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Ecolo s’applaudit en congrès.

… sous le signe de l’« éthique » mot tellement à la mode (voir un blog précédent), et en s’autoproclamant le meilleur parti, avec les meilleurs militants. Personne n’a osé dire « du monde », mais les congressistes le pensaient.

Question stupide : Comment le meilleur parti du monde n’est-il pas le meilleur en voix ?
Attendez, cela va venir, rétorqueraient Isabelle et les autres.
Avec une hypertrophie de la tête, les membres macrocéphales du Bureau d’écolo sont entrés par la porte cochère. Ils éprouvent, par contre, une grande facilité à s’insérer dans le concept actuel de société.
Tous les problèmes soulevés par la pollution et l’environnement dégradé sont importants ; mais, les solutions théoriques d’Ecolo sont impraticables. Quand Ecolo cessera-t-il de rêver ?
Qu’on s’entende bien.
Envisager les catastrophes qui nous pendent sous le nez comme probables, c’est évident. Ne serait-il pas sage de montrer du doigt le premier responsable de l’effondrement des valeurs éthiques qui engendrent ces catastrophes ? A savoir, ce qui nous fait courir et vivre à la diable, le système économico-politique, afin d’envisager des réformes ?
Il semblerait logique de chercher une organisation de substitution plus adaptée à la société que veulent les Ecolos, l'actuelle étant, d’après des hommes éminents, inamendable..
Les autres partis y ont réfléchi, de la droite à la gauche, ils ont choisi de ne pas choisir pour suivre, vaille que vaille, le capitalisme probablement jusqu’à ses ultimes soubresauts.
Les socialistes en 2006 suivent les libéraux, pourvu que le PNB augmente…
Que fait Ecolo ? Mais du réformisme comme tout le monde !
Autrement dit, rêver, c’est bien ; mais, avec interdiction d’appliquer ses rêves.
Le dilemme est simple. Une cheminée d’usine pollue, mais l’usine offre de l’emploi, donc la cheminée d’usine est utile. Ecolo objecte : pourrait-on installer un épurateur de fumée ? Di Rupo tempête : « On travaille sans épurateur aux USA. Si nous étudions le coût d’une pareille installation et surtout qu’on la réalise, on peut fermer l’usine. »
Sur ce superbe raisonnement Ecolo se rendort.

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Chaque pollution à sa solution alternative, c’est ce que dit Ecolo. C’est inutile de proposer des alternatives non rentables dans le royaume du fric. Et voilà le hic. Ecolo, le CDh et le PS pensent que la démocratie est associée à vie à l’économie libérale et que tout doit se négocier avec l’économie en place.
Ne conviendrait-il pas de réfléchir à l’avenir et imaginer autre chose ?
Ne conviendrait-il pas que les Ecolos ouvrent le débat d’une démocratie directe ?
Les mandataires politiques, mêmes libéraux, sont pour des changements, des dépollutions massives, etc. Mais, dès que l’on discute entreprises et augmentation de la surface des terrains industriels, la politique de l’emploi passe devant le reste ! On se demande ce que l’application du plan Marshall va encore coûter en pollution et dégâts divers ?
Isabelle Durant a dit lors du Congrès qu'accorder sa voix à Ecolo offrait une triple garantie: «C'est voter 100 pc éthique - Nous sommes les seuls à n'avoir jamais été entachés du moindre scandale politico-judiciaire. C'est voter 100 pc énergique - Nous sommes les seuls à travailler sans relâche à la mise en oeuvre des promesses que nous faisons. Et c'est voter 100 pc créatif -Nous sommes les seuls à alimenter le débat politique avec des idées novatrices, qui ne sont pas polluées par les querelles politiques ambiantes.»
Parfait.
Mais Isabelle Durant et les autres « créatifs » le sont beaucoup moins quand ils composent avec le système, et cela chaque fois qu’ils accèdent au pouvoir.
On se rappelle les grandes grèves de 60-61 et la volonté d’André Renard d’imposer aux forces politiques les réformes de structure et le fédéralisme. Les socialistes étaient contre. C’était l’époque où Jacques Yerna, président du Mouvement Populaire Wallon, était exclu du PS.
Les temps ont changé et le PS est devenu fédéraliste. L’action d’André Renard avait semblé un acte désespéré aussitôt moqué par les patrons, le journal La Meuse et torpillé par le PS. Mais, c’était une action et elle a payé. Même si la grève a échoué.
Cela pour souligner qu’il manque au parti Ecolo des actions de ce type et la volonté de les entreprendre, afin de placer le système devant ses responsabilités. La faiblesse du parti Ecolo est un mauvais argument. Pensons aux actions de GreenPeace et des militants paysans de José Bové. Bien sûr, Ecolo mène parfois des campagnes de ce type, mais en bobos bien élevés et avec peu d’effets sur la population.
S’il faut en croire les gazetiers présents au Congrès « Ecolo n'a guère évoqué les autres partis, il a, en revanche, beaucoup parlé de lui-même. ».
Jean-Michel Javaux a questionné le miroir de la reine, Blanche-neige (lui) est toujours la plus désirable.
Isabelle Durant a fait mieux : elle a demandé à la salle de se lever et a suggéré aux militants de s'applaudir !!!
On entre en période électorale, mais quand même…

Commentaires

Ecolo a eu tort de se constituer en parti. Il était bien plus utile dans le rôle d'aiguillon impertinent!Tu dis "Ne serait-il pas sage de montrer du doigt le premier responsable de l’effondrement des valeurs éthiques qui engendrent ces catastrophes, à savoir le système économico-politique, ? Ne t'arrête pas en si bon chemin. Ne serait-il pas sage de montrer du doigt les ressorts de l'être humain qui permettent ce système économico-politique? Question subsidiaire: peut-on changer l'être humain? A mon sens, non; la plupart du temps, il peut juste s'amender par la trouille de ramasser des baffes!Il existe cependant des individus qui ont une vue plus pénétrante que d'autres. Malheureusement, ce type d'intelligence ne se transmet pas avec les gênes: il faut que nos rejetons repartent chaque fois de zéro. Et ceux qui arrivent au même constat seront toujours minoritaires.

Tu as raison, pour le coup.

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