« L’été arrive… | Accueil | Casser la voix et les burnes ? »

Retour à la France ?

Si on a les dirigeants qu’on mérite, le constat est simple : l’électeur n’est pas sérieux.
Pour ne pas finir en roquet qui tient toujours le même facteur par la jambe du pantalon, allons voir là-bas, si j’y suis, comme on dit à France Inter.
Il faut se souvenir de l’enthousiasme en 2007 qui saisit le corps électoral afin de départager madame Royal et Monsieur Sarkozy.
Cela se passait il y a mille ans ? Non, l’année dernière, comme qui dirait avant-hier.
Dans le débat très vif qui opposait les deux candidats, Sarkozy, par son enthousiasme, l’impatience qu’il manifestait d’agir, la volonté qu’il avait de « rendre service » à ceux qui travaillent, à redresser le pouvoir d’achat des plus pauvres, parut aux électeurs français le plus apte à satisfaire leurs désirs.
On allait travailler plus pour gagner encore plus et avec vous, tout est possible, vaticinait et éructait l’animal politique en campagne. Sans oublier l’instant d’émotion : « Je ne vous trahirai pas. Je ne vous décevrai pas ».
C’est deux secondes après le big bang qu’on s’est réveillé. Depuis on cherche la clé de douze. Même ça, il nous l’aurait piquée, le sagouin ?
Doublant Ségolène proprement laissée sur place, un traité «simplifié» et l'Union Européenne glissait sur un rail tout neuf ; un paquet-cadeau fiscal promettait un nouveau bond du pouvoir d'achat ; enfin, question sécurité, une loi karcher hachait menu les velléités des récidivistes pour des rallonges à biribi ; l’ancienne glandeuse convertie au sarkozysme, Fadela Amara, lançait son plan « banlieue chicose » pour tous.
Soixante semaines plus tard et quelques bouchons de champagne, l'électeur peut se plaindre de son manque de sérieux. Son président est-il vraiment l’élixir de jouvence dont la France a besoin ?
Son crack n’a pas franchi la première haie du grand prix d’Europe.
La France avait renâclé en 2005 sur l’ancien traité, qu’importe, à quelques virgules près on fait voter le recueil simplifié (de 250 pages quand même) en loucedé par les mameluks.
Patatras ! Voilà les Irlandais qui prennent le relais !
Question largesses : seuls les riches ont eu leur enveloppe au début du quinquennat. On en a assez parlé pour ne pas revenir sur le cadeau pour services rendus. En 2008, les défiscalisations à tort et à travers en tous genres plombent les comptes sociaux , 8,9 milliards d'euros de déficit à la Sécu. Les réformes des retraites n'ont fait qu’aggraver les écarts. Les exonérations de cotisations sociales des heures supplémentaires font monter à 5 milliards d'euros le manque à gagner des comptes publics. L’Europe montre du doigt le déficit français ; On se demande ce qu’un si mauvais élève va faire à sa présidence. C’est comme si le dernier de la classe devenait proviseur.
Christine Lagarde se dévoue pour contester les chiffres publiés par des économistes sur la croissance française. L'INSEE prédit une croissance de 1,6% pour 2008, alors que Lagarde tient mordicus à ses 2 %. De toute façon, 2 % par rapport à l’Allemagne, ce n’est déjà pas bon. La confusion est extrême et la Bourse va mal.
Le pouvoir d’achat est en chute libre, les prix s’envolent, la concurrence ne fonctionne pas, le choc pétrolier, l’inflation qui galope, et l’immobilier qui s’effondre, on va vers un clash que l’équipe au pouvoir a senti. Elle espère encore que le clash sera européen, ce qui ferait que la France passerait inaperçue dans le concert des lamentations. En attendant le carnage, le mot d’ordre de Sarko « garder le sourire pour rassurer les gens » ressemble de plus en plus à une grimace.
Le milliard promis à Fadela Amara pour son action sur la banlieue n’est, en partie, qu’un redéploiement de fonds pour la moitié, et un effet oratoire pour l'autre. C’est l’histoire d’un chevalier d’industrie qui fait un trou pour en boucher un autre, et ainsi de suite. Jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible d’en faire un.
Sur la lancée, Rachida Dati faisait rejeter un amendement socialiste au Sénat prévoyant le droit de vote aux élections locales des immigrés, plaçant ainsi la France dans le camp des nationalistes qui sont encore quelques-uns en Europe. Tandis que l’ami de toujours de Sarko, Brice Hortefeux faisait sa spécialité de la tournée des poignées de main aux personnels chargés d’organiser les expulsions des illégaux. +80% d'expulsions à fin mai par rapport à la même période de 2007.
C’est peut-être de tous les ministères, celui qui marche le mieux, même si c’est dans le mauvais sens !
On ne sait pas si le ministre du développement durable, Jean-Louis Borloo durera encore longtemps, depuis sa vignette écologique, il a touché le fond. Son bidule coûte déjà 200 millions. Il planche sur les moyens de refroidir le moteur qui pollue ses relations avec le président.
Sarko est comme un homme qui se noie sans savoir nager. Il jette les bras à droite à gauche, il se débat et il flotte tant bien que mal. Mais il est condamné pour survivre à ne pas arrêter ses mouvements. C’est ainsi qu’il a promis de faire le ménage dans l’armée. En supprimant des postes, comme dans toute réforme qu’il entreprend. Il rafle au passage les services secrets qui seront désormais de la compétence de l’Elysée. Il est vrai que Mitterrand avait bien son service d’écoutes téléphoniques.

56ze.jpg

Cependant, rien ne se passe vraiment dans la rue. Les gens pensent aux vacances. Olivier Besancenot va européaniser son idée de nouvelle gauche. Bayrou réfléchit et le PS mijote dans un jus préparatoire à la succession de Hollande.
La Wallonie : retour à la France ? On se demande…

Commentaires

Je suis en complet désaccord avec tout ce qus avez écrit en ce qui concerne France, Wallonie et Bruxelles. En particulier, en ce qui concerne Sarko. Si vous voulez que nous discutions de ces questions qui ne sont pas anecdotiques, écrivez-moi
jean.evrard@gmail.com

Poster un commentaire