« Passion contradictoire | Accueil | Palmes d’or sur la Croisette »

Constitution à l’étal, BHV au frigo.

C’est dans la pesanteur de l’après-midi d’hier que nos Parlementaires ont entériné le projet de Constitution européenne de Giscard et Cie sans notre avis et en se foutant de nous, mais de façon placide, à la Belge.
Ce qui les travaille, ces braves gens, c’est la querelle communautaire. Ils y voient l’occasion d’y perdre leur gagne-pain, alors, vous pensez comme cela les taraude.
Depuis l’enterrement du projet de scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde, ils s’attendent à une offensive du CVP pour bientôt.
D’ici là, les francophones qui n’en sont pas encore revenus d’avoir résisté à la pression flamande, font des exercices de simulation d’extinction des brûlots dans les couloirs du Parlement. Pour le moment, l’Europe, ils n’en ont rien à foutre, alors ils pensent que nous non plus !...
Les pompiers les plus actifs sont les apostats à la cause flamande. Verhofstadt en est le chef de file le plus zélé. Il a suffi que les francophones l’assurent de la stature de grand Premier, pour que son côté glorieux à la miss Thatcher lui remonte des tréfonds, sans le vice antisocial de la dame de fer, et pour cause, avec l’Europe à la Blair, il n’aura pas besoin de dépouiller la bête au sol, la nouvelle Constitution est là pour le désossage. Dans le décompte des « bons Flamands » Spirit a perdu le label et la génération « émigrée » les Onkelinx et les Huytebroeck se voit reprocher le désintérêt à la cause sacrée des aïeux.
Une question est sur toutes les lèvres : mais quelle mouche pique le CVP pour emboîter le pas au Vlaams Belang ?
Entre ces deux partis flamands, il y a d’étranges similitudes d’intérêt.
Comme le rappelle le journaliste flamand Hugo Gijsels, les contacts politiques entre le parti populaire chrétien flamand (CVP) et le Vlaams Belang (VB) datent du milieu des années 80. Au moment où le VB n’était encore qu’un groupuscule gesticulant.
La droite du CVP est parmi les responsables qui ont permis à la formation d’extrême droite de mieux se développer dans le nord du pays.
L’affaire remonte aux élections municipales de 1989. Un accord local concernait l’élection au conseil de l’aide sociale, à Anvers. Il fut conclu entre le CVP et le VB. Les négociations furent menées par le président du Belang (Blok à l’époque), Karel Dillen, d’un côté, et de l’autre, par le CVP Herman Suykerbuk. Bien entendu, l’ascenseur fut rapidement renvoyé au parti néofasciste. Aux élections européennes de la même année, il bénéficia, de nouveau, d’un numéro national pour sa liste grâce au CVP. Depuis lors, les collaborations entre ces deux partis se sont poursuivies en coulisses, parfois elles se sont même intensifiées.
Comment prévoir ce qui va se passer aux élections de 2007, si les libéraux flamands perdent des sièges et que le CVP en gagne ?

non1.JPG

Une coalition des CVP avec le Blok, serait peut-être envisagée. Le CVP qui a tant de fois été l’élément majeur de la politique belge est en rage depuis qu’il a été écarté du pouvoir fédéral.
D’autant que le flirt avec le parti d’extrême droite s’est poursuivi depuis l’écart de Suykerbuk.
En juillet 1993, un ministre fédéral CVP, Leo Delcroix, a été jusqu’à revendiquer une possible alliance avec le VB. Au cours d’un entretien accordé à l’hebdomadaire patronal "Trends", il affirma que ce parti était "porteur d’une série de valeurs comme celle de la famille que le CVP n’ose plus défendre ". Dans le quotidien "Le Soir", le même Delcroix déclara qu’il n’était "pas de ceux qui pensent qu’il faut éviter à tout prix le Vlaams Blok. Il est stupide de le jeter dans un coin. C’est un parti comme les autres. Je ne dis pas que demain je serais prêt à faire une coalition avec lui mais, une fois encore, je n’exclus rien".
Alors, qu’on ne se réjouisse pas trop de la mise au frigo de BHV. Et c’est pourquoi ce gouvernement n’est pas tombé : il est devenu impossible en Belgique de monter un gouvernement de coalition autre que l’usine à gaz en place, sans tenir compte du Vlaams Belang, qui sera impliqué à l’avenir de manière directe ou indirecte dans une nouvelle formation gouvernementale, si comme on le croit, sa progression allait de pair avec celle d’une remontée du CVP.
Di Rupo qui a tant de fois mangé son chapeau pour se mettre en règle avec sa belgitude, ainsi que tous les socialistes francophones du reste, va se trouver fatalement dans l’obligation de former un gouvernement avec l’extrême droite flamande, sinon demain, en cas de dissolution, tout au moins dans deux ans.

laurette1.JPG

C’est le cauchemar de la Cour et de tous ceux qui voient bien l’échéance approcher d’une Belgique, qu’elle soit fédérée ou non, dans laquelle les Flamands ne supporteront plus les Belgicains que pieds nus et la corde au cou.
Intervient alors l’ultime soutien aux nostalgiques de 1830 : l’Europe ! Et c’est là qu’on reparle du projet de Constitution adopté par une Chambre à moitié vide et dans le mépris des citoyens.
L’Europe pour sa crédibilité n’a pas intérêt à ce qu’un de ses membres fondateurs se coupe en deux. On pourrait bien voir les pleurnichards wallons se précipiter dans les couloirs de Strasbourg pour demander qu’on empêche les Flamands de nous quitter.
On n’a pas fini de rigoler avec la Wallonie nostalgique, Bruxelles écartelée dans une sorte de Jérusalem entre deux intégrismes et la Flandre séparatiste.
Nous serions le chancre au lieu d’être la vitrine de l’Europe, la honte au lieu d’être la fierté, le mauvais élève alors que depuis la CECA et le BENELUX nous n’avons cessé de montrer l’exemple aux autres.
C’est la dernière arme de Di Rupo et de Reynders, la seule qui leur reste pour l’ultime résistance à la scission de BHV et peut être pire.

Commentaires

Let’s say that you’re commentaries are a bit smarter than what I usually read in the frenchspeaking press about the Vlaams Belang. Just a bit. :) I’m not gonna try to defend the Vlaams Belang here, after all you belong to their (and mine) sworen ennemies. But let’s say that the main things that you say about them are simply lies. Lies, feeded by you by an so-called ’objective’ press. It wouldn’t hurt you to read a Flemish newspaper, but I know that you’re a Walloon and probably need allready all the help you can get to read this. It even never occured to your people that knowing different languages ecomically pays off. :)
The tought that the EU would come to your aid to defend the Flemings to leave you, is however ludicrous. If the Flemings decide to free themselfs from the daily Wallonian abuses (what I think will happen within the next ten years; if you should read the Flemish newspapers you could it even see it comming and maybe then you’ll understand also what our motivations are to leave you), then nobody in the world is coming to your aid. :)))
With greetings,
Dirk Gonthier. :)

Poster un commentaire