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Dans un océan de haine…

Les émissions spéciales se succèdent sur les attentats de Londres. Evidemment, devant l’horreur, on ne peut que condamner les faits.
Ces images, quasiment en boucle, ne nous dispensent-elles pas de toute réflexion ? N’amoindrissent-elles pas notre esprit critique ? Ne nous privent-elles pas de notre faculté d’analyse ?
Cette réflexion du journaliste du « Soir en ligne » chargé de couvrir l’événement : « Au moins six explosions ont frappé sans prévenir le métro et des bus londoniens ». Vous avez bien lu « sans prévenir », on peut très justement qualifier les auteurs des attentats de bouchers sanguinaires, de voyous sans scrupule, mais qu’en plus ils manquent de fair-play !
Puisqu’il faut raison garder…
Toutes les victimes civiles des guerres ou des guérillas, qu’elles soient occidentales ou orientales, meurent d’événements qui ont rarement un rapport direct avec leur situation dans la société où elles vivent. Pour toucher Blair dans sa politique à l’égard de l’Irak, on tue des habitants de Londres, dont certains étaient aussi contre la politique de Blair en Irak. De même, pour souligner combien la politique capitaliste dans sa conception mondialiste est néfaste aux petites gens, on place des bombes dans un train ou dans un bus et on tue les opprimés du système que l’on combat !
Défendre une cause en tuant des innocents, rend cette cause inacceptable.
Pas plus les Américains et les Anglais qui tuent des innocents à chacune de leurs interventions en Irak, que les suppôts de Ben Laden qui se font exploser dans des lieux publics, n’ont raison.
Les guerres sont des saloperies où vainqueurs et vaincus se conduisent comme des assassins. La guérilla et l’attentat sont des formes de guerre aussi, quoiqu’on dise… mais des guerres de pauvres, ou en tout cas de faibles. On fait les guerres qu’on peut et selon ses moyens, diront les partisans de la castagne. C’est aussi abject de mettre un sac de bombes dans les mains d’un illettré que l’on persuade qu’il va tuer au nom d’Allah, qu’un Marine instruit pour une guerre électronique qu’on envoie à des milliers de kilomètres de la patrie pour la défendre !
La guérilla est une stratégie bien connue de la plus haute antiquité. A la puissance romaine, des peuplades trop peu nombreuses et mal armées ne pouvaient résister que par des coups de main. On a vu au Vietnam la tournure inattendue d’une pareille tactique..
Aujourd’hui la facilité et la rapidité des transports exportent le théâtre des opérations loin du front, dans des pays qu’on estime à tort ou à raison responsables de conflits très éloignés de leurs frontières. Il n’y a donc plus de sanctuaire, comme il n’y a plus de cibles privilégiées.
De cela il ressort que nous sommes tous des victimes potentielles. Parce que s’il y a bien une chose sur laquelle les ennemis sont d’accord : c’est toujours sur le civil qu’il faut tomber.
Vous me direz : « Mais, il y a des justes causes. La démocratie n’en est-elle pas une ? ». J’entends d’ici les commentaires des religieux de l’autre bord : « Dieu ne peut supporter des infidèles. Il ne peut admettre que des gens venus d’ailleurs rabaissent de bons musulmans à l’état d’esclave ».
Les grands trémolos sur la démocratie et la défense de « nos » libertés sont ce qu’il y a encore de mieux pour convaincre le petit peuple qu’effectivement il a des valeurs à défendre. On peut comprendre qu’un peuple envahi par un autre offre une certaine résistance et lorsque la puissance occupante est trop forte pour lui faire face, on en secoue le joug comme on peut et avec les moyens dont on dispose.
Oui, mais quelles libertés avons-nous à défendre ?
Pouvons-nous jurer qu’elles sont restées les mêmes que celles que nous avons défendues lorsque nous étions occupés par l’Allemagne nazie ? Parce que chaque attentat les voit fondre comme beurre au soleil, nos libertés. Depuis le 11 septembre 2001, c’est fou ce que l’on en a perdues. Quand nous serons bien quadrillés, tenus en laisse par une flopée de flics, notre espace Schengen, ne sera plus que la cour d’une vaste prison où il faudra demander la permission pour avoir le droit d’y tourner en rond. Quant aux autres libertés, celles d’entreprendre et celles de travailler, ces messieurs du dessus n’osent plus en parler, cela reviendrait pour eux à faire de la contre-propagande.

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Quant aux Croyants, leur fanatisme date du temps de l’âge des cavernes. Un clan adorait la lune et un autre le soleil. Ils se rentraient dedans régulièrement pour savoir lequel des deux astres maîtriserait l’autre : le jour pour la lune, la nuit pour le soleil. Rien que les affrontements entre chiites et sunnites ont de quoi stupéfier l’observateur. Le comble, c’est dans l’interprétation des Livres sacrés qu’on voit les choses les plus incongrues, et pas que le Coran ! Tous les Livres sacrés ont été écrit par des hommes, évidemment, dans le but d’en épater ou d’en dominer d’autres, ou tout simplement, parce qu’un lettré avait la démangeaison d’écrire. Qu’on se tape cinq cents ou mille ans après sur le cuir pour savoir qui interprète le mieux ce que d’autres hommes en leur temps ont voulu dire relève presque de la psychiatrie !
Ceci dit, Bush avait-il le droit d’exporter « sa » démocratie dans un pays musulman qui n’en demandait pas tant ?
Autant Ben Laden et ses suppôts avaient déjà pratiquement déclaré la guerre au monde entier lorsque des coalisés les chassèrent des plaines afghanes, autant le prétexte choisi pour faire tomber Saddam Hussein n’était qu’un justificatif douteux laissant dans l’ombre les vrais motifs.
Les despotes qui sont à la tête d’un Etat souverain sont légion. Sous prétexte d’étendre la démocratie à ceux qui ne l’ont pas, a-t-on le droit de les chasser ? Et si oui, dans quel ordre ?
Le monde occidental n’a pas fini de payer l’addition des raisonnements bellicistes de Bush et de Blair. Les innocents n’ont pas fini de payer pour leurs dirigeants. C’est peut être ce qu’il y a de plus injuste dans le dernier attentat de Londres.

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