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L’affaire Cools au rebond.

Près de 16 ans après l’assassinat d’André Cools, un nouveau procès va débuter aux Assises de Liège : accusé Domenico Castellino, condamné à 20 ans de prison par contumace en 2003. Il avait préféré l’Italie à Lantin. On le comprend ! Arrêté en Allemagne, il avait été extradé en Belgique. La cour a estimé que son opposition était recevable.
C’est tout le mystère de ou des commanditaires qui rebondit avec ce comparse qui, paraît-il, a des choses à dire, comme ce que déclarèrent tous les condamnés au procès de 2003.
Peut-être est-ce la dernière chance du public pour connaître enfin la vérité ?
Il faut déplorer l’absence d’Alain Van der Biest, qui s’est suicidé avant les Assises de 2003 et qui a toujours prétendu être innocent de la commandite de cet assassinat.
Deux faits nouveaux, cependant, sont apparus récemment avec cette opposition de Castellino, à savoir que Alain Van der Biest n’était pas seul le jour où il a pénétré dans la maison de sa mère où il s’est donné la mort et le second laisserait entendre qu’il y avait des documents joints à la lettre d’adieu qu’il a laissée et que l’on n’a pas retrouvés.
Il y a un scepticisme indéfectible du public dans deux affaires retentissantes, celui d’un doute quant aux nombres de personnes ayant de près ou de loin trempé dans l’affaire Cools et dans l’affaire Dutroux.
Pour ce qui a trait à cette dernière, la chose a été jugée et si aucun élément neuf n’est venu confirmé ou infirmé les responsabilités, il est vraisemblable que le dossier restera clos définitivement et qu’on ne pourrait le rouvrir qu’au vu de pièces à conviction ou de preuves nouvelles établissant que des réseaux pour l’exploitation sexuelle des victimes de Dutroux existaient bel et bien.
Mais l’affaire Cools est d’une autre dimension puisqu’elle est politique en même temps que crapuleuse.
On se souvient des dossiers annexes (Smap, Agusta, etc.) mettant en cause certains membres des plus influents du PS et ayant donné cours à la correctionnalisation de ces affaires.
Parmi les 400 témoins de l’époque, certains furent soupçonnés. Des pointures du parti appelées à la barre, ne nièrent pas leur inimitié à l’égard de la victime. Ce n’était évidemment pas une raison pour les accuser d’avoir dirigé un complot contre l’ancien président du PS ; mais cela donna l’impression d’un climat délétère qui régnait à l’époque au PS. Des témoins, entre-temps, moururent de mort naturelle. Le plus célèbre d’entre eux fut Guy Mathot, personnage trouble, ayant côtoyé des truands et apparaissant dans bien des affaires scabreuses sans que jamais la juge Ancia et bien d’autres ne parviennent à l’inculper, personnage haut en couleur et assuré d’une popularité et d’une confiance sans faille de la part de ses administrés.
Bref, l’affaire bis est remise sur des rails neufs qui vraisemblablement feront office de ligne rapide à un TGV judiciaire. Tant il est vraisemblable que l’on se gardera bien de recommencer le procès fleuve et que le tribunal se bornera de revoir les faits qui concernent exclusivement Castellino.
Ce que ne manqueront pas d’interpréter des opinions contradictoires mais qui se recouperont à l’occasion, à savoir que ce sera une nouvelle esquive de l’accusation pour ne pas entrer dans le vif du sujet. Comme on sait, l’opinion publique est carnassière et rêve de voir tomber des têtes célébrissimes, parce que les télévisions l’ont habituée au sensationnel et qu’elle ne croit plus à l’honnêteté des responsables de ce fichu pays depuis longtemps.
A tort ou à raison, c’est ainsi.

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Il est vrai que le suicide d’Alain Van der Biest, en éteignant les poursuites contre lui, mais aussi en permettant aux autres accusés de se décharger d’une partie de leurs responsabilités sur un mort, a permis davantage l’éloignement de la vérité quant au véritable commanditaire (dans l’hypothèse de l’innocence de l’ancien maïeur de Grâce-Hollogne bien entendu).
Reste une inconnue.
Cinq personnes s'étaient constituées parties civiles lors du procès de 2003 : Marie-Hélène Joiret, la compagne de la victime, blessée lors des faits, l'épouse d'André Cools, Thérèse Josis, sa fille Christine, sa petite-fille Anne et la maman du défunt, Amélie Deleau, décédée en 1999, le petit-fils Pierre et le fils de l'ancien ministre, Marcel Cools.
D’après une récente interview, madame Joiret semble avoir jeté l’éponge, dans la foulée d’une expression à la mode : « Elle aurait fait son deuil ». Mais les autres ?
Quant au fameux témoin anonyme de 1996… toutes les interprétations sont permises d’une soudaine réapparition masquée.
Simenon se serait régalé.

Commentaires

Tous crimes politique sont d'origine crapuleuse

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