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Allô, Elio, c’est pour le schmilblick…

Elio Di Rupo répondait ce lundi matin aux auditeurs de la RTBf, dans une émission copiée de France Inter. La différence ? Chez nous les questions sont enregistrées. On pourrait imaginer que le président du PS les avait sélectionnées lui-même.
Il a osé parler des pensions en affirmant sans rire qu’une pension de mille euros, c’est déjà une bonne pension ! Evidemment si on la compare à une pension de 750 euros… Ce qu’il ne dit pas, c’est que sur une pension de mille euros, son ami Didier Reynders impose 500 euros de taxe par an, dans le cadre légal de la Loi.
Autrement dit, ces messieurs compatissent d’un côté, tandis que de l’autre, ils ratiboisent les « bonnes » pensions ! Il serait pourtant facile de lâcher la grappe aux petites gens et tout de suite, sans effet d’annonce.
Dire qu’on en a encore pour 18 mois à subir ce gouvernement !
Cette coalition socialo-libérale s’est usée si vite qu’une semaine après sa mise en place, on voyait poindre la république bananière habituelle. Sans l’épisode flamandivore de Bruxelles-Hal-Vilvorde, nous allions à des élections anticipées.
Comme en peinture il y a des écoles, en politique il y en a aussi. Voilà un bout de temps que nos grandes gueules sont au Grotesque. Vous connaissez l’Art grotesque ? C’est une peinture en trompe l’œil à coups de brosse à reliure des médias qui exalte les dieux de l’Olympe face à la piétaille. Saint-Simon eût employé le mot « roture ».
Grotesque les 200.000 emplois nouveaux ! Grotesque les manœuvres pour liquider des chômeurs du droit aux indemnités ! Grotesque les fausses raisons pour privatiser la Poste, les Chemin de fer, et brader les avoirs de l’Etat, c’est-à-dire l‘épargne des citoyens !
Dernier bradage : « Cockerill », l’usine qui s’est faite avec le sang et les tripes des ouvriers liégeois et carolorégiens depuis deux siècles et dont le gouvernement mange le dernier avoir en liquidant ses actions d’ARCELOR. Grotesque ce rebond wallon sous forme de nouveau plan Marshall et ces « zones franches » qui favoriseront quelques entreprises et que les naïfs pensent être des « free » zones comme jadis dans les aéroports.
Qu’est-ce que ces gens qui ont tout raté vont bien pouvoir nous raconter pour nous mener en bateau à la rentrée ? C’est qu’il y a urgence.
Se chauffer dès les premiers froids n’ira pas de soi.
L’inflation rampante, comme un non-dit ravage les portefeuilles, à côté de l’irréel index, de plus en plus stable, c’est tout un symbole. Tandis que la population se racrapote et compte ses sous, le premier ministre fait du vélo en Toscane et Elio Di Rupo de la lèche à Mestdagh au Val Saint-Lambert.
Comment voulez-vous qu’on n’en veuille pas aux socialistes embarqués dans cette galère dans laquelle chaque décision s’avère être une catastrophe à plus ou moins long terme ?
On se demande même si ces derniers n’espèrent pas le tumulte flamand à propos de BHV et de Zaventem ? Une reprise des hostilités linguistiques détournerait l’attention sur les vrais problèmes causés par un système libéral monstrueusement prédateur.
La seule réforme admissible serait l’« objectif 1500 » qui redynamiserait les ménages et les pouvoirs d’achat en plaçant la barre des salaires minimums et des pensions à 1500 euros. Voilà Richard qui pète les plombs diront nos maquereaux institutionnalisés qui s’ils devaient vivre avec cette somme se suicideraient !...
Là-dessus, ils nous entubent aux couplets de productivité, de souplesse et d’aménagement des heures de boulot, tandis qu’on déploie les tapis rouges pour les requins avérés des multinationales !
A Liège, une petite promenade du côté de Sainte-Marguerite ou de la rue Saint Léonard, et on est édifié. La misère y éclate au grand jour. Elle se voit aussi dans les quartiers bourgeois du centre. La rénovation de la place Saint-Lambert a déplacé ce qui restait de la clientèle du Carré. Le Pont d’Avroy signale aux classes moyennes que la misère des petites gens annonce la leur.
Les arguments d’Arena pour le travail salvateur et nécessaire ne sont là que pour justifier les exclusions du chômage. Personne n’y croit et surtout pas le personnel du FOREM qui se cramponne à son chauffage central en voyant défiler toutes les détresses du monde.
Tout se passe comme si une fatalité inéluctable nous poussait à défendre quand même une économie libérale dans laquelle plus personne ne croit. On n’essaie même pas de réfléchir à l’amorce d’un plan socialiste pour une autre économie !
Le « tous ensemble » socialiste ne conduit qu’à l’immobilisme et au collaborationnisme, c’est-à-dire au conservatisme pur ! C’est un peu le fiasco du suffrage universel – la tarte à la crème – avec l’irrationnelle délégation de pouvoir de la multitude à quelques histrions qui font la pluie, plutôt que le beau temps.

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On voit le résultat. Le découragement est général. Où sont donc passées les plus-values issues du travail, augmentées des mirobolantes techniques ? C’est ça le progrès du libéralisme ?
Les entreprises qui ne déploient pas encore leurs carpettes de direction en Chine ou au diable vauvert sont proprement déifiées.
C’est tout juste si nous n’entrons pas dans une église, chez ces pontes, vite outragés de notre « mauvaise » volonté.
Nous ne nous étendrons pas sur les conséquences écologiques de cette marche en avant imbécile. Non seulement nous nous appauvrissons, mais encore l’environnement avec nous.
Et c’est partout pareil… L’humanité est victime de l’apologie du profit de l’idéologie dominante qui fait des esclaves du plus clair des hommes.
L’avenir est imprévisible. L’Inde et la Chine pourraient faire basculer le rapport de force économique. Alors, nous deviendrions vraiment ce que nous avons toujours été dans le fond, un pays pauvre, sans ressource minérale et sans inventivité. Nous serions de toute l’Europe le pays qui basculerait le plus aisément dans le sous développement et la misère.
Alors, continuons de la sorte. Poursuivons sur un chemin sans issue, la recherche d’on ne sait quoi, qui serait entre la bêtise et le profit, un plan Marshall de la connerie, en quelque sorte…
Nous avons une population et des dirigeants pour ça.

Commentaires

Dans un sondage, des gensses ont répondu que les personnes auxquelles ils accordent le moins de crédit sont les politiciens. Quand on entend des conneries comme ça, ce n’est pas étonnant !
Sans transition...
Sur la photo, c’est Marc Herman ?

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