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Pauvre France !

Ils sont bizarres ces présidentiables français dans leurs déclarations aux électeurs.
Sarkozy, par exemple, voilà un homme qui participe au pouvoir en place depuis 1993, et qui, brusquement, nous dit qu’il a beaucoup changé et sa politique aussi.
Ce qui laisserait supposer que s’il n’avait pas changé jusque là, c’était la faute à Chirac, à Villepin, à Juppé et même à Raffarin. Et le temps passé sans qu’il eût changé, se serait-il trompé sur sa nature, ou simplement aurait-il sciemment trompé les Français ?
On ne peut pas dire que Sarkozy n’a pas co-dirigé la France en traînant les pieds : 1993-1994 : ministre du Budget. 1993-1994 : Porte-Parole du Gouvernement. 1995 : ministre de la Communication. 2002-2004 : ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Intérieure et des Libertés Locales. 2004 : ministre d’Etat, ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie. Depuis le 2 juin 2005 : ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire.
Il serait entré dans un gouvernement de droite pour faire uniquement la politique des « grands » responsables ! C’est à peine croyable le goût du pouvoir annoncé aussi froidement de cette manière, de la part de l’intéressé lui-même : l’échine souple jusqu’au moment où…
Alors qu’il s’est déclaré candidat à la présidence, et qu’il affirme avoir changé, il ne ferait pas passer ce changement au gouvernement d’ici les élections ! Un trimestre pour rien ?
Cette transformation ne concernerait que lui-même ?
Et une transformation en quoi ? Quand il misa sur le mauvais cheval (Balladur), sur le temps que Chirac s’imposait aux Français, en quoi la politique de Sarkozy avait-elle été mauvaise, et quel gage laissa-t-il aux chiraquiens afin de se faire pardonner, puisqu’il finit par entrer dans l’équipe Chirac, non sans avoir ramé quelques temps dans la détestation des chiraquiens ?
Quelle échine souple, quel parcours que celui de cet homme, et c’est ce personnage que la droite qui lui fait confiance présente comme candidat à la magistrature suprême !
A leur place, on serait gêné.
Chapeau aux noms des électeurs, voilà donc pourquoi le tandem Chirac-Villepin semble pédaler dans la semoule, ils retiennent Sarkozy par la culotte ! Admettons que le candidat UMP attende son élection afin de prouver qu’il a changé ; mais comment peut-il supporter de rester dans un gouvernement qui ne fait rien comme il l’entend ?
L’affaire Papon. Certes le préfet de Vichy est décédé, mais qui l’a protégé, fait traîner le procès en longueur, déclaré à sa relaxe que Papon était au plus bas, quand on a vu, le Pinochet numéro deux s’engouffrer avec des allures de jeune homme dans une grosse voiture, le 18 septembre 2002 ? Sarkozy, qui n’avait pas encore changé, était solidaire de la politique de Raffarin, puisqu’il n’a rien dit, sinon emboîté le pas sur le refrain habituel, à savoir que la justice est indépendante… Certes, le gouvernement Jospin jusqu’au 7 mai 2002 sentait mûrir le projet de libération de Papon, et il n’a rien fait non plus.
Papon avait été libéré au motif qu’il était atteint « d’une pathologie engageant le pronostic vital ». Sorti de prison sur ses deux jambes pour fêter sa libération dans un grand restaurant, il aura ensuite vécu paisiblement et sans l’ombre d’un remords pendant cinq ans.
Personne n’a entendu Sarkozy s’insurger contre cette libération suspecte. Comment ose-t-il, lui et la droite en France, tenir des discours saluant le martyr des résistants, des Juifs et des otages ? Que pourrait-il dire à ceux qui l’interrogeraient sur la mansuétude des juges lorsqu’il s’agit de faire en sorte que les personnages de l’Etat, lorsqu’ils sont haut placés, écopent d’un minimum, quand ils ne sont pas quasiment blanchis en dernier recours, voire le cas d’Alain Juppé, même si ce dernier à morfler pour Jacques Chirac ?
A-t-on tenu compte que Papon avait été « distingué » par le général de gaulle, et qu’il avait été le préfet de police des ratonnades du métro Charonne, pour ne pas trop « secouer » l’ancien collabo ?
Qu’est-ce que Sarkozy entend par impunité zéro ?
S’il ne s’agit que des banlieues, l’affaire est entendue, cet homme participe de la justice de classe et bafoue la démocratie.

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Ce qui est inquiétant dans son discours, c’est que les vraies raisons de l’explosivité des situations dans les banlieues ne sont jamais exposées comme évidentes, de sorte qu’il n’est pas nécessaire d’en parler. Pour cet homme, l’exclusion sociale ne signifie rien. Il n’a aucun état d’âme quant aux moyens pacifiques pour faire en sorte que cette violence cesse. Il ne pense qu’à la répression de la « racaille ».
Ce qui serait drôle, si ce n’était d’une certaine manière dramatique, c’est le discours de Jean-Marie Le Pen qui prend plaisir d’aller à contre courant du nouveau Napoléon des banlieues.
Plus lucide est le discours de Bayrou, mais comme il est coincé entre Sarkozy et Ségolène Royal, il ne pourrait mordre que sur l’une et l’autre, de sorte que sous l’apparente raison, transparaît le chèvre-choutisme d’une position fort inconfortable.
Reste le discours du candidat Sarkozy. Les médias comptent les points, publient des sondages et semblent sensibles à la parole et surtout à la conviction d’acteur du personnage.
Il est donc fort possible que Sarkozy succède à Chirac grâce au bourrage de crâne des médias, tous plus ou moins « sous le charme ».
Les observateurs semblent d’accord, ce ne sont plus les électeurs qui font l‘opinion, mais les sondages !
On finira par ne plus aller voter. Il suffira de publier le dernier sondage le jour où il aurait fallu normalement voter.
Pauvre France.

Commentaires

Je suis français et je t'emmerde connard. Parle pas de la France, elle ne t'appartient pas. VIVE LE PEN !

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