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De la merde !

Mais, bon sang, qu’est-ce être libéral en 2008 ? On voit des êtres pétris de liberté et respectant les autres qui sont violemment apostrophés par nos suborneurs qui vivent en égoïstes et se flattent, cependant, d’appliquer toutes les règles d’un libéralisme « humaniste » ! Ils appellent ceux qui les contredisent extrémistes, sauf les socialistes, parce que sans eux ils ne pourraient diriger l’Etat !
Alors, comment concevoir l’intérêt général dans les actuelles contradictions de deux intérêts : ceux du peuple et ceux des gens « à statut » et à fric ?
Pourtant les libertés individuelles, comme la liberté économique, religieuse et la liberté de s’exprimer dans la langue de son choix, sont des libertés fondamentales que nul être censé ne conteste ! Mais justement, n’est-ce pas en jouant sur le registre de ces libertés que l’on dissocie le plus facilement l’individu du citoyen ? N’est-ce pas en faisant croire que le libéralisme donne des chances à tous et ce n’est la faute à personne que certains ne peuvent en profiter ?
Le libéralisme apparaît alors pour ce qu’il est : un projet centré sur l’autonomie d’un individu, au détriment de tous les autres !
Une question s’impose : le libéralisme est-il avant tout politique, afin d'établir des règles économiques ?
On peut le penser puisqu'il élabore une théorie de gouvernement, de l'État et de la société civile. Néanmoins, aussitôt établi comme nécessaire, l’Etat est controversé au nom de la primauté de l’individu sur la collectivité. Et l’on revient à la case départ.
On voit ainsi que dans ce système, la loi est un instrument attaché à l'intérêt particulier. Les partis libéraux ont souvent bien du mal à justifier les principes de tolérance, de respect d'autrui et de paix civile, avec l’intérêt particulier, d’autant que celui-ci est en proportion des moyens de l’individu qui en bénéficie.
Les recours pour faire respecter des droits de façon individuelle ne s’exercent que dans la situation où le citoyen peut se défendre en justice ou en appelant au jugement public par les médias et les relations qu’il détient dans les milieux influents. C’est donc bien un système libéral d’un genre particulier, puisqu’il concède des privilèges attachés à la notoriété et à l’argent et non à la valeur morale. Il est vrai qu’ils sont servis par la Justice qui n’a jamais prétendu la rendre avec équité.
Le programme libéral a une définition a priori de l'être humain comme un être libre avant d'être citoyen, tout à fait en contradiction avec les définitions du libéralisme du Siècle des Lumières.
Même si l’on peut faire la part de l’angélisme et de l’utopie chez Harrington, Locke, d’Alembert et même de Tocqueville, ce dernier cher à Didier Reynders, on peut craindre à l’heure de la mondialisation et de la recherche d’un nouvel équilibre, que le libéralisme des partis politiques aujourd’hui ne soit plus qu’un leurre, une énorme plaisanterie dont le moindre examen met en relief l’étonnante supercherie. Etonnante, puisque encore aujourd’hui, elle draine les espoirs d’une masse importante de citoyens.

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Comment donner un rôle minimal à l’Etat, comment rendre la possibilité juridique d'un libéralisme économique non entravé par les institutions, quand les citoyens se trouvent confrontés aux surenchères d’un monde barbare, quand des grands pays comme les USA refinancent des banques sur le dos des citoyens, quand les prix des matières premières et des céréales s’envolent, quand les spéculations sur le pétrole vont bon train, quand, enfin, les entreprises mondiales paraissent être au-dessus des lois « ordinaires » des Etats libéraux ?
Dans un livre intitulé « De l’audace » Bertrand Delanoë se découvre un indécrottable libéral, bien dans la ligne de ce socialisme-libéral qui a fait et fait encore tant de torts à la majorité des citoyens qui n’ont que leur force de travail pour vivre. On assiste dans cet opuscule à la glorification de l’Etat libéral incarné par les Etats-Unis d’Amérique, comme dans les plus beaux moments de propagande de Hollywood, quand John Wayne, en béret vert, élevait « l’idéal américain » à la dimension d’un mythe.
Ainsi, cet américanolâtre, aussi croyant que Sarkozy dans les vertus de l’Oncle Sam, justifie la mondialisation, la discrimination positive, l'adhésion à l'Europe «libérale», dans une sorte de délire transcendantal, en oubliant la pauvreté qui progresse et même l’effondrement de tout un pan de la classe moyenne !
Delanoë mêle dans son délire la dignité du peuple tibétain, Locke et Montesquieu, les valeurs humanistes, sur fond d’aigreur, il est vrai, d’avoir loupé les Jeux olympiques à Paris.
Voilà encore un de ces socialistes flamboyants dont les parisiens se sont entichés et qui pourrait les conduire dans les années prochaines à un lent et sûr déclin, toute la foi dans le libéralisme intacte, bien entendu.
Le libéralisme en politique n’est donc pas la merveille imparable qu’on attendait. Il n'est – il n’a jamais été - synonyme de liberté, ni de démocratie.
Il n’est même plus le libéralisme utile qui mettait à des taux accessibles le prix de la pomme de terre et le litre d’essence. Il n’est plus rien, qu’une baudruche qui se dégonfle, qu’un misérable moyen qu’ont des politiciens sans doctrine et sans programme à tirer leur épingle du jeu et de rester du bon côté, dans une arnaque du citoyen, prêts à défendre leurs statuts en piétinant les victimes !
Voulez-vous que je vous dise ? Pas vrai Tony ? Le libéralisme, c’est de la merde !

Commentaires

Et que pensez-vous du Communisme ? Et de l'Etatisme particratique ? Comme principe et comme système économique ? Personnellement, j'y réfléchi toujours. J'étais et je reste communiste (ouvert aux plus pauvres). Et, quitte à vous déplaire) je suis libéral (j'essaye de me comporter en citoyen responsable de mes actes et de mes dires). Amitiés.

Le libéralisme n'a jamais été appliqué en politique. Décréter que Reynders est libéral, c'est se fourvoyer : il n'est qu'un statolâtre comme les autres (ou si vous préférez, un socialiste de droite, comme Sarkozy).
Les vrais libéraux ne s'engagent pas en politique, mais tentent d'être influents sur le plan des idées. Des gens comme P. Salin, J-L Caccomo, M. Masse, ou, plus loin dans le temps, M.Rothbard ou M. Friedman ont fait plus pour le libéralisme que Reagan et Thatcher réunis.
Si vous vous intéressez à la théorie des biens publics, vous comprendrez que la politique n'est qu'un marché comme un autre sur lequel les voix servent de monnaie (Schumpeter, 1952). Là-dessus, même les socialistes sont d'accord.
La crise des subprimes: la faute à l'administration américaine qui a autorisé les banques à prêter à bas taux aux plus défavorisés ; la crise alimentaire mondiale ? La faute, en grande partie, aux politiques protectionnistes (et donc anti-libérales) des Etats riches, qui empêchent le tiers-monde de vendre ses produits chez nous... Alors, affirmer que les Etats-Unis sont libéraux, c'est à se taper la tête contre le mur.
Mon Dieu, comme la route est encore longue pour faire prendre conscience, même aux citoyens les mieux instruits, que le libéralisme n'a rien à voir avec ce qu'on leur dépeint au quotidien...

RicheRiche premier,

Faudrait m'expliquer comment vous pouvez vous revendiquer communiste ET libéral. Le communisme n'a rien à voir avec l'ouverture aux plus pauvres : il spolie une classe pour redistribuer à l'autre, ce qui est contraire aux lois du libéralisme (axiome de non-agression, lisez Rothbard). Le communisme impose un mode de production au nom d'un idéal, contrairement au libéralisme, qui est la doctrine du laissez-faire, qui ne poursuit aucun idéal.
...
Je pourrais continuer encore longtemps comme ça, mais si vous pensez que le libéralisme ne se réduit qu'à la responsabilité, il vous reste encore du chemin à parcourir pour devenir un vrai libéral.

Il ne suffit pas de baptiser un pot de chambre, pot de confiture, pour éviter de manger de la merde.
Libéralisme ou pas, on est dans quelque chose de mondial qui ne ressemble à rien d'autre qu'à un agglomérat d'oligarchies.
Alors, avant de rêver, réveillons-nous.
Merci pour vos contributions.

Cher Hobbart,
De quel droit jugez-vous il me "reste encore du chemin à parcourir pour devenir ..."
Le chemin qu'il me reste, j'ai 67 ans donc je suis au bout, quasiment mort, ne vous inquiétez pas. Mais j'ai ma liberté d'expression. Dieu, VOUS pour la circonstance, peut penser tout ce qu'il veut de moi. Moi je dirai ce que je veux. Et je ne voudrais ne me soumettre aux Ukases des maîtres à penser que vous semblez vouloir être.
Toutefois, peut-être trouverez-vous un début de réponse à votre question dans ce que j'écrivais le 30 juin sur le Blog de notre Très Cher Richard III, en réponse à son appel à un vrai parti anti-capitaliste.
"Ce n'est qu'un début, continuons le combat ! Personnellement, j'en suis revenu. J'ai suivi le PCB parce que les communistes représentaient la lutte pour la Paix et l'émancipation des plus faibles. Mais tout en restant communiste, je suis devenu libéral, adepte de la liberté de pensée, de la liberté de parole, de la liberté d'association, de la liberté d'entreprendre et de la liberté tout court. Par contre le système où chaque individu attendrait tout de l'Etat et d'une réglementation tatilonne et de l'Armée des petits soldats pour la faire respecter, je n'en veux absolument pas. Parce qu'elle est contre-productive.
Donc, je suis un vilain petit bourgeois capitaliste.
Rassurez-vous, je suis à fond contre les guerres et les impérialismes (étatiques et privés) qui les font ou les attisent.
Je refuse les exclusions et je tends concrètement la main à tous mes concitoyens, dits pauvres quels qu'ils soient, victime de notre et de leur connerie engendrée par le système étatico-libéralo-individualiste.

Postée le: Riche Riche premier | juin 30, 2008 10:56 PM

Cher Riche Riche Ier,

Je ne suis ni Dieu ni Duce pour vous imposer une quelconque forme de pensée.
Je vous laisse votre entière liberté de penser. Simplement, le libéral que je suis se permet de vous indiquer que vous vous faites une conception erronée du libéralisme.
Se comporter en personne responsable, c'est déjà être un peu libéral. Mais cela ne suffit pas.
Permettez-moi de soulever la contradiction suivante dans votre attitude : vous vous qualifiez de communiste, mais en même temps vous fustigez ceux qui attendent tout de l'Etat. Je ne dois pas déployer des trésors de pédagogie pour vous faire comprendre que le libéral, qui rejette viscéralement toute coercition quelle qu'elle soit, ne peut être confondu avec le communiste qui, lui, attend de l'Etat qu'il spolie les plus riches au profit des plus démunis.
Le vrai libéral, voyez-vous, est persuadé que le bonheur ne vient pas de l'Etat. Alors, votre triptyque "étatico-libéralo-individualiste", désolé, cela ne veut rien dire.
A moins que votre modèle de libéralisme ne soit le MR ou l'UMP. Dans ce cas, permettez-moi de vous autoriser à potasser encore quelques bonnes pages. ;-)
Le libéral n'est pas pour la guerre (axiome de non-agression); le libéral n'est pas pour la lutte des classes (individualisme, objectivisme); le libéral est pour l'égalité des droits (déclaration de 1789); le libéral est pour la liberté, pour le respect absolu des droits, bref pour l'humanisme et la vraie solidarité : celle qui est volontaire et qui vient du coeur. Celle qui fait avancer la société vers l'avenir.

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