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Le trio d’enfer Do-La-La !..

Dans le cadre des Conservatoires de Belgique, le Trio François-Xavier de Donnéa (Do), à la viole de gambe, Raymond Langendries (La), hautbois, bombarde et doucaine, et Karl-Heinz Lambertz (La), djembé et grosse caisse, donnera prochainement au palais de Laeken, un concert exceptionnel de musique ancienne (1).
On s’attend à la toute grande foule, car le programme est copieux et original avec des œuvres notamment de 1830, dont nous épinglons quelques titres « La Muette de Portici », inévitablement, une sérénade de la période espagnole du XVIme siècle, et la « Brabançonne » des inoubliables duettistes Jenneval et Van Campemhout. Suivis immédiatement d’un oratorio interprété par une postière anonyme qui aurait tout remboursé depuis longtemps : « Après la plainte, vient la Complainte. » d’abord furioso, puis andante Ma non troppo, n’en faut…
Octopus succédera ensuite au Trio et à la coloratur, avec les vice-premiers ainsi que les présidents au grand complet..
Le trio remettra au roi, les partitions imprimées sur papier d’Arche et numérotées par Aloïs Ferdinand Ludwig von Köchel qui a bien voulu refaire un petit séjour à la cour.
Dans le journal « Musikalisches Echo », l’écho musical, le critique Bart De Wever fait entendre un avis différent sur les qualités de l’œuvre. Il y trouve quelques assonances et des superpositions instrumentales en discordance. Mais surtout, il n’est pas d’accord de la longueur de l’œuvre qui comporte deux millions de pages qui porterait la fin du concert aux élections de 2009.
Son choix musical est là-dessus intransigeant. Il faut pour que la musique soit belle que l’œuvre soit courte et suffisamment forte.
Le maestro de la Monnaie, Yves Leterme, du théâtre flamand, n’a pas la baguette à la hauteur. Selon le critique Bart De Wever, le symphoniste De Decker qui fut l’élève de Von Karajan, lui-même de la classe de Von Braun, est le V1 amélioré de la musique baroque flamande. Lui seul est à même de compresser l’œuvre afin de la ramener à une audition normale de deux mois maximum, ce qui conduirait le public à la rentrée de la mi-septembre.
A la cour, les avis divergent sur la salle du concert. Les plafonds de la reine en ailes de libellule renvoient mal les sons graves. Les aigus provoquent des fissures dangereuses. Les frères Van Rompuy suggéreraient à leurs majestés un plafond d’hymens de Gantoises à marier. Le problème c’est la rareté. On aurait à l’heure actuelle moins d’un mètre carré de stock.
Les serres seraient un meilleur endroit, s’il n’était pas prouvé que deux des jardiniers qui y travaillent depuis 25 ans ne sont pas de parfaits bilingues, donc inaptes à percevoir les beautés musicales de l’œuvre.
Le VLD Guy Vanhengel trouve la partition charmante, mais bâclée au final, à cause des cuivres de Bruxelles, venus en renfort et faisant une sorte de cacophonie. Le tromboniste Picqué se défend de jouer trop fort.
Le président du Sénat, Armand De Decker, costume rayé du tailleur romain Gigi Fortunata et chaussé à Londres par Patrick O’Tonnô, soutient que l’œuvre a de la tenue et se présente bien.
Il ne lui manque qu’un « la » avant « bas si j’y suis » dans une fédération revitalisée des orchestres régionaux. Il pense mettre sa cravate bleue à rayures orange pour le concert.

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Les conseillers du roi seraient plutôt d’avis de jouer l’œuvre en kiosque. La difficulté résiderait dans sa construction, étant entendu qu’il s’agirait de faire passer la frontière linguistique en son centre de façon à ce que le chef désigné ait une couille de chaque côté. Ainsi serait sauvegardé l’esprit mathématique dont on sait qu’il est sans appel dans la construction de la symphonie.
Prête pour le 31 juillet ? C’est ce que souhaite les philharmoniques du cartel CD&V/N-VA.
D’autant que cette échéance avait été fixée par le roi.
Pendant les tractations on avait perdu la reine Fabiola. On la croyait égarée dans les serres ou au bois de la Cambre, aux champignons.
Aux dernières nouvelles, on l’a aperçue aux Beaux-Arts où s’établit un contrat pour le futur « Reine Elisabeth » aux trois musiciens.
Il a fallu lui dire que Mathilde attendait son cinquième enfant pour la décider à lui faire quitter sa loge.
Aux dernières nouvelles, si pour le 31 juillet François-Xavier de Donnéa, Raymond Langendries et Karl-Heinz Lambertz n’ont pas réformé leur grand œuvre, le gouvernement flamand pourrait les reconduire à la frontière… A tout hasard, ils s’apprêtaient à escalader une grue.
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1. Une musique ancienne veut dire ici une musique que l’on entend depuis longtemps.

Commentaires

A force de jouer toujours la même antienne nos politiques en deviennent lassants.

Très beau tout ça. Merveilleux de poésie et de références musicales et culturelles. Quel plaisir de vous lire.
Mais tout cela est-il adapté à ce que "nous" devons faire ? Que feriez-vous à la place du symbole de notre passé et de notre avenir ? Disons, àprès tout, on s'en fout. Il est tout à fait possible de se débrouiller sans gouvernement, sans Etat (quel état, Belgique ? Wallonie, Europe, Monde entier (à créer).
Mais, à force de ne pas nous occuper de politique, craignez que la politique s'occupe de nous. J'ai, comme réflexe d'auto-critique préalable, c'est-à-dire de prudence avant de m'exprimer, de me dire que ferais-je à la place de ceux qui agissent, dans la sitation ou ils (nous) sommes.

Justement j'aimerais qu'ils nous jouent une nouvelle partition, une harmonie nationale, où chaque silence cacherait une réfexion profonde, et où la portée finale accorderait même place aux blanches et aux noires.
Maintenant, si l'on veut des orchestres séparés, faut-il s'accrocher?
La lassitude devant ce récital me donne parfois envie de planter mon pupitre au milieu de nulle part!
Petite digression, j'aime beaucoup lire vos billets.

Personnellement, je préfère "faire" ma musique moi-même, en chantant en harmonie avec mes amis à la Chorale Jehan Le Bel.
Ecouter (les "autres") me plaît moins. Mais je peux reconnaître le plaisir qu'ils ont à jouer, pourvu que ce ne soit pas trop fort.

Je viens de voir de mon lit l'émission sur l'enterrement du Roi Beaudoin. Lorsque j'ai entendu ce Mr flamand (Rosselberghe ?) qui sévissait à l'époque avec d'outrageants propos, à nouveau crier une phrase lors de la prestation de serment du frère du Roi Beaudoin, la Reine Fabiola porter sa main à sa poitrine en sanglots, cela laisse quand même rêveur... Dorebul

Et je suis formelle, il ne criait pas "crème glace, chocolat glacé.....
Encore mille excuses pour ce trait d'humour. Dorebul

Dorebul, les latins ont la larme si facile!

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