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Si vis pacem para bellum.

Il ne faut pas se moquer du monde.
La fin du shopping des armes à la suite d’une loi interdisant la vente libre d’armes à feu ne sonnera pas la fin des violences. On aura pondu une nouvelle loi, c’est-à-dire une nouvelle restriction ou une nouvelle défense de… C’est tout.
Ainsi, les parlementaires en légiférant à tour de bras et le peuple en vociférant à l’ardeur nouvelle des meurtriers se rencontreront dans une communauté où la bêtise moutonnante sera collective et consolante.
Tout le monde sera heureux jusqu’au prochain meurtre et une nouvelle loi, probablement sur les longueurs de lame des couteaux de boucher et la vente désormais interdite des Opinel.
Les armes, celles qui servent aux malfrats sont interdites depuis longtemps. Est-ce pour autant que cette profession manque d’outils pour un travail à plein temps ?
Que non pas.
On va se trouver dans une situation étrange où les citoyens sans moyen de défense seront de plus en plus exposés à la criminalité. La population comptera dès lors sur la seule efficacité de la police qui apparaît dans les grandes villes, comme les carabiniers d’Offenbach.
Est-ce pour autant efficace de jouer soi-même au justicier ? A voir les résultats aux States, cela ne saute pas aux yeux.
En faisant parler les statistiques, les crimes ne sont pas plus en augmentation en 2006 qu’ils l’étaient en 1950. Seuls les vols pourraient avoir progressé et notamment dans le camionnage des métaux et matières premières. Il est vrai que les polices ont été considérablement renforcées, ce qui laisserait supposer que si la situation reste stable, c’est à elles en partie qu’on la doit.
L’impression d’une augmentation de la criminalité fait suite au battage des médias autour des faits-divers et des crimes crapuleux, surtout ceux qui, par leur horreur, frappent l’opinion publique.
Mais, ce n’est pas si simple.
A cause du phénomène de corruption et celui de la cohabitation du policier et du voyou, à cela venant s’ajouter les suicides et les drames de famille, l’usage intempestif le plus fréquent des armes à feu revient à la police. Elle est aussi la seule à posséder légalement et à trimballer à la ceinture l’arme de service ! Si l’on veut faire tomber la statistique sur les situations où les quidams sortent leurs pétoires et tiraillent à tout va, il faudrait commencer par désarmer les policiers.
On voit qu’une mesure pareille n’est pas à l’ordre du jour du ministre de l’Intérieur et de la ministre de Justice, tous deux compères, Laurette ne dégainant qu’en enlevant le soir son porte-jarretelles.
Et pourtant, elle serait efficace.
L’actualité anversoise a précipité les choses. Il faut bien que ce gouvernement qui n’ose légiférer sur le système économique délinquant montre qu’il serve à quelque chose.
A sa décharge, il est vrai que le bourgeoisisme ambiant ne puisse plus intervenir sur rien qui vaille, sauf sur les broutilles, quand tout passe par l’Europe.

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Enfin, comme cette loi n’interdirait pas l’usage du cutter et sauf imprévu celui du lance-pierre, nous sommes en mesure de conclure que son inefficacité apparaît atténuée par son manque d’ambition. Les mauvais garçons, les policiers et les amateurs du tir au clays ont encore de belles perspectives devant eux.
D’autant que l’arme la plus efficace n’est-elle pas le sourire ravageur et meurtrier de la classe politique à six mois des élections ? Et celle-là, qui passe pour avoir tuer la démocratie, n’est pas près d’être déclarée.
« Si vis pacem para bellum » disaient les Latins (Si tu veux la paix prépare la guerre) oui, mais avec quoi demain ? Ce n’est pas à coups de décret Onkelinx qu’on pourra se défendre. D’autant que, comme à chaque guerre perdue, les autorités armées ont toujours eu tendance avec les voyous, à collaborer avec le camp d’en face.

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