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Le cauchemar américain.

L’Irak, c’est le Vietnam en d’autres temps. L’Haut-lieu dit que la victoire est proche.
Comme Westmorland à Saigon, le juteux de Bagdad réclame des renforts, pour l’assaut final contre les forces du mal, tandis que l’opinion américaine estime qu’on la promène depuis cinq ans et qu’il est temps de tourner la page, tout cela sur fond d’élection fin d’année.
Hillary Clinton qui a voté la guerre prétend qu’elle a été trompée et Obama se félicite de n’avoir pas voté l’invasion, et pour cause, à l’époque il n’était pas sénateur !
Si l’on ajoute au cocktail un zest de subprime et de dépression financière, ou pourra juger d’une situation vraiment alarmante.
L'Amérique n'a retiré jusqu’à présent aucun avantage de son équipée en Irak. Les observateurs ont de plus en plus l’impression que celle-ci a été décidée sur un coup de tête de Bush qui voulait faire quelque chose après l’attaque du 11 septembre 2001 sur NY.
Saddam Hussein était à sa portée. L’armée US n’en ferait qu’une bouchée. Ce qui fut le cas. On a vu à tort une guerre du pétrole qui se profilait dans le dos des combattants. On a surtout vu les combattants d’Oussama Ben Laden qui ont pris pied en Irak, alors qu’il n’existait pas avant que Saddam soit renversé.
Les dégâts moraux sont encore plus considérables dans le monde arabe. L’opinion publique y est particulièrement remontée, jusqu’en Indonésie et au Pakistan, pourtant un pays ami.
L‘Amérique est le fauteur de guerre idéal pour les musulmans qui ont besoin de haïr à l’extérieur de leurs frontières pour ne pas haïr leurs dirigeants.
C’est même assez croquignolet de voir que ce sont les pays qui violent le plus les droits de l’homme qui en accusent les Etats-Unis. Cependant, l’Europe pointe également l’Amérique du doigt pour le même motif. Un comble pour une démocratie que Bush propose en modèle au point d’en vouloir faire le champion de la vertu dans une « Démocratie mode d’emploi » qui agace par son côté évangélique.

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Le scandale du motif de la guerre qui portait sur la préparation de l’arme nucléaire par Saddam était un coup monté pour entraîner l’opinion à la suite du président Bush.
Le Pentagone ensuite démentit tout lien entre Saddam Hussein et Al-Qaïda.
Le mensonge d'Etat devint public. Trop tard les boys étaient partis. Il en mourait déjà, pas trop au début. Ils en sont à 4.000 aujourd’hui !
Le mensonge initial de la guerre n’a jamais été relevé par une Commission du Congrès, comme Nixon le fut et démissionna après l’affaire du watergate.
On se pose la question de savoir si la démocratie américaine n’évolue pas dans le mauvais sens ?
La guerre exige un budget phénoménal sans cesse revu à la hausse.
L’Irak a été conquise sur la simple présomption d’un armement nucléaire pouvant inquiéter Israël. L’Iran qui est lui, bel et bien, en passe d’acquérir la technique de la bombe atomique n’est pas inquiété par une Armée américaine essoufflée et mal en point. Les généraux en conviennent, enlisée en Irak, l’armée ne saurait se déployer ailleurs dans de bonnes conditions. Un bombardement des installations nucléaires de l’Iran ne serait pas certain d’aboutir à un résultat, mais serait catastrophique dans l’opinion arabe. A cette occasion, il ne serait pas impossible de voir chiites et sunnites se retrouver dans la haine du « grand Satan ».
Géopolitiquement la guerre d’Irak fait toujours de gros dégâts sans qu’on puisse y mettre un terme, même l’allié turc craint une surenchère des Kurdes à prétendre à un Etat indépendant.
On allait voir une campagne éclair en Irak– ce qu’on a vu – mais la suite n’était pas prévue. La suite dure depuis 5 ans et les candidats à la maison blanche sont bien incapables de dire comment sortir de ce guêpier sans perdre la face, comme l’actuel président, du reste.
Les grandes puissances que sont la Chine et la Russie restent à l’affût d’une bonne affaire. Leur popularité n’est pas entamée dans cette partie du monde, si on exclut l’Afghanistan qui se souvient de l’occupation des militaires russes.
On voit des Chinois partout, dès que l’influence américaine baisse d’un ton dans les pays du Golfe, des techniciens chinois se pointent avec du matériel bricolé, mais moins cher.
On se demande comment le prochain président des Etats-Unis pourra sortir le peuple américain de ce guêpier.
Si le château de cartes capitalistes s’effondre aux USA, nul doute que celui de l’Europe sera entraîné dans une chute qui serait alors générale pour les Occidentaux.
On a vu des civilisations disparaître pour moins que cela. Pour tout autant que l’on considère le culte du tiroir-caisse comme une civilisation ?

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