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Un parti Royal ?

La situation du PS français à trois mois de la désignation du candidat socialiste à la présidence de la République s'est alourdie par la pléthore de candidats.
Où est-il le temps de Lionel Jospin où seul Henri Emmanuelli lui donnait la réplique ?
Par exemple en Belgique, le PS est incarné par Di Rupo. Si les mœurs belges s’écoulaient jusqu’à la rue de Solferino, seul François Hollande serait le candidat naturel et personne ne s’y opposerait.
Ce qui ne veut pas signifier qu’en Belgique, c’est mieux et que se succéder à soi-même dans les bravos et les sourires est une marque de démocratie.
C’est un fait, le public n’aime pas trop choisir quand il y a trop de choix. Deux, à la rigueur trois candidats lui suffisent amplement.
Les Français n’échappent pas à la règle. Ils veulent du pré-mâché. Trop de données et ils ne retiennent rien.
Les candidats offrent le pitoyable spectacle de potaches qui se bousculent dans la cour de l’école le jour de la rentrée.
On ne parle pas assez d’eux, de leur parcours, de ce qu’ils ont accompli. Ils ont dirigé la France à différentes époques et leur passage aux affaires, si personne ne s’en souvient plus très bien, ce n’est pas parce qu’ils se sont montrés insignifiants, mais parce qu’ils ont accompli parfaitement leur mission. C’est du moins ce qu’ils répandent partout, avec le sourire du vainqueur, le même qu’en Belgique, une sorte de sourire international et passe-partout.
Seul Fabius y a laissé des traces.
On se souvient du sang contaminé, alors qu’il était premier ministre, et la réponse de Georgina Dufoix qui était le ministre de la santé publique à l’époque : « responsable, mais pas coupable ».
C’est exactement ça. Rien n’a changé. Certes, ils sont responsables, le moyen de nier ? Quant à être coupable, c’est autre chose.
A-t-on jamais vu un ministre coupable ?
Si, quand même, nous avons vu un Ministre démissionner : Louis Tobback, après l’affaire du Heysel.
Mais, c’était en Belgique.
En résumé, tous les candidats français à l’investiture du PS sont donc responsables et jamais coupables, leur parcours est parfait et ils n’attendent des militants socialistes que leur approbation unanime.
C’est une incongruité que Ségolène Royal sur la foi des sondages veuille tenter sa chance aussi.
Qu’a-t-elle comme bilan, se récrient les amis des autres candidats ?
Tant aujourd’hui il faut garder une certaine réserve quitte à laisser s’en donner à cœur joie les amis de Jack Lang, de DSK, de Fabius et même de Lionel Jospin qui se tient à la disposition du parti, selon une belle formule.
Des autres candidats, c’est normal, mais de la part des amis de Lionel Jospin se lâcher ainsi sur Ségolène relève d’un cas de conscience. La dame n’est pas vraiment socialiste, Jospin non plus, voilà qui devrait les rassembler ?

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C’est le papa des enfants de Ségolène, François Hollande, qui est le plus en porte-à-faux au cas où son égérie serait effectivement sur la liste des candidats.
Pourrait-il décemment diriger le Congrès d’éligibles avec le plus d’équité possible ?
N’y aura-t-il aucun murmure dans la salle s’il ne cède pas son fauteuil, ne serait-ce que pour cette seule élection ?
Bref, le parti socialiste français, s’il veut jouer le rôle de rassembleur de la gauche ferait bien de sortir de son chapeau le nom de sa ou son candidat, sans que les évincés ne la ramènent trop.
On peut observer que chez les Verts, Voinet n’a pas fini de s’imposer, tandis que chez les communistes, l’ancien réflexe stalinien joue toujours au profit de la Secrétaire di Parti.
Bref, tout le monde est suspendu aux lèvres de François et des autres candidats, avec une mention particulière pour les lèvres purpurines de Ségolène, celles de Dominique Strauss-Kahn étant largement battues dès le premier tour.

Commentaires

Je pense que la majorité des électeurs de gauche est composée d'envieux qui voudraient surtout accéder sans peine aux avantages de la classe économiquement supérieure et d' adeptes du YAQUA (prendre aux riches par exemple); une minorité est empreinte des vraies idéaux de solidarité. De même, la majorité des électeurs de droite est composée de petits Harpagons recroquevillés sur leurs avoirs et qui aimeraient tant faire passer le fruit de leurs rapines ou de leur bonne fortune pour le fruit d'un travail austère et méritant; une minorité d'entre eux défend des idéaux sincères de liberté, d'initiative et d'audace créatrice.Méfions-nous des gens qui avancent masqués sous la bannière de la Vertu (Ah! Si l'on connaissait les vrais mobiles de nos plus belles actions, disait La Rochefoucauld).Il y a des gens "raisonnables" à gauche comme à droite. Il y a des "rêveurs" à gauche (la fraternité universelle) comme à droite (la main invisible du marché).

Michel

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