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Une société libérale.

Le pourcentage de la population vivant au-dessous du seuil de pauvreté monétaire aux Etats-Unis est supérieur à plus du double de ce qu’il est en Belgique.
Est-ce à dire que la Belgique est un bon élève du capitalisme et l’Amérique, un mauvais ?
Absolument pas, puisque nos supporters du système lorgnent du côté des USA pour forcer notre pays à leur ressembler.
Les kublazistes et les reyndersiens ont encore de la marge avant que notre misère rejoigne le top modèle de l’économie mondiale. Mais ça viendra. Encore quelques conneries de Kubla avant qu’il ne devienne gouverneur, l’une ou l’autre mesure financière de son président et ça fera quand même quelques milliers de malheureux en plus. C’est toujours ça.
Ce n’est quand même pas moi qui ai inventé le rapport des Nations Unies sur la question.
Sur les dix-sept pays industrialisés considérés dans cette statistique, Les Etats-Unis viennent en Tête, et de loin, pour le nombre d'individus vivant au-dessous du seuil de pauvreté.
Les Etats-Unis médaille d'or de la pauvreté!
Que voilà une performance ! Car c’en est une du point de vue capitaliste, si l’on considère que la pauvreté de la masse accroît les profits des classes possédantes.
Quel est l’économiste qui prétend que la richesse accumulée profite à l’ensemble des populations ? En voilà un beau con, comme nous les aimons en Belgique…
Qu'on ne nous chante plus la prospérité générale régnant chez les zélés de l’ultralibéralisme. Passés les beaux quartiers, Los Angeles n’est qu’un vaste ghetto, New York une poubelle et Detroit un mouroir pour les chômeurs de l’automobile. De tous les militaires engagés pour l’Irak, à part les cadres qui sortent de West Point, 90 % des autres sont des chômeurs qui n’ont pas d’autres alternatives pour manger à leur faim.
Voilà l’Amérique !

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Pour en revenir au rapport du PNUD, la "pauvreté humaine" inclut la pauvreté monétaire, dont il est question plus haut, mais qui tient compte aussi d'autres variables comme, par exemple, l’illettrisme, le chômage de longue durée, les chances de survie, etc… Et bien, là aussi, les Etats Unis sont médaille d'or avec 16,5%.
Ainsi la première puissance économique mondiale est parmi les pays industrialisés, la première en ce qui concerne les taux de pauvreté de sa population. Voilà qui donne à réfléchir sur le sens, la qualité, la nature de cette économie mondiale. En particulier celle, purement ultralibérale, des Etats Unis.
Expliquons pourquoi cette merde est délicieuse pour nos libéraux et comment nous n’y couperons pas :
Dans ce pays si riche, qui abrite des fortunes de plus en plus insensées, le rôle de la sécurité sociale est très réduit malgré les efforts de plusieurs présidents, dont Bill Clinton: tous ont échoué, vaincus par les lobbies. La maladie, aux Etats Unis, peut très souvent exclure d'emblée et irrémédiablement. La guérison est aléatoire, et en fonction du budget individuel. Il est courant pour un hôpital de refuser un patient, amené d'urgence, même s'il est un blessé de la route, si sa solvabilité n'est pas attestée. Ce qui signifie sinon un homicide volontaire, au moins un délit de non-assistance à personne en danger.
Le nombre de prisonniers de droit commun - deux millions! - n'apparaît évidement pas dans les statistiques du chômage. La plupart, presque tous, appartiennent à des minorités pauvres; libres, ils auraient fait partie des sans emplois, inscrits ou non ; d'évidence, une fois incarcérés, ils n'apparaissent plus sur les listes de demandeurs d'emploi. Reste cinq millions d’autres sous surveillance (bracelets électroniques), interdiction de quitter l’Etat de résidence, contrôle permanent, etc. qui font du va-et-vient entre leur lieu de vie habituel et la prison. La plupart sont sans revenu, vivant de petites rapines et de charité.
Un nombre colossal d'homme et de femmes vivent dans la misère, le plus souvent découragés, épuisés, trop exclus pour s'inscrire au chômage, d'autant plus qu'il est à peine indemnisé et pour un laps de temps très bref.
L’aide aux populations victimes de séisme ou d’inondation, comme en Louisiane ? On a vu les résultats. Aujourd’hui encore des milliers de personnes sont sans abri et errent d’un Etat à l’autre, oubliés par Washington, ignorés par les Compagnies d’assurance qui n’incluent pas le dégât des eaux et ignorent les catastrophes naturelles.
A-t-on réfléchi au gâchis humain que cela représente? A l'inconscience, à la régression qu'une telle situation constitue? A la façon dont les droits de l'homme se trouvent ainsi bafoués?
Lorsqu'il est question de la misère aux Etats-Unis, les dénégations vigoureuses et vagues de nos économistes et de nos hommes politiques signifient surtout qu'elle est minimisée, comme sans importance. On voit à quel point joue l'intoxication que nous subissons en Belgique, et comme peuvent nous faire du tort nos bélîtres libéraux, en cela secondés par une presse aux ordres.
Si nous ne sommes pas victimes d’une propagande capitaliste et proaméricaine, je me demande ce que c’est ?

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