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Pour une Tour de Babel sociale.

Dans l’article « cause toujours », un prof d’Anvers comparait la situation flamande avec celle du Québec dans la sauvegarde d’un patrimoine linguistique menacé.
La crainte flamande de voir disparaître sa langue prise au piège des séductions de la langue française m’apparaissait schizophrène et les efforts de la classe politique flamande pathétiques.
Dans leur concept d’une Flandre pure et dure, s’inscrit la possibilité d’un affrontement.
Aux responsables wallons revient une possibilité intelligente de débrider l’abcès par des mesures radicalement opposées aux décisions internes flamandes.
Un exemple : à la SNCB on obéit scrupuleusement aux lois linguistiques si bien qu’à chaque Région traversée par un train, les annonces se font dans la langue de la Région, sauf à Bruxelles où grâce aux 15 % de Flamands résidents, la capitale a droit au bilinguisme.
Pour avoir raté de la sorte à Anvers, une correspondance et m’être trompé de convoi, par expérience, je pense que ce ne serait pas du luxe d’annoncer les arrivées et départs dans les deux langues dans toutes les gares du royaume. Il faut être bon linguiste pour démêler le bon renseignement parmi les crachotements et les éructations d’une sono diabolique propre à toutes les gares.
Pourquoi ne pas décider en Région wallonne unilatéralement du bilinguisme dans les chemins de fer, sans attendre la réaction des pointus d’en face ?
Les Flamands poursuivraient-ils leur politique dans les gares ? Ne serait-ce pas un ridicule de plus à ajouter aux autres, s’ils persitaient ?
Chaque initiative de la communauté flamande voit se raidir le camp opposé. La règle est la réciprocité. Qui nous empêcherait de nous en dispenser ? L’indignation nous envahit et par rétorsion nous appliquons ce que l’on fait chez nos voisins. Nous devrions pratiquer le contraire. A chaque mesquinerie, chaque bêtise nouvelle, répliquer dans la générosité et l’ouverture, quelle serait magnifique notre réponse !
Si vous voulez rendre un avare meilleur, soyez généreux avec lui. De même pour tout.
Les fameuses convocations électorales, par exemple, quel mal y aurait-il de les rendre bilingue, voire trilingue partout dans le pays ?
Franchement, y a-t-il là matière à polémiquer ?
Pourquoi ne commencerions-nous pas rendre bilingue les nôtres ?
C’est comme dans les Administrations communales d’Arlon à Anvers, qui gênerait quoi de renseigner les administrés dans une autre langue que celle qui a cours dans la Commune ? Pourquoi ne pas instaurer en Wallonie une prime aux agents de l’administration pouvant parler dans l’autre langue nationale ?
On voit dans tous les exemples cités quel genre d’initiative on pourrait prendre unilatéralement du côté francophone et on verrait bien alors les intentions réelles des partis politiques flamands.
La signalisation des routes est particulièrement visée par les tags et les traits noirs barrant les indications et les noms des villes en français dans des communes à facilités.
Je ne vois nul inconvénient à ce que sur le panneau indiquant Liège sur les hauteurs de Robermont, ou en sortant de Herstal, on y trouve aussi en même caractère « Luik ».
On verrait bien si du côté wallon sévissent autant de barbouilleurs que du côté flamand.
Ce qui est tragique, c’est de passer à côté d’autres revendications bien plus importantes.

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Il s’agit de disputes plus sérieuses et qui portent sur l’avenir des gens. Au travail, chacun gagne-t-il selon ses mérites et ses efforts ? Qui critique encore les lois du marché ? Qui relève les énormités des mythes du système capitaliste comme celui de la concurrence et de l’initiative privée ? Qui oppose aux agissements des banques une résistance raisonnée ? Qui se soucie du pouvoir d’achat des plus pauvres, tandis que s’accroît le pouvoir d’achat des riches ? Qui dénonce les vices d’une justice indulgente pour les uns, féroce pour les autres ?
Oui, là, cela vaut la peine de s’inquiéter de cet avenir là, plus menacé que la langue flamande.
Je ne vois pas ce qui différencie un travailleur wallon d’un travailleur flamand.
Il y a derrière la diabolisation des relations communautaires le relent fasciste des suborneurs de ce pays.
N’en soyons plus les dupes.

Commentaires

Bravo, Richard!
Tout à fait d'accord avec toi! La surenchère dans la connerie est le pire piège à éviter.
Et c'est vrai que ces couillonnades de gamins aux culottes courtes et chemises brunes occultent l'essentiel

Salut camarade,

j'ai proposé ton blog et cet article comme "top du mois".

Au plaisir de te lire, même si ta présentation des textes est un peu difficile.

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