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Dernières cartouches en Irak.

Ayant réuni toutes les conditions d’une guerre civile en Irak, Dobeliou croit toujours à sa mission divine de berger des Irakiens, de grand rassembleur des peuples, en un mot de propagateur de la démocratie.
Comme cela s’annonce plutôt mal et que le temps des bilans approche à grands pas, il a jeté son as sur la table pour la dernière donne : le général Petraeus, un nom latin pour une mission impossible.
Connu dans tout Washington pour son originalité, David Petraeus veut mettre l’accent en Irak sur la protection des populations. En un mot, il veut réconcilier Kurdes, Chiites et Sunnites !
Commandant de la force multinationale en Irak depuis février, le général 4 étoiles est présenté par Bush comme un incomparable expert en stratégie.
Il en aura bien besoin pour rejouer le rôle qui avait été celui de l’armée américaine dans le premier mois qui a succédé le déboulonnage du dictateur Saddam Hussein, alors que les Marines faisaient office de libérateurs.
Cela s’est gâté depuis.
Le président, un moment en plein désarroi, vient de lancer Petraeus en pleine guerre civile, afin d’éteindre l’incendie qu’il a allumé.
Petraeus outre la marque de West Point, l’école militaire qui a formé les grands formats, est aussi diplômé dans le civil. C’est une sorte de philosophe de la gâchette qui a soutenu une thèse sur l’effet démoralisateur de la guerre du Viêtnam sur les G.I.
Ce qui a séduit Bush et qui été déterminant dans ce choix, a été la réforme par cet Einstein des armées, du manuel de la guerre anti-insurrectionnelle (Counter-Insurgency) qui n’avait pas été dépoussiéré depuis un bon quart de siècle.
David Petraeus convie l’armée d’occupation à une réflexion sur les moyens de se faire accepter par les populations. Cela devrait passer par une distribution massive de chewing-gum aux enfants des rues et le regard déférent, quand l’assaut d’une maison bourrée d’islamistes intégristes met le militaire US nez à nez avec une femme voilée de la tête aux pieds.
Des méthodes du général Petraeus, le Congrès est sceptique. D’autant, que la majorité est tombée aux mains des Démocrates. Avant son commandement suprême, le général avait dirigé la région de Mossoul, où la castagne a été sévère. Ce qui aurait permis à ce « génie » de prendre des notes et d’élaborer un nouveau plan.
En attendant les progrès sur le terrain des dix-huit objectifs fixés, peu sont atteints. Les attentats et les émeutes dans Bagdad n’ont pas cessé et il semble que les résultats de la nouvelle efficacité se fassent attendre.
Bush n’aura pas bien terminé son deuxième mandat.
Il y a aujourd’hui trois guerres en Irak, celle que mène les activistes irakiens contre l’armée d’occupation, la guerre civile entre les trois communautés et les guerres que se livrent les Iraniens chiites contre les nations arabes sunnites, sans oublier l’implantation d’Al Qaeda qui n’avait jamais réussi à s’infiltrer en Irak du temps de Saddam.
Résultat, on pense que deux millions d’Irakiens se sont réfugiés en Syrie et en Jordanie, deux autres millions divaguent dans le pays parce que leur domicile n’existe plus ou qu’il est devenu trop dangereux.

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Les stratèges extérieurs aux Usa pensent que Petraeus est arrivé beaucoup trop tard pour remonter la pente et que d’ores et déjà c’est une guerre perdue dont la catastrophe pourrait se répercuter longtemps encore dans les esprits et le moral des Armées, autant sinon davantage que la guerre perdue du Viêtnam.
Pour connaître la dimension du désastre, il faudra attendre et voir la manière selon laquelle les forces de ce corps expéditionnaire malheureux seront rapatriées. On se rappelle encore le vent de panique qui souffla sur les dernières troupes accrochées dans Saigon même par les Rouges de Giap, pour craindre le pire quand sonnera la retraite en Irak.
Cette catastrophe annoncée, à cause de l’assimilation que font les pays pauvres du système capitaliste commun de l’Amérique et de l’Europe, sera dans une certaine mesure aussi malheureuse pour les pays d’Europe qui n’ont pas participé à cette guerre stupide, que ceux qui y ont participé. Comme quoi, on ferait mieux de réfléchir en Europe à une décision commune dans ce genre de conflit et ne pas laisser l’Italie, la Pologne, l’Angleterre et quelques autres, faire de la lèche et jouer les cavaliers seuls, dans des moments aussi graves.

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