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L’autorité de Kris Peeters.

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Lors d’un débat organisé mardi par des gazettes repaissant largement l’opinion, Kris Peeters a enfin dévoilé ce que veulent les Flamands à Bruxelles.
Ce n’est pas triste.
La Région bruxelloise associée à la Région wallonne est une chimère, selon Kris Peeters. Le Ministre président flamand veut poursuivre le financement de Bruxelles, parce que la Flandre en a fait sa capitale.
Dans le temps, qu’est-ce que cela signifie ?
En réalité cette emprise d’une minorité flamande existant dans la capitale devrait prendre plus d’importance et en attendant d’y reprendre 100 % des droits d’une capitale de la Flandre, Peeters lui concède un statut à part !
Voilà, à un mois presque du 15 juillet, une déclaration qui rejoint la quasi impossibilité de conclure un arrangement à l’amiable sur BHV.
Cette déclaration est moins unilatérale qu’il n’y paraît quand des deux côtés de la frontière linguistique on parle de l’avenir de Bruxelles.
Il y a toujours eu le sentiment d’être des « paysans » quand on parle de Bruxelles depuis les autres villes de Belgique, avec une frustration sous-jacente à la fois d’exaspération et de jalousie.
Si les opinions se disjoignent dès qu’on parle frontière linguistique, à tort ou à raison Flamands et Wallons de la province sentent monter en eux quelques griefs quand les Bruxellois – enfin ceux qui les représentent – parlent d’eux, un peu comme le régisseur d’un château parlerait de ses fermiers.
Louis Tobback représente le pointu d’une opinion flamande en ce domaine.
Que veulent en fin de compte les Flamands ? Ils ne pourraient d’un trait de plume supprimer la francophonie largement majoritaire à Bruxelles, siège des institutions européennes. Il serait dans l’immédiat insensé d’annexer Bruxelles à la Flandre et – bon prince – d’y octroyer « des facilités » à près d’un million et demi de francophones si l’on ajoute à la capitale, tout ce qu’il y a autour, y compris « d’annexable » dans le Brabant wallon. Alors ?
Nous sommes à 30 jours des négociations sur un sujet qui n’est pas le fond du problème. Comment trouver un accord sur un non-dit dépassant BHV, alors que la scission de l’Arrondissement n’est déjà pas négociable sans des contreparties sérieuses pour les francophones ?
Plus la question devient brûlante et plus on arrive au jour où il faudra bien discuter de quelque chose, on s’aperçoit que les Flamands ont hâte de passer à l’étape suivante, avec ou sans notre accord.
Quand on est rongé par le ferment nationaliste, on l’a bien vu en Yougoslavie, l’opinion de l’autre ne compte plus. Mieux encore, l’opinion internationale et le discrédit parmi les gens sages des autres pays n’existent plus. On ne lit les opinions contraires que pour mieux s’indigner et s’en défendre. Plus les autres ont raison, plus le nationaliste croit qu’ils ont tort.
Pour un peu, il pense être le propriétaire du sol, des canaux, des moulins folkloriques, des pêcheurs à cheval, de la mer même et en propriétaire jaloux, il s’en voit le seul défenseur légitime.
Je ne sais pas si les Flamands en sont là, mais leurs responsables politiques y sont. Et pas que les extrémistes de Vlaams Belang, non, les Dehaene, les Vandenbrande, les Thyssen, les Tobback et tant d’autres aussi.
Ils croient défendre leur sol en défendant leur langue, mais en la défendant mal car ils en excluent les autres locuteurs, faisant du racisme sans le savoir.
Oui, la langue flamande est menacée, comme le français par rapport à la langue anglaise et comme la langue anglaise un jour par rapport à la langue espagnole ou la langue chinoise.
Cela fait partie de l’évolution des peuples et des cultures.
Il y aurait un meilleur moyen que les frontières, les règlements et toutes les conneries d’une Administration flamande délirante pour régler le problème belge dans l’immédiat.
Ce serait d’instaurer le trilinguisme dans le pays : les formulaires, la signalisation, les rapports entre administrés et personnel administratif, etc. : le français, le flamand et l’allemand partout et en usage pour ceux qui peuvent, quitte à attribuer à tout personnel d’administration une prime à qui parle deux ou trois langues nationales ; afin que les trois Régions poursuivent dans un fédéralisme bien compris une vie de responsabilité autonome.
Mais non, ceux qui nous gouvernent sont fous.
Comment négocier et négocier quoi ? avec des gens aveuglés par le sens qu’ils donnent à la langue, au sol, à la raison d’être ce qu’ils sont ?
Ah ! si les Flamands étaient minoritaires ! On aurait tôt fait d’agiter l’épouvantail de la démocratie et la volonté du plus grand nombre. Mais quand la déraison saisit le plus grand nombre ? Quand le même épouvantail sert pour des causes discutables ?
Faut-il rappeler que le chancelier Hitler fut élu démocratiquement au poste de chancelier du Reich ?
On me pardonnera cette réflexion, mais je ne voudrais pas être à la place des chefs de parti Di Rupo et Milquet qui vont devoir gérer pour les Wallons des négociations qui sont par avance aussi tordues, d’autant - ils l’ont toujours dit – qu’ils n’iront pas palabrer en chemise et la corde au cou. Pourquoi ai-je volontairement dissocier Reynders du précédent duo ? Parce que je le vois très bien avec les grelots et le bonnet de bouffon et, dans cette affaire, se prendre pour le roi.

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