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Lakshmi et Guy publient les bans.

C’est fait ! Dollé, qui n’en voulait pas, vend Arcelor à Mittal. Le marchandage avec le Russe SEVERSAL a tourné court, après que les actionnaires d’Arcelor eussent fait la fine bouche. Ils ont eu raison, puisque l’Indien a relevé son offre de 10 %.
Le nouveau bidule restera au Luxembourg. Les Européens sont contents. Les actionnaires empochent. Il reste les ouvriers qui sont marrons ; mais de ceux-là qui s’en soucie ?
Là-dessus, Guy Dollé en remet une couche. Avec 45 % l’Indien n’aura pas la majorité absolue. Avec près de la moitié des actions, le reste étant dilué dans les places financières, Mittal sera le maître et gare aux abattis de Dollé, si celui-ci n’a pas prévu des garanties financières pour sa petite personne. Evidemment, on peut lui faire confiance. Les parachutes seront en or massif.
Ce sera donc Arcelor-Mittal.
Evidemment, on est prié d’oublier tout ce que Dollé et ses conseillers du Conseil d’administration d’Arcelor ont raconté sur Mittal, à savoir que le fakir ne savait faire que des ronds à béton et des rails de chemin de fer, que ses entreprises étaient de troisième ordre, juste bonnes à progresser dans la fabrication de grillages pour poulailler en pré pandémie aviaire.
Changement de décors, il s’agit de deux industries de pointe complémentaires, que Lakshmi Mittal est un fin génie des affaires et que le Dollé lui est à peine supérieur.
En Belgique, nos illustres chiffonniers de la ferraille parlementaire se réjouissent aussi, à tout hasard, on a vu tout au long des discussions que leur importance était égale à zéro, comme les trois cent mille membres du personnel de ces deux entreprises en fusion.
L’Haut-lieu est ravi qui avait placé des thunes dans l’Arcelor à 22 euros et qui se retrouve au comptoir avec des actions à 40.
Le groupe Mittal s'est dit "ravi" aussi du consentement de la direction d'Arcelor et a estimé "avoir payé le juste prix". A un poil près, c’était une émission ancienne de TF1 avec le présentateur Roy ressuscité !
Le téléspectateur qui bosse au SMIG chez Dollé est le moins ravi, tant il tient le patron d’Arcelor en piètre estime.

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L’ancien fiancé d’Arcelor, le sidérurgiste russe Severstal, contrôlé par Alexeï Mordachov, est fortement courroucé. Lui qui avait déjà proposé à Poutine de couper la jarretière, c’est pas de jeu ! A noter qu’il va se faire quand même un paquet de biftons en demandant des indemnités de rupture. A parier que lorsqu’il aura touché le matelas, qu’Arcelor-mittal va devoir trouver dare-dare des producteurs de gaz naturel en-dehors de la Russie, à moins que Dollé et l’Indien ne paient le prix de la désillusion.
Mais le fiancé évincé n’a pas mis son dernier kopeck dans l’affaire. Il se pourrait que l’or russe fasse changer d’avis Guy Dollé.
Des mauvaises langues suggèrent que "la soudaine amitié d'Arcelor et Mittal s'expliquerait par l'accord de maintenir la direction actuelle". Mieux que son préavis, le Dollé aurait principalement renégocier son contrat dans le nouveau groupe.
Décidément, ces maîtres du monde sont incorrigibles. Sur leur lit de mort, ils seraient capables de négocier avec l’Eternel !
Le nouveau groupe sera «basé sur les aciers à haute valeur ajoutée, qui privilégie la valeur par rapport au volume ». Il y a intérêt… pas que l’acier qui aura désormais sa haute valeur ajoutée ; quant au volume, les 60 k de Dollé vont presque valoir leur pesant d’or comme jadis on pesait les Khans dans le pays d’origine de Mittal.
Les syndicats français et belges braillent au scandale. Que voulez-vous qu’ils fassent, en-dehors de brailler ? Les deux compères les considèrent comme des nuls et n’ont jamais eu le moindre mot pour apaiser leurs craintes des restructurations prochaines.
Les balourds de la Région wallonne sont au même niveau, sauf que leur ancien Cockerill-Sambre duquel ils avaient monnayé une sortie pour 5 % des actions Usinor, reconverti en Arcelor, va remettre de l’huile dans le moteur du plan Marshall, pour quelques tours de piste, avant de disparaître dans les gouffres financiers que Di Rupo prépare. Alors, c’en sera fini des légendes et de John Cockerill. Nous n’aurons plus rien, si ce n’est le bassin sérésien de plus en plus au chômage.
Qu’importe, Mittal a donné des garanties, Guy Dollé aussi. On s’attend au pire. Pourvu qu’on n’égare pas ces précieux papiers, des fois qu’on les aurait mis dans le coffre-fort avec ceux d’Ecclestone !

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