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TMS

MESSAGE PERSONNEL :

Les couloirs paraissent déserts. Evidemment, quand on regarde la pointe de ses souliers par manque d’intérêt pour le reste, on ne voit rien d’autre.
C’est quand même Lamartine tant décrié par Flaubert qui a prononcé la formule restée depuis : " Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé "
La douleur réapparue à l’épitrochlée, celle de l’esclave qui tire l’eau d’un puits, n’est qu’un appeau au-dessous d’un vol migrateur. La souffrance n’est utile qu’à la connaissance.
Le bel oiseau s’est envolé pour les champs, l’appel du grand air…
Ce courant discontinu de l’olécrane au crochu réclamerait sa présence, si le muscle suprême n’en attendait davantage.
" La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur " Paul Eluard savait parler aux femmes.
Qu’attend-on de la vie, au juste ?
On ne sait pas.
Les grandes interrogations métaphysiques cachent souvent les devinettes qu’un enfant de cinq ans résoudrait en se jouant.
On marche sans voir en perdant pieds de temps en temps. On se vend à qui on plaît et on se refuse à qui vous plaît ! C’est un quitte ou double. Souvent le mystère et l’inexpliqué sont préférables aux détails. En état de soumission, ce n’est peut-être qu’une ruse amoureuse. En promotion d’offre, c’est une lâcheté. Je ne suis ni rusé, ni lâche… enfin je crois.
On joue à faire l’aimable.
Par malheur, on dit tous la même chose au mauvais moment. Les bonnes volontés se télescopent. Cela pourrait tirer à conséquence et cependant, par politesse, même dérangé, on manifeste le contraire. Mieux, on gratifie le fâcheux d’un sourire, comme si on voulait l’encourager à poursuivre, alors qu’on n’a qu’une seule envie, qu’il fiche le camp…
Bien sûr, la neige fondante est glissante. Nul ne l’ignore. Et que le pot de la fin de l’année se prenne à l’autre bout du bâtiment, « parce que le service est coupé en deux », c’est dans la logique des choses (vérité élémentaire que personne n’ignore, sauf l’impétrant pendant les cinq premières minutes d’un stage). C’est l’Exxon Valdés en deux parties. Les sommités pourfendues ont la démarche souple dans leurs tennis. L’établissement, c’est d’abord de la marche à pied. On se repère aux salles, sur la porte desquelles la direction affiche sa ségrégation « Interdit à toute personne étrangère au Service ».
Allons bon ! Rien ne changera de s’aller plaindre des rigueurs du climat, en gabier d’une voile à l’autre, dans ce cabinier toilé pour des croisières électriques. Le passager est lié au cabestan par des semelles de plomb, le marin en veste et pantalon blancs à la manœuvre.
Je m’oblige au silence. Est-elle auburn ou rousse ?
Pas dupe, elle me lance des regards par en dessous, mi-amusés, mi-résignés pour m’assurer de sa solidarité. Merci.
Peut-être bien que tout le monde l’a échappé belle, quand la conversation entre matelots achoppe sur les banalités du quotidien.
Qu’eussent pu dire une armée de galants et brillants capitaines ? Rien finalement qu’une autre conventionnelle association de mots, pour une tout aussi consternante histoire sur la pluie et le beau temps.
« Je vous aime », « Quel temps fait-il ? », « Ciel, j’ai glissé ! », « Je vous aime. », « Vous me touchez, mais cela fait trop peu de temps qu’Octave a pris la porte. Pardonnez-moi ! ». « Je vous aime. », vous me l’aviez dit deux fois déjà.
Comme les choses les plus simples sont les plus difficiles à dire !
Et l’autre qui remballe ses sentiments, ses « Je t’aime » et, quoi qu’il arrive, s’oblige à faire la gueule, mais distraitement, l’air contrarié, sans plus, sans perde la face !
L’importun sans le faire exprès empêche « sa victime » de dire des conneries ! Car, n’est-ce pas une erreur de révéler ses sentiments à l’improviste à une femme qui ne vous aime peut-être pas ?
C’est le jeu de Proust qui fit son succès.
Les rapports entre les êtres ne sont que des malentendus.
N’empêche qu’une question qu’on n’ose pas dire et qui vous reste dans la gorge, est une question qui va vous ronger longtemps ; tandis qu’un amour proposé sitôt éconduit, l’effet désastreux ne dure que quelques heures, sinon autant s’aller pendre. On ruse un peu avec soi-même, c’est le « dasein » qui l’emporte.

A M…

Elles sont là mes chimères
Tous mes bateaux mes océans
Mes voyages jadis et naguère
Mes oraisons dans les néants
Elles reviennent de l’imaginaire
En fredonnant un nom
Il retentit comme un sacre en ma tête
Et meurt sur mes lèvres en chanson
Avec elles j’ai bu à la source
Parcouru des chemins aventureux
Les yeux sur la Grande Ourse
Des hasards chaleureux
Elles sont là mes chimères
Que je savais déjà enfant
Fidèles comme ma mère
Comme un sixième élément

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Quand je vous disais que c’était un message personnel !

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