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Un divan collectif !

Même si un gouvernement se formait à l’issue des laborieuses discussions ; même si BHV était remis au frigo en attendant une meilleure inspiration des parties ; même si Monsieur 800.000 voix était nommé premier ministre par le roi ; même si la Flandre se satisfaisait aux trois quarts de ses exigences ; que les Wallons et les Bruxellois se disaient à la suite de cet échec « bah ! ils ne nous ont pas tout pris » et se résignaient en invoquant la majorité démocratique du nombre ; et enfin, si certains Wallons du calibre de Reynders persuadaient les partis de Wallonie que la frontière linguistique est une protection : dans cinq ans, dans dix ans ou dans vingt ans, la Flandre mettrait fin à la Belgique.
Elle le fera unilatéralement et sans préalable.
C’est ce qu’elle veut. C’est ce qu’elle dit et c’est ce qu’elle fera.
Pourquoi ?
Parce que ses porte-parole la représentent si bien qu’on peut croire à travers eux qu’elle est malade de son sentiment d’infériorité par rapport à la langue française.
Sa névrose obsessionnelle s’est cristallisée de telle manière que ce serait peine perdue de la raisonner.
Le sentiment d’infériorité est une forme névrotique grave fort élaborée et difficile à réduire, les médecins vous le diront.
Qui ne voit dans les propos tenus par Bart De Wever, Leterme et même van Rompuy le conflit psychique s’exprimer par des symptômes compulsionnels les plaçant dans des formes obsédantes d’idées qui ne peuvent rencontrer l’adhésion de la partie adverse ?
Les manifestations de ce sentiment allient la provocation du discours, au passage à l’acte qui peut aller jusqu’à la violence. Elles ont pour but de diminuer l’angoisse collective et débouchent dans la foulée sur le sentiment d’appartenance à une Nation incomprise.
L’appartenance implique une identification personnelle par référence au groupe (identité sociale), des attaches affectives, l’adoption de ses valeurs, de ses normes, de ses habitudes, le sentiment de solidarité avec ceux qui en font aussi partie et leur considération sympathique. Cela se traduit par plusieurs formes de nationalisme, aiguë à Anvers, moins hargneuse dans le Limbourg.
Appartenir, c’est découvrir que le citoyen flamand s’actualise en lien avec d’autres personnes, qu’il a une part irremplaçable dans les groupes auxquels il appartient; afin qu’avec les siens, il crée et réalise des projets dont "l’ennemi" extérieur lui dénie la nécessité vitale.
Tout le discours des dictatures n’est rien d’autre que cela.
Question de langage ? La langue flamande est en symbiose avec le « germanisme » dont elle est issue, sans avoir le génie de la langue de Goethe et de Schopenhauer, d’où l’infériorité aggravée par l’autre voisin prestigieux : la France.

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Mais le nombre, talisman du suffrage universel, modifie le sentiment d’infériorité du langage et le retourne en affirmation de supériorité, par le sentiment que l’infériorité se transforme en supériorité sur le constat de la force d’une majorité inversant les valeurs.
Chaque névrose est une tentative culturelle non réalisée pour se libérer d'un sentiment d'infériorité et acquérir un sentiment de supériorité.
La compensation du sentiment d'infériorité est aussi à l'origine de réalisations transcendantes stigmatisées par le discours nationaliste comme la résultante d’une majorité bafouée par une minorité.
Dorénavant un sentiment partagé en Flandre voudrait que la minorité francophone dicte ses lois et que, par conséquent, puisque cette minorité s’y oppose, il faut scinder BHV. Il est aussi admis que les Flamands, selon Bart De Wever, entretiennent les Wallons par des transferts de fonds. Etc…
Ce qui est faux devient vrai quand 800.000 voix acclament les sophismes proférés.
Le sujet se sent coupable toutes les fois que l’étranger au groupe ne cède pas à son désir.
Les discours qui disent le contraire sont des amorces tirées pour effrayer les moineaux.
BHV n’est qu’une étape, la vraie question c’est Bruxelles. Les Flamands n’ont pas encore trouvé de solution pour les Francophones de la capitale.
Ils y pensent.

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