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Attention, un Bolkestein peut en cacher un autre !

A force d’être obscur, de nous prendre pour des moins que rien, de se plier en quatre pour que triomphe l’économie au détriment d’un social malmené, bref, à force de prôner une politique dont on voit les dégâts à tous les niveaux, nos parlementaires européens vont se retrouver avec une Europe dont personne ne veut, une population des pays de l’Union découragée et qui ne croit plus à l’avenir version biseness US, sauf quelques nouveaux adhérents de l’Est qui se demandent dans quoi ils sont tombés, avec leur conception d’une politique très atlantiste.
Même Guy Verhofstadt doute que Barroso et son équipe puissent véritablement pousser les Etats membres dans la bonne direction. Mais, s’il y a bien un parti qui risque de prendre des coups dans l’aventure, c’est bien le parti de Di Rupo, à l’instar du PS français emberlificoté dans une stratégie avec la droite pour l’adoption du projet de Constitution ; sauf qu’ici, circonstance aggravante, en ne demandant pas l’avis des Belges, on pense éviter l’écueil, alors qu’on va droit vers une crise.
Certes, Di Rupo n’a pas son Fabius comme son collègue François Hollande, encore que Joëlle Milquet avec son CDh bien qu’elle soit pour le traité aussi, pourrait bénéficier de la masse des déçus du conducator montois.
La circulaire Bolkestein n’est pas là pour arranger les affaires, même si elle n’a rien à voir avec la Constitution, comme la demande d’adhésion de la Turquie et quoique on ait claironné partout que Chirac avait arrangé la chose, sinon qu’il lui a été concédé d’attendre après son referendum pour reparler de l’ami Frits.

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Trop, c’est trop, l’ensemble ne se digère pas, d’autant que les explications des défenseurs des projets à savoir presque l’ensemble de la classe politique belge n’a rien vu de ce qui se prépare. C’est bien la première fois que l’Haut-lieu est en contradiction visible avec les citoyens. Par le passé, il l’a été souvent, mais cela se cachait derrière des mots et des attitudes hypocrites, si bien que les opposants se voyaient isolés ou fortement minoritaires.
En France, on a dit que la politique de Raffarin était aussi amalgamée à l’Europe du fiasco que l’on sent poindre dans l’agitation sociale actuelle. Mais, qu’on ne se fasse pas trop d’illusions, chez nous on sent le public dans la même disposition d’esprit. C’est ça le mystère des mouvements d’opinion. On croit maîtriser le genre. On pense généralement que le citoyen se fout de l’Europe et n’y comprend plus rien. Même si cela est en partie la vérité, le peuple est ainsi fait qu’il accumule souffrance et résignation, jusqu’au moment où le poids de la société devient insupportable et malgré les autopompes et les systèmes policiers en place, quoique les bonimenteurs fassent, il se met en colère, ne discerne plus l’objet de sa querelle, pour s’effrayer ensuite de sa propre agressivité et remettre en selle les guignols que la veille encore il ne voulait plus.
En attendant que l’opinion de la rue s’en prenne à quelques vitrines et quelques lieux publics, le gouvernement vivote avec le sentiment que l’économie version libéralo-américaine est bel et bien en train de gagner toute l’Europe et qu’il n’est plus possible de faire machine arrière.
M. Verhofstadt devrait présenter à ses homologues des idées personnelles sur la stratégie. Le thatchérisme n’est pas mort chez cet homme du passé, puisqu’il veut créer un "code de convergence" avec des normes minimales et maximales, et modifier le rapport fiscalité directe/indirecte. Une vieille idée qui conforterait les riches en transférant une partie des prélèvements des salaires et les revenus sur la tva.
Si cette nouvelle folie du libéral voyait le jour, on assisterait à une nouvelle flambée de l’inflation et à un appauvrissement plus accentué encore des petits salaires et des allocataires sociaux.
Ce serait peut-être l’occasion des socialistes de s’opposer à cette nouvelle tentative droitière, s’ils en ont encore la volonté.
Quant au reste, les chefs de gouvernement de l’Europe réunis à Bruxelles rappelleront la nécessité pour les pays industrialisés de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 15 à 30 pc d’ici 2020, et de 60 à 80 pc d’ici 2050.
Comme il l’avait déjà annoncé il y a deux semaines, le Premier ministre déposera un amendement pour que l’on tienne compte de "la densité de population et du tissu industriel" dans l’effort de réduction de CO2 que les pays européens devront fournir dans le cadre d’un Kyoto II.
Guy Verhofstadt souhaiterait polluer un peu plus que ce qu’il avait promis de réduire. Il s’est rendu compte qu’au petit jeu de cache cache, des malins polluent toujours autant qu’avant et qu’il n’y a pas de raison qu’on soit les seuls à observer les règlements.
Il y a un Dobeliou Bush qui sommeille dans cet homme-là.

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