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En avant ensemble

Les récents événements d’Islamabad ont occulté l’actualité de l’Irak…
On dirait en information qu’un clou chasse l’autre. On fonctionne au sensationnel, l’œil sur l’audimat ou les exemplaires vendus.
Pourtant, il s’en passe des choses ailleurs qu’au Pakistan.
A peine les généraux américains à Bagdad s’enorgueillissaient de l’amélioration sensible de la sécurité en Irak, qu’une bombe de fort calibre faisait 20 morts.
Cependant les cercueils des GI ne remplissent plus les Boeing pour le retour définitif. Que s’est-il passé ? Le djihad sélectionnerait-il ses cibles au point d’abandonner celles du Grand Satan ? Non. C’est une idée qui traînait dans l’air et qui devient prépondérante chez les fins stratèges du Pentagone. Puisque l’armée irakienne n’est pas plus efficace qu’elle ne l’était sous Saddam Hussein et que l’on ne peut pas compter sur elle, pourquoi ne pas faire appel à des mercenaires internationaux pour les sales besognes, les personnalités à protéger et les tours de garde aux endroits exposés ?
Auparavant, Washington avait lancé le bruit que la violence avait diminué de moitié à Bagdad grâce à l'opération « En avant ensemble » préparée et exécutée par les forces irakiennes en vue de sécuriser les quartiers dangereux de la ville.
L’effet d’annonce de cette pénultième propagande avait cédé le pas à la triste réalité : une guerre civile larvée entre sunnites et chiites et il s’en faudrait d’un cheveu pour qu’après s’être copieusement entrégorgés les rivaux de toujours ne s’accordent sur les moyens de se faire un ou l’autre occupant américain.
C’est le dernier gadget de la Maison Blanche. Le général Petraeus a remis les mercenaires à l’honneur sous la vague appellation de société de gardiennage et fait diminuer le nombre de morts de l’Armée. C’est tout ce que demandait Dobeliou.
David Petraeus n’en est pas resté là. Sur sa lancée et puisque d’autres américains, mais aussi des Européens, enfin des aventuriers de toute la planète, affrontent les religieux, le commandant des forces US à Bagdad a préparé un plan consistant à transformer Bagdad en une gigantesque prison, enfermant le tiers des quartiers de la ville dans des clôtures, et où les personnes seraient rigoureusement contrôlées. Le plan prévoit également le déploiement de cinq brigades mécanisées, soit 40 000 hommes, aux alentours de la capitale. Le tout c’est d’éviter « le contact avec l’ennemi ». Les troupes sont en appui logistique et ce sont les sociétés de gardiennage qui vont aux premières lignes. C’est simple, il fallait y penser.
Un général qui tue le temps et voilà ce qui arrive : Bagdad est sur le point de devenir le plus vaste camp de concentration de toute l’histoire !
La sociétés de gardiennage de sécurité privée Blackwater, est particulièrement active.
Parfois une fusillade éclate, et c’est dix ou douze morts irakiens fauchés dans la rue. C’est que les gars de Blackwater sont armés jusqu’aux dents, mieux même que les Marines. On se demande même si ceux-ci ne revendent par leurs « surplus » aux Blackwater. Jouer aux cartes dans les cantonnements est quand même plus sûr et exige moins d’armes.
Depuis l’année dernière, Blackwater a été impliqué dans près de 200 incidents en Irak. Au Congrès des sénateurs font semblant de se plaindre qu’on a laissé les sociétés de gardiennage sans beaucoup de surveillance. C‘est dire l’hypocrisie…

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A chaque pétard, Erik Prince, fondateur de Blackwater, ancien nageur de combat de l'armée américaine, dépose à peu près dans les mêmes termes, à savoir que son personnel a agi de manière "appropriée" dans un contexte difficile.
Prince peut facilement jouer sur le « pas vu pas pris » puisque sa société n’est pas la seule à « protéger » l’honnête citoyen.
On s’étonne que c’est seulement ces derniers mois que le système américain se soit ému de l’arrivée à Bagdad d’une nouvelle armée de métiers composée de civils !
C’est d’autant plus étonnant que depuis 2001, Blackwater a conclu des accords avec le gouvernement américain d'une valeur estimée à plus d'un milliard de dollars !
Bush n’est-il pas en train d’appliquer sur le terrain la boutade de Clemenceau qui affirmait que la guerre est trop importante pour la confier aux militaires ?

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