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Freedom is slavery

Le cauchemar futur des Internautes a peut-être commencé à Bruxelles, en 1895, avec la fondation du Répertoire bibliographique universel de Paul Otlet et Henri Lafontaine. Ces deux chercheurs proposaient une organisation planétaire de la documentation et une conception unitaire des bibliothèques qui ont été à l’origine de la lecture publique moderne. Ils transformèrent la classification décimale de Dewey et la proposèrent dans un langage documentaire : la CDU (classification décimale universelle) dont la première édition parut en 1905
La technique de stockage n’était évidemment pas au point à cette époque. Néanmoins ce courant classificateur est à l’origine de tout ce qui s’est fait depuis en matière de classification des documents.
A l’heure de Microsoft, Google et Yahoo, ce qui était impossible est en train de s’accomplir sous nos yeux : rassembler toutes les données de l’humanité dans une seule et gigantesque mémoire.
Où est le problème, me direz-vous ?
Ça ne vous gêne pas trop encore, pourtant, votre courriel affiche déjà des publicités en rapport avec son contenu. Cela signifie que quelque part, il y a une machine qui analyse ce que vous envoyez et si, par hasard, vous consultez un marchand de matériel agricole, vous recevrez instantanément une pub pour un tracteur. C’est bizarre, non ? cette « confidentialité » qu’on vous certifie absolue ?
On peut trouver sur la Toile tous les livres que l’on veut, sinon complets, tout au moins en larges extraits. Evidemment, vous devez attendre parfois que la publicité veuille bien disparaître pour en prendre connaissance. Ce service n’est possible qu’à la condition d’en accepter la pub. D’accord. Mais cette intrusion n’est pas innocente. Elle est basée sur les besoins supposés du lecteur. C’est ainsi que si vous cherchez un texte de Louise Colet, on vous proposera une édition de la correspondance de Flaubert. Si vous êtes faible de caractère, vous cliquerez sur l’Editeur et en un tournemain vous aurez un ouvrage auquel vous ne pensiez pas la minute avant qui vous sera livré dans les quinze jours moyennant finance, bien entendu.
Ainsi, de fil en aiguille, persistants, tenaces, pratiques, ceux qui règnent sur le Web entrent dans la mémoire de votre ordinateur, en pillent les données personnelles et s’en servent à des fins commerciales.
Demain, le must proposé sera la suppression de votre mémoire. A quoi bon, puisque vous aurez le formidable grenier des informations mondiales à disposition, pourquoi pas y ranger les vôtres ?
Une simple boîte noire suffit et vous êtes connecté avec votre casier, toujours en ordre, jamais piégé par des virus et libre d’accès de jour comme de nuit et cela, sans qu’il vous en coûtera un sou, sinon le prix dérisoire du matériel de connexion.
Et sans heurt et mine de rien, voilà notre rapport personnel à l’information complètement tributaire et forcément chamboulé.
C’est le rêve de Paul Otlet qui s’accomplit un siècle plus tard, mais qui risque de devenir un cauchemar pour nous, si nous n’y prenons garde.
Qu’adviendra-t-il si le « progrès » ne nous laisse plus l’alternative de conserver nos données ou de les stocker dans la mémoire universelle ?

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Et cette probabilité n’est pas si éloignée que cela. IBM et d’autres travaillent à stocker virtuellement les données de grandes entreprises. Apple réduit son Mac Mini à sa plus simple expression. Ce matériel tire son « intelligence » de son branchement, bien entendu, sur les grands serveurs de la Toile.
Comme toutes ces machines de diffusion et de stockage des informations sont basées aux USA, c’est la culture européenne qui va s’américaniser et perdre un peu plus de sa substance spécifique.
Déjà les milieux d’affaires, les scientifiques et même les particuliers n’ont plus le choix. Si dans le cadre général cela est inquiétant, que dire des particuliers qui pourraient être placés de cette manière dans la mise à disposition de leur intimité sur la place publique ?
Quand la globalité des informations privées et générales sera encodée, imagine-t-on ce que les détenteurs de ces informations pourraient en faire ? A côté de cela, les écoutes téléphoniques de la police sont des bêtises. Et justement, pourquoi le législateur, lui qui légifère déjà à propos de tout, ne proposerait-il pas une loi donnant à ses polices l’accès aux données de la mémoire universelle aux fins d’enquête sur les particuliers ?
On sait que la Toile est « épluchée » par des experts de la CIA, que chez nous, par dérogation judiciaire, des mémoires d’ordinateur sont saisies pour être décryptées dans les laboratoires de la police, quel pied pour les enquêteurs de n’avoir plus à se déplacer pour obtenir des renseignements !
On a vu fonctionner les Commissions. Celle des Libertés s’attache à la détection des atteintes aux droits de l’homme. On sait le foin qu’on fait là-dessus et le peu de résultat qu’on en a. Alors, une Commission de plus pour bientôt ?

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