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Hillary Clinton jusqu’au bout.

Il n’est pas dit que la campagne interne des démocrates aux Etats-Unis a désigné son candidat à l’investiture à la Maison Blanche en la personne de Barak Obama.
En Belgique l’affaire était entendue par les analyses superficielles et les désirs simplistes du genre de celui du Président des socialistes, Elio Di Rupo. L’homme n’aime pas les femmes, c’est entendu, en plus il se trompe sur la définition des personnages. Le programme de gouvernement d’Hilary Clinton est bien plus à gauche que celui de son rival. Mais ce qui plaît au batteur d’estrade de chez nous le plus connu après Michel Daerden, c’est qu’il va au secours du succès, pour avoir sa part de triomphe à bon compte. Sauf, qu’ici, il pourrait peut-être se tromper.
Les caucus aux States sont affaires compliquées et quasiment hors de portée de l’entendement. Ainsi, même en minorité dans l’ensemble de voix des Etats où les Démocrates ont consulté leur électorat, Madame Clinton peut très bien se voir désignée par le dernier carré des Grands électeurs qui peut l’élire sans difficulté.
Une des qualités que l’Américain admire, c’est le courage. Hillary Clinton aurait pu jeter l’éponge et partir la tête haute sans s’être endettée davantage dans le cadre d’une campagne coûteuse. Elle persiste et elle n’a pas tort. D’ores et déjà, elle fait l’admiration, même de ses détracteurs.
Barak Obama est un curieux personnage. Peut-être sera-t-il désigné, après tout ? J’ai l’impression que ce sera pour le malheur de l’Amérique !
Cet homme a été fabriqué de toutes pièces par des lobbys qui redoutent le programme de Madame Clinton concernant la sécurité sociale, l’habitat et le droit qu’a chaque citoyen à une vie décente. En grattant un peu dans ce qu’en dit là-dessus Obama, on se rend compte que ses discours tiennent aux poncifs habituels de grande nation, de citoyens aimant la liberté, exaltant le pouvoir personnel dans l’action pour une meilleure vie, etc. Tout ressort selon lui d’un individualisme bien dans le cadre d’un rapport anglo-saxon à l’économie.
Le discours de Madame Clinton est différent. Non seulement elle tient compte des vicissitudes du capitalisme dans les subprimes, mais elle n’a pas oublié sa tentative d’instaurer une sécurité sociale efficace lors du premier mandat de son mari et qui n’a échoué qu’à cause des financiers et des entreprises qui soutiennent son adversaire aujourd’hui.
On voit bien que l’engouement de certains Etats de l’Union pour Obama est le produit d’une campagne poujadiste auprès des Américains qui d’habitude ne s’intéressent pas à la politique et qui y viennent parce que leur candidat est Noir, qu’il gesticule beaucoup et que les propos qu’il tient exaltent l’idée du changement, comme Sarkozy et tant d’autres démagogues peuvent tenir de semblables propos aux tribunes sans vraiment trop y croire eux-mêmes et que les faits, après l’élection réussie, viennent contredire.
L’électeur américain a oublié, ou feint d’oublier par machisme, que Hillary Clinton est une femme. Cela est bien plus important révolutionnairement parlant de voir une femme accéder à la présidence des Etats-Unis, qu’un sang mêlé, même si de ce point de vue aussi, ce serait une première, quoique elle soit encore à démontrer.
L’opposition républicaine ne s’y trompe pas, qui préfère Obama comme adversaire à Clinton.
Obama n’a aucune chance d’accéder à la présidence, tant la question de couleur est encore telle en Amérique que le vieux réflexe « Ah ! non, tout mais pas ça. » ferait élire n’importe quel tocard de la droite.
Tandis qu’une femme ! Plus personne n’oserait tirer des conclusions sur sa féminité pour ne pas l’élire, comme pourtant le fera encore dans le secret de l’isoloir des indécrottables antiféministes.
C’est l’hommage que l’on peut rendre à Hillary Clinton, c’est une femme qui n’a pas besoin de jouer sur sa féminité et qui paraît à armes égales dans les débats d’idée qu’elle conduit. Son intelligence fait disparaître son sexe et c’est son grand mérite de prouver ainsi qu’une femme est à égalité parfaite avec le genre qu’elle n’a pas.
Ségolène Royal est un peu dans le même cas de figure en France.
Le sénateur de l’Illinois est providentiel pour les Républicains. Ce sera jouer sur du velours, et Bush s’y complaît déjà avec délectation, de rappeler que Barak Obama a comme deuxième prénom Hussein, que le Hamas l’adore et ne jure que par lui, qu’il a fréquenté une école islamique, et qu’à Gaza on commence à voir son poster dans les rues à côtés des leaders des combattants de la liberté.
Se présenter avec une étiquette, même involontaire du candidat du Hamas, n’est pas l’idéal pour la fonction de président des Etats-Unis.
Evidemment Obama s’en défend et depuis quelques temps, il a remis le drapeau américain à sa boutonnière.
Personnellement, j’estime que l’élection d’une femme et surtout une femme comme Hillary Clinton qui fait montre de qualités exceptionnelles d’intelligence et de cœur, est de loin bien plus révolutionnaire que d’élire en la personne d’Obama un homme de couleur, tout en reconnaissant que ce serait une bien grande joie pour les Noirs américains et une sorte de revanche sur le passé que de voir un des leurs accéder à la présidence.

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Pour une prochaine candidature, il conviendrait de distinguer chez les démocrates une personnalité de grande qualité qui serait Noire et de sexe féminin. Ainsi, il n’y aurait plus rien à dire.

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