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Le débat Royal-Sarkozy vu de l’étranger.

Les Français sont d’indécrottables machos à en croire pas mal d’articles de presse après le débat Ségo-Sarko ; car à travers ce qui s’est écrit, on devine la dominante du sexe masculin. Le filtre a instillé les journalistes (pas tous), intégré leur jugement, et encouragé insidieusement la dynamique d’une majorité favorable à la droite !
Que n’a-t-on lu sur l’incapacité de madame Royal à gouverner, au point que lors du débat télévisé, Sarkozy ne s’est pas fait faute de prendre la colère de sa rivale pour une faiblesse incompatible avec le pouvoir suprême ! Par contre, personne n’a mis en doute la capacité de Sarkozy à occuper la même fonction, alors qu’on sait le personnage soupe au lait, hors des tribunes et des plateaux de télévision.
C’est le propre des Sociétés dites de droite de préférer les hommes au pouvoir, si l’on excepte deux femmes : Angela Merkel et Margaret Thatcher, encore que la sensibilité « chrétienne » de la première pourrait la différencier quelque peu du thatchérisme. En tous les cas, ce constat est clair pour la France, l’Italie et l’Espagne, pays latins comme par hasard !
Aussi, a-t-on l’impression désagréable d’entrevoir une défaite de Ségolène Royal, rien que parce qu’elle est une femme !
Voilà où les Français en sont arrivés. La majorité des hommes votera d’instinct pour Sarkozy avant d’être séduite par les arguments d’un des deux programmes.
Les démocraties ont davantage besoin de femmes que d’hommes. Les femmes ne voteront pas d’instinct pour une femme, mais selon qu’elles apprécieront les programmes et la sincérité de celle ou de celui pour qui elles se détermineront.
Dans le cas d’espèce, on peut le regretter, le contraire aurait rétabli une sorte d’équilibre.
Des deux candidats qui se sont affrontés ont perçoit la sincérité chez l’une et la politique du « pas vu pas pris » chez l’autre.
Cela crève les yeux que Sarkozy est un roué, et que son habileté loin d’être une qualité sera ressentie bientôt comme un défaut.
On a parlé de la duplicité de Chirac, de son incapacité à saisir l’occasion d’appliquer une politique plus juste, lorsque après le traumatisme de 2002, le Président pouvait conduire les Français vers un rassemblement qui était cohérent par rapport à sa dénonciation de la fracture sociale. Il n’en a rien été. Sarkozy est de la même famille, son destin d’homme de droite est de promettre et de ne jamais tenir. Quand il s’agira de confronter les intérêts particuliers et le bien public, il n’hésitera pas dans son choix. Il est de ceux qui penchent pour les intérêts particuliers. C’est ça la droite.

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Ce grand peuple voisin et qui nous est si proche, n’est pas celui qu’il se dit. Les droits de l’homme, la justice, l’égalité, la fraternité sont des mots dont il se goberge et qui n’ont presque rien à voir avec la réalité.
Les Français n’aiment qu’eux-mêmes et encore, ceux d’entre eux qui ont réussi, et qui donnent une fausse image aux autres de « la chance « d’être né Français.
Ce serait une bonne chose pour l’Europe si Ségolène Royal mettait fin aux apparences pour faire de son pays un véritable lieu humaniste.
Si les électeurs ne sentent pas ça dimanche, on saura que la France n’est pas la patrie des droits de l’Homme.
L’Europe se trouvera un peu plus ancrée à droite. Le pacte social européen sera plus que jamais une utopie dont rêvent des millions d’européens. La messe sera dite pour cinq ans.
Restent les faits.
Certaines affirmations lors du débat télévisé d’hier méritent examen.
Qu’attendent des experts impartiaux pour nous dire qui a tort et qui a raison à propos de la scolarisation des enfants handicapés ? S’il s’avérait que le gouvernement Raffarin et le gouvernement Villepin ont détricoté ce qu’avait fait Ségolène Royal au moment où sous Jospin, elle était ministre, alors se justifierait sa colère devant l’effronterie de Nicolas Sarkozy.
Ce ne devrait pas être difficile d’être éclairé.
Comme Dominique Vallès, éditorialiste de La Montagne, prétendre que Ségolène est allée trop loin en donnant l'occasion à son adversaire de mettre en cause son sang-froid, est la réflexion type du macho qui vole au secours d’un autre macho.
On a la désagréable impression que cette droite-là, ne peut pas agir de sang-froid et par réflexion quand elle se rendra aux urnes dimanche.
Le sexe dressé à l’UMP dispense de penser.
La droite bande pour Sarkozy. La jupe d’Alliot-Marie et les pantalons de ces messieurs se trempent du désir du petit homme de Neuilly.
C’est viscéral. Ces gens sont surtout effrayés du vide qu’il y a derrière leur candidat. Il est l’homme providentiel comparé à Chirac et Villepin. Alors, que le président de l’UMP dise des conneries, ou parle comme Jaurès et écrive comme Victor Hugo, c’est kif-kif.
Dans ces conditions, cette droite-là étant majoritaire, Ségolène Royal a fort peu de chance de battre Superman.
L’histoire rabâche. Pour ce qui concerne la France, elle bégaie…

Commentaires

j'adhère complètement à ces propos...j'aurais juste une petite remarque concernant l'amour des francais pour eux-mêmes : les anglais n'aiment-ils pas qu'eux mêmes, les espagnols n'aiment-ils pas qu'eux mêmes, les italiens n'aiment-ils pas qu'eux mêmes et les belges ???

La belgique DOIT crever

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