« Ecartement… écartèlement. | Accueil | Tout ça, c’est la faute de… »

Une chouette fille.

Chère Sophie, ton manque d’argent m’accable.
J’y vois comme un méchant coup du destin qui ne s’explique que par la méchanceté des temps qui broie ceux qui ne sont pas nés pour spéculer sur le travail idiot que le sort réservait jadis aux esclaves.
Que tu vendes ta bibliothèque pour payer ta dette à l’EDF, bien que cela se passe à Bayonne, me fait penser aux livres qui se brûlèrent jadis parce qu’ils n’avaient pas l’heur de plaire au régime en place.
Toi, tu vends, parce que ta liberté ne plaît pas à l’EDF et aux patrons en général.
Tes rayons vides seront plus éloquents pour moi que je sais ta pensée suffisamment ample pour les remplir de ton imagination.
Tous tes auteurs sont encore là, ceux que tu as aimés et que nul ne pourra te ravir.
Mais, qu’est-ce que c’est que cette société qui affiche « complet » pour 25 % de ses enfants et les jetant à la rue, leur réclame en plus des factures d’électricité ?
J’admire la vacuité des propos tenus pour ces malheureux dessins humoristiques dont on parle tant cinq mois après leur parution et le foin que des arriérés mentaux font aujourd’hui sur le « sacrilège ». Evidemment, tout est orchestré par des religieux des Etats totalitaires comme la Syrie et l’Iran, relayés par les récents vainqueurs des élections palestiniennes. Ces maboules « outrés » auront beau saccager des ambassades, brûler des drapeaux, le véritable sacrilège n’est pas là. Il n’est pas dans l’événement de ces foules mal informées et peu au fait, il est en France, comme en Belgique et dans tous les autres pays d’Europe. Il est dans la disparition de la possibilité d’avoir un travail décent pour tous.
Voilà la vraie actualité sur laquelle on ne se penche que pour jeter de la poudre aux yeux des gens : former des jeunes, pratiquer des séminaires d’embauche, des réflexions sur la mobilité, les salaires, les diplômes, augmenter les mises à l’essai et pratiquer le renvoi sec, sans motif et sans préavis.
Jamais un mot sur le système en lui-même dont c’est l’échec majeur. Jamais un mot sur l’étonnante fin d’un libéralisme dénaturé qui sombre dans la mondialisation.
Si tu es en froid avec le système, chère Sophie, c’est que ta mission n’était pas d’entrer en fabrique jeunette et en sortir cassée et sans plus aucun enthousiasme à quarante piges, jetée par des palefreniers de la finance comme un kleenex.
Ta mission était de témoigner de l’air du temps, observer autour de toi et t’insurger sur ce que tu vois, afin de rendre compte sur la Toile et par d’autres moyens, telle cette histoire écrite dont tu m’as fait tenir un exemplaire où l’on voit le courage d’une bonne femme exploitée par le patron et battue par un amant dégueulasse.
Une histoire simple, juste et troublante de vérité, comme il y en a tant, mais que les gens dissimulent par modestie et pudeur.

edf3.jpg

Je lis tes blogs, je sais ta sensibilité et ton intelligence.
Tu es la meilleure et du coup, on devine pourquoi ces gens t’en veulent tant.
Ils t’en veulent parce que tu n’entres pas dans leur moule. Tu les effraies parce que tu as percé leurs manigances et dévoilé leurs vieux trucs d’exploitants et d’escrocs.
Tu gênes en un mot.
Rassure-toi tout le monde ne te jette pas la pierre. Il n’y a pas que des salauds, chère Sophie.
C’est un honneur pour moi de te connaître. Ta pauvreté te rend davantage respectable.
Tu es incomparablement plus utile à la société même si celle-ci te rejette, que ces Assis et gavés du régime. Tu es la garante que tout n’est pas perdu et que si au milieu de toute cette pourriture toi et quelques autres parvenez à survivre quand même, et dire la vérité noyée sous les mensonges, vous aurez fait plus pour le progrès et la venue d’un autre monde que tous les mirliflores des avant-scènes réunis.
Tiens bon Sophie.
Nous leur ferons payer un jour, tout ce qu’ils t’ont fait baver.

oeilsauvage_64@yahoo.fr

Poster un commentaire