizarre ?

Les Wallons paient une taxe annuelle très lourde que les autres Belges ne paient plus.
Vous avez dit bizarre ?
Vous avez deviné qu’il s’agit des 142 euros 37 réclamés par la Région wallonne pour un téléviseur.
Ceux qui en sont exonérés sont les minimexés et les assistés que notre société fabrique abondamment et qui, de toute manière, n’auraient pu sortir de leur porte-monnaie une somme qu’ils n’ont pas.
Les Fouronnais l’échappent belle chaque année, enfin ceux que leur rattachement à Liège excitent encore. Malgré eux, ils gardent dans leur bas de laine 142 euros qui tombent à pic pour acheter une oie à Visé et un mousseux à Tongres, pour ne pas faire de jaloux.
Dans le surréalisme complet de la frontière linguistique, il doit se trouver des patelins dans lesquels le 23 en Wallonie abreuve nos happe-chair de Namur, tandis que le 25 remercie le gouvernement flamand de ne plus lui envoyer une invitation aussi désagréable.
Il y a toujours des raisonneurs pour nous faire savoir que cette taxe est nécessaire. Un des arguments évoqués est évidemment l’indépendance nécessaire de la RTBf.
Une grosse partie des consommateurs de la télévision francophone se cantonne à Bruxelles, or les francophones du lieu comme tous les Flamands qu’ils soient d’Ostende ou de la périphérie bruxelloise ne déboursent rien pour voir la même chose que nous.
En réalité, cette ponction sert à d’autres fins. Elle tombe dans le pot commun des taxes. On sait que ce pot n’a pas de fond. Et si par malheur notre ravissante ministre en chef, madame Arena, se penchant trop de la margelle tombait dedans, elle se retrouverait au Pays du matin calme.
En réalité les chômeurs et les pensionnés à la limite d’être minimexés sont les premières victimes de ce coup de fusil administratif. Déjà que les chômeurs de moins de vingt-cinq ans vont se faire descendre à vue par une camarilla socialiste à la solde des industriels, on peut dire que l’avenir est de moins en moins peint du rose qu’affectionnent les politiciens que l’on sait.
On dirait que chaque besoin irrépressible du citoyen comme mettre de l’essence dans le réservoir de sa voiture, ouvrir la télé pour les infos du soir, et même acheter des bouteilles d’eau minérale – que ces messieurs aillent voir les prix d’une Spa ou d’une Chaudfontaine dans les homes – déclenchent chez eux un appétit d’ogre à nous piquer nos quatre sous.
Il n’y a pas que pour la télé que ça ratisse large.

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Entendons-nous bien, une Communauté se gère avec notre pognon, bien entendu. Il faut débourser, c’est certain. Le problème n’est pas là. Il est dans l’effort demandé à chaque citoyen en proportion de ses revenus. Il est certain qu’un pensionné modeste va suer sang et eau pour payer la note. Ce qui ne va pas, c’est qu’on demande le même effort à un tonton qui se fait une galette qui équivaut à dix pensions. Il en va ainsi pour toutes les TVA et autres crocs à Phynance, c’est le populo, ceux qui ont le plus petit revenu qui contribuent le plus au maintien du navire à flot.
Le deuxième écueil, c’est que nous ignorons totalement comment et sous quelle forme notre pognon est redistribué.
Holà ! allez-vous me dire, des chiffres sont publiés, des bilans sont établis, la Cour des Comptes met les abus en évidence.
Pas si sûr qu’on puisse établir l’état des lieux si limpidement.
Perdurent d’abord les injustices dans les ponctions qui ne sont pas du domaine de la Cour, viennent ensuite la gestion administrative sous la tutelle des politiques qui ne s’avèrent catastrophiques que bien après que le ministre ait quitté son ministère et enfin le népotisme de fonction qui jette l’argent par les fenêtres quand il s’agit d’aider un beauf à gravir les échelons ou une entreprise publique à « moderniser » son cadre.
- T’as fini de râler dans ton coin ? T’avais promis d’aller chercher les enfants à l’école. Je vais chez la coiffeuse, figure-toi !
- Oui, chérie.
J’avais oublié l’obéissance, une vertu cardinale wallonne avec laquelle nous n’avons plus besoin d’un coup de pied au cul d’un ministre ou, pire, de l’injonction d’un huissier, pour accomplir notre devoir de citoyen.
Mieux, les zigues qui poinçonnent les détenteurs d’une télé, le jour des élections venu, nous voterons pour eux avec une ferveur renouvelée. Tant nous nous sommes persuadés que nous les aimons et qu’ils font ce qu’ils peuvent pour rester dignes de notre amour.
Van Cau, Daerdenne, Marie et Marie-Dominique, et tous les autres, je vous aime. Je suis sûr que vous ne le saviez pas. Je cours payer ma redevance.

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