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Les beaux emplois du FOREM

Aujourd’hui un collège pour Jet-setter débutant.

La dernière phobie des jet-setters : apprendre à leurs enfants de rester riches.
Cette idée vient des Etats-Unis, bien entendu. Les familles américaines disposant d’un capital de plus de dix millions de dollars, dont le nombre a doublé depuis le début des années 90, envoient désormais leurs enfants en formations intensives pour les préparer à gérer leur capital et le faire prospérer.
Ce n’est pas encore le cas en Europe. Les enfants de riches et de stars, stars eux-mêmes par contagion et curiosité des médias ne sont pas toujours habiles à profiter de la gloire facile que les géniteurs leur apportent. Ils sont parfois incapables de gérer au mieux ce capital indéfinissable de la notoriété, quand ils ne deviennent pas des voyous et des délinquants. Alors qu’il leur aurait suffi d’exploiter le plus infime talent, la plus ridicule spécificité de leur propre fonds de commerce pour remplir le tiroir-caisse, comme certaines vedettes des arts et du cinéma qui ont eu un boulevard ouvert à la moindre de leur entreprise et qui se sont goinfrés grâce à la jobardise générale et sans autre talent que celui de papa ou de maman.
Aujourd’hui chez l’Oncle Sam, des programmes se multiplient, souvent proposés par des banques et des cabinets-conseils à leurs meilleurs clients. Les plus marioles de ces avisés enseignants ne s’intéressent qu’aux familles disposant d’un capital d’au moins 50 millions de dollars.
Moyennant 5000 $ par personne la Iff Advisors de Californie propose des stages de 5 jours sur la plage pour les fils et filles à papa afin de leur mettre un peu de plomb dans la cervelle tout en surfant sur la vague l’après-midi et se retrouver le soir aux parties fines, le plaisir n’étant jamais trop loin, histoire de ne pas trop les dépayser.
Mais, il y a aussi des mentors plus ambitieux pour des stages allant jusqu’à deux ans. Alors, l’inscription se fait sur devis, avec contrat entre avocats, comme il se doit.
Si le jeune futur prodige se drogue, on le désintoxique. S’il se masturbe, on lui fournit de la belle pute californienne genre « Alerte à Malibu ». Si junior est débile léger, on lui apprend à avoir l’air important plutôt qu’imbécile et on lui attache un/e secrétaire à l’orthographe précise. Si enfin il manque de manière, on le forme à mettre le couvert, à séduire par des mots convenus et à des baisades selon le goût des rombières américaines qui gardent leur chapeau sur la tête quand elles font l’amour. Aux incurables, on leur propose des experts boursiers et des avocats qui, s’ils ne dépouillent pas tout de suite le jet-setter en herbe, se feront quand même des surplus copieux sur les carcasses incultes.
Ainsi la famille est rassurée et l’héritage se transmettra sans partir en quenouille ou revenir aux descendants de ceux qu’il fallut spolier pour entrer dans le club des millionnaires.

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Les dynasties industrielles ont compris l’effet dévastateur que peut avoir l’argent sur des enfants qui héritent sans expérience ni formation : les premiers, les fondateurs, souvent des voyous financiers, font fortune, la deuxième génération s’use à être bien reçue dans les milieux fermés du pognon. Elle s’inscrit dans la jet-set, mais pas assez tôt pour vider les comptes et enfin, la troisième, la plus fragile, en profite mais sottement et finit par se ruiner pour une ballerine du Bolchoï en décentralisation au Metropolitan ou, pire, par l’Etat. Pour M. Freeman, c’est le problème le plus grave auquel les familles riches sont confrontées.
La pêche aux clients de cette nouvelle forme d’enseignement se fait dans les eaux où les merlans ont entre 18 et 30 ans. Nous voulons les choper quand ils sont encore en âge d’apprendre, avant que la fortune ne les ait gâtés tout à fait, commente Freeman dans un langage plus chantourné que celui de votre serviteur.
Le divorce est le fléau qui fait le plus de tort à la conservation de l’oseille. Quand les femmes de milliardaires divorcent, surtout celles qui ont 25 ans de moins que leur richissime mari et que le beau-fils ne montre aucun appétit pour la reprise à corps de la frétillante, les fortunes volent en éclats. On sait les Américains accrocs des consultations d’avocats, contrats supervisés et clauses suspensives et, voyez, malgré cela, l’hécatombe des fortunes sombrant dans les controverses !
Comment gérer le trésor de guerre ou de rapine, comment le faire prospérer hors-taxe, comment le protéger des concurrents maffieux et comment le transférer dans le cadre d’une succession, à un innocent avide de jeter l’argent par les fenêtres, les nouvelles écoles jettent les bases d’un enseignement que seuls les Américains savent rendre efficace.
Les stages emploient des psychologues en porte-jarretelles pour les hommes et en survêt de tennisman pour les filles. Ainsi, tout le monde est outillé pour le consensus.
Une bonne nouvelle, ces formations nécessaires se feront bientôt en Europe. Juste un peu de patience. Il paraît qu’on a déjà des inscriptions. La première promotion s’appellera "Eddy Barclay".
Voilà enfin une école qui ne sollicitera pas les subventions d’Arena. Et si elle veut y donner cours, pourquoi pas ? On trouvera bien une guêpière en harmonie avec son type de carnation.
C’est tout bon pour l’emploi comme dirait Tchantchès !

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