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L’Histoire de Belgique aux débiles mentaux.

(Des comédiens dans les décors du théâtre des Galeries interprètent une page d’histoire.)

-Accent, fixe !
-Oui, mon général.
- Vous réveillez le Colonel Astruc de la Honteuse. Rassemblement des blindés. Nous marchons sur Bruxelles !
-Non ?
-Si !...
-Ah bon…
-C’est un ordre.
-Vous êtes dans un état normal ?
-Accent, j’ai toute ma tête. Je ne vous permets pas de critiquer mes ordres. Où irait-on si un capitaine me demandait si j’ai toujours ma tête !
-Mais je vous le demande, mon général !
-Ne voyez-vous pas que l’Etat dans la personne royale est en danger !
-A ce point !
-Oui, Accent, à ce point. L’autorité fout le camp, le successeur au trône est contesté. On assassine pour un mp3. Les politiciens, c’est la chienlit, vous dis-je, avec Astruc je vais disposer mes blindés autour du palais royal, dissoudre le Parlement et demander au roi, s’il me prend pour ministre conseiller…
-Mais vous avez juré de respecter la Constitution et les lois du Peuple belge.
-Eux la respectent-ilsl ?
-Qui, eux ?
-Mais tous ceux qui enfreignent la Loi, le peuple belge, hein !...
-Que font-ils ?
-Ils commencent par ne plus l’appliquer, à foutre des assassins au bloc pour les faire sortir 30 mois plus tard, au lieu des trente ans que je leur aurais donné… Et puis en voilà assez. Je vous dispense de réveiller Astruc de la Honteuse, il arrive. Rompez, Accent. Laissez-nous. Rejoignez vos quartiers et considérez-vous comme aux arrêts.
-Astruc…
-Général Rivet des Rivettes ?
-Vos tanks sont prêts ?
-Sont prêts pour quoi ? D’abord, ils sont bâchés et déchenillés.
-Veux pas savoir. Prêts à investir les endroits stratégiques, la grand Place, le Palais, la Bourse, tout Bruxelles. Sans oublier un planton à l’hôtel Métropole où je compte me réserver le premier étage…
-Vous n’utilisez pas la procédure, général Rivet des Rivettes… la procédure qui nous enlève la responsabilité de déclarer la guerre… Nous, nous la faisons.
-Je connais mon métier. Je vous donne l’ordre… Nous ne déclarons pas la guerre. Nous rétablissons l’ordre, nom de Dieu !
-Taratata, il me faut un ordre signé.
-Vous mettez en doute la parole de votre supérieur, Astruc de la Honteuse ?
-Général Rivet des Rivettes, on n’est jamais assez prudent. Vous me faites le papier et je commence la procédure.
-Vous m’emmerdez, Astruc… la procédure, serait-elle au-dessus de mon ordre ?
-Il me faut un bon du ministre, co-signé par le chef du garage du ministère de l’intérieur pour la livraison de mille litres de mazout par tank. J’ai trois blindés en ordre de marche. Un papelard pour les obus de l’armurerie centrale, deux obus par tank, ça fait six… je n’ai que deux pilotes, l’autre est en vacances…

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La voix de la baronne Cordy Annie couvrant les voix des militaires :
Voilà le dialogue qu’on pouvait entendre en janvier 1940, sur le castelet du théâtre de Toone Premier. Mais la réalité est différente. Tout le Peuple était derrière son armée et le sera encore pour montrer au monde entier la volonté de la Nation à défendre la dynastie.
Mais seront-ils prêts à offrir leurs vies pour la grandeur de notre petit pays ?
Surtout arriveront-ils à temps ?
Quelques mois plus tard, en mai 40, ils étaient prêts. A l’aube du 10, le général Astruc de la Honteuse était à Toulouse avec tout son Etat-major pour faire courageusement face à l’assaillant ! Ils résistèrent héroïquement 18 jours, enfin ils cédèrent aux instances du Gouvernement et s’embarquèrent pour l’Angleterre.
Mais, c’est une autre page de gloire.
Ce soir, la suite de l’histoire de Belgique racontée aux grands enfants.
Demain un épisode d’Ambiorix vendant des chaussures aux Romains de Tongres. Et le soir, Elio Di Rupo et Adamo en duo pour entonner une Brabançonne remixée par Gaufre au suc’.

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