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Immersion !

Le mot du jour, celui qui fait recette, c’est celui que martèle Marie Aréna depuis la crise politique en Belgique, la solution miracle au drame belge : l’immersion !
Elle l’a encore répété avec force à la RTBf, ce dimanche !
Il y a comme cela en politique des mots qui ne veulent rien dire en eux-mêmes ; mais qui ont une réputation qui fait mouche dans la tête des gogos. Un mot qui n’est capable de rien, sinon faire croire que l’affaire est dans le sac et qu’on est sur la bonne route.
C’est la méthode Coué du langage.
Ils en ont tous à disposition. Di Rupo, par exemple, son mot c’est « en toute humilité ». Comme c’est un ensemble de trois, il a moins de succès. Faut quand même pas que ce soit trop difficile à retenir…
La solution est dans ce mot, parce qu’il rassure l’opinion et en même temps il l’épate. Immersion est peu utilisé dans les chaumières, sauf chez les sous-mariniers et les ministres.
-Amour, as-tu mis les pommes de terre en immersion pour le souper ?
On voit tout de suite que ça ne colle pas dans les ménages.
La Belgique survivra grâce à l’immersion, l’immersion des jeunes francophones en terre flamande. Bon, chérie, arrête ton baratin... Immerge-moi dans ton bain mousse et n’en parlons plus.
Plus tard, bien plus tard, quand on sera bien immergés, on martèlera le mot oxygénation : l’oxygénation des jeunes Flamands à la Baraque Fraiture, dans la sainte vivification de l’altitude wallonne. Mais cela pas pour tout de suite, dans quinze ou vingt ans quand on sera bien immergés au point d’oublier qu’avant on parlait français dans les Maisons liégeoises ou arlonnaises.
Les mots de Leterme ont été négatifs. Ils ont fait mal à l’âme wallonne. Il était temps d’en trouver un issu du génie italo-wallon.
C’est clair, quand quatre millions de francophones seront immergés dans six millions de néerlandophones cela fera dix millions parlant une nouvelle langue hybride, celle de notre avenir indissolublement lié, puisqu’il n’y aura que nous pour la comprendre de par le vaste monde.
Dès lors plus de querelle : le sabir belge au secours de l’unité. On restera entre nous…
Ce sera facile, même les Canadiens ont du mal quand les ministres flamands s’expriment en français.
Un élève immergé en flamand n’est pas un noyé en puissance, c’est au contraire l’amphibie parfait, une sorte de têtard à branchies et poumons, un être d’avenir, une sorte d’extra-terrestre !
Marie Aréna est elle-même une immergée de première classe. On l’imagine en apnée dans les piscines communautaires, son corps gracieux ondulant entre deux eaux, que c’en est même une spécialité ministérielle, la navigation entre deux eaux.
Cependant , cette diffusion constante du mot magique n’est pas reprise comme une approche sympa par les Flamands. Ils considèrent même l’immersion comme une insulte, si l’on songe aux dangers d’une immersion du sol flamand sous le niveau de la mer du Nord, à cause du réchauffement de la planète.
Les immergés wallons seraient-ils de faux adeptes de l’immersion ?

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Marie Aréna devrait tout de même savoir que sans brevet de natation, les immergés risquent de remonter à la surface sous forme de macchabée.
L’égérie du PS est une redoutable nageuse.
Quand Di Rupo l’a mise en piscine dans le bassin de Mons, il avait vu dans son élève les aptitudes qu’elle montre aujourd’hui dans ses immersions.
La nageuse de combat a gagné tous ses meetings dans des maillots tricolores
Ses mises à l’eau sont des exercices personnels qu’elle assure depuis que le ponton Belgique prend eau, des fois qu’il faudrait nager vers un autre rivage…

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