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Un sacré enfoiré de patron !

Michel White, voilà un nom qui devrait passer à la postérité. C’est le premier petit patron vraiment européen. A Bruxelles, l’Haut-lieu espère qu’avec l’Europe, il y en aura d’autres de ce calibre.
Jugez plutôt.
On apprend vite sur le tas à manipuler les lois et règlements pour jouer les grands expert, forts d’une faiblesse réelle des syndicats au niveau des petites boîtes et de l’encouragement Bolkestein.
C’est le cas ces temps-ci pour l’entreprise Sem Suhner de Schirmeck (Bas-Rhin), spécialisée dans la fabrication de bobines électriques. Ces battants ont proposé à neuf salariés licenciés un reclassement en Roumanie pour un salaire de 110 euros brut par mois et 40 heures semaine !
Retenez bien ce nom, celui qui se dit PDG de cette boîte s’appelle Michel White… C’est le fils à papa type. Le vieux se casse, le fiston prend la relève. C’est classique. Il aurait fait chanteur comme Tapie avec un nom pareil, on n’en aurait pas été surpris. Mais non, c’est un dur à cuire, un personnage de Balzac… un entrepreneur !...
Il faut le faire. Roger Mené doit être jaloux de la performance, lui qui n’a pas son pareil pour mettre en évidence le souci des patrons de PME de rentabiliser leurs coups fourrés.
Tout y est : la petite boîte, les bas salaires, les conditions de travail déplorables, un patron au cul du personnel pour chronométrer les poses pipi, le genre de petit bagne à l’état pur que nos grands génies de l’emploi en Belgique voudraient implanter dans les zones de misère intense qui s’étendent aujourd’hui en périphérie des villes wallonnes.
Si Michel White, le gus de Sem Suhner a proposé cette décentralisation sans rire, c’est qu’il y était astreint, le petit finaud. Comme un journaliste lui demandait si ça l’intéresserait d’y aller, lui, en Roumanie, afin d’y gagner 110 euros par mois, il n’a répondu que par un demi sourire. Qu’est-ce qu’il en a à foutre de cette décentralisation qui n’est là que pour satisfaire à une exigence administrative ?

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On n’a pas pour l’instant d’indication des liens qui unissent Sem Suhner et la société roumaine qui engagerait ses licenciés. Mais on se doute que le cosmopolitisme qui joue de plus en plus un rôle dans la gestion des affaires, tant en Belgique, qu’en France, peut dorénavant permettre des maquereautages d’Etat à Etat. Si ça se trouve, le commanditaire de Suhmer est Pakistanais, un administrateur chinois veut alimenter une succursale de Bucarest en Bobine électrique et ce beau monde ne sait même pas que le PDG de Schirmeck, un Européen moyen du nom de Michel White, fils de l’autre White, fait de l’humour à 100 euros sur le dos du personnel. Notez que si le coup avait réussi, le mec aurait certainement été félicité par le patronat unanime.
C’est comme si Mené montait une fabrique de chaussure en Papouasie occidentale avec le matériel démonté d’une PME de Dison en faillite bidonnée et proposerait au FOREm une décentralisation de quelques Longues-durées, à Islamabad avec un salaire en roupies pakistanaises qu’un mancheux du pied de la rue Saint-Gilles chierait dans la main du donateur plutôt que d’accepter de tendre son gobelet..
Et il faudrait que je vote « Oui » à une merde pareille !
Quand même l’enfoiré qui a fait cette proposition indécente s’est défendu d’y voir malice.
"Nous sommes dans un domaine de sous-traitance concurrencé par les pays de l’Est et l’Asie, à des coûts défiants toute concurrence. Nous sommes obligés de fabriquer à bas coûts sinon nous n’avons pas de commandes, donc nous avons été contraints de licencier 9 salariés", a expliqué le PDG de l’entreprise, White fils de l’autre. "Nous avons créé une cellule de reclassement pour chercher des emplois dans la vallée de Schirmeck mais les autres entreprises ont aussi des difficultés. Seul notre partenaire roumain a accepté de les prendre", a-t-il continué. "
110 euros par mois, c’est certes 30 euros de plus que le salaire minimum roumain, mais c’est une proposition scandaleuse, qu’ils ont tous refusée", a dénoncé Alain Brignon, secrétaire général de la CFDT métallurgie du Bas-Rhin. "Je comprends parfaitement leur point de vue mais vous devez comprendre que ça a été difficile de se séparer de ces salariés compétents", a commenté M. White. "Notre partenaire roumain a fait cette proposition et chaque personne est libre d’accepter ou non", a-t-il ajouté, assurant qu’il n’avait pour l’instant reçu aucune réponse, positive ou négative. (humour toujours)
M. Brignon a précisé que les salariés concernés n’osent pas témoigner au grand jour avant d’avoir touché leur prime de licenciement. L’un d’entre eux a malgré tout envoyé une copie de la lettre de la direction à l’hebdomadaire Marianne, qui a révélé l’affaire.
Aux dernières nouvelles, le ministre des finances du gouvernement Raffarin a décidé d’ouvrir une enquête, des fois qu’en plus Michel White aurait des faiblesses comptables !...
La voilà bien l’Europe au miracle transcontinental, absolument compétitive d’après « nos bienfaiteurs » au premier rang desquels on peut citer les directions de la FEB et des PME, relayées par le personnel MR le plus dévoué qui soit, Reynders, les Michel, Kubla, et consort. Ah ! la fine équipe, même si l’entrepreneur scandaleux est français, nos gens sont aussi capables de tout.. Avec eux, on en est sûr, nous formerons bientôt nos Michel White aux dures réalités du marché. En cherchant bien et si les langues se délient, on en a déjà…
Une suggestion : pourquoi notre ministre du travail ne proposerait-il pas un poste de consultant à Michel White ?
Et on s’étonne que les gens n’en veuillent pas de cette Europe là !

Commentaires

Il n’y a pas si longtemps,
Un peu plus d’un demi-siècle,
On appelait cela :
-Travail obligatoire
-Déportation
Et,
Il y en a qui ose en rire;
Je dis :
Messieurs les rieurs,
N’étonnez pas nos enfants en faisant, le salut Nasi,
Voyez-les la nuit dans les rues,
Ils le font pour vous!

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