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En 2012 les JO au Tibet libre ?

Hogge, le rigolo olympique, l’avait déclaré avant les jeux : « La Chine va s’ouvrir aux droits de l’homme, grâce au sport ». A Hu Jintao, président d’un milliard et demi d’hommes, les grands leaders de la démocratie active poussaient des hourrah avec le feu de l’enthousiasme. Sauf Angela Merkel qui a vécu une partie de sa vie en Europe de l’Est, nos grands bonimenteurs se sont rués sur les bonnes places de l’ouverture. Déjà quelques coups de matraque distribués au hasard d’une police médaillée d’or avant les jeux pour ses performances, d’écoutes téléphoniques soupçonneuses et des démêlés avec Google auguraient mal de l’avenir.
Hogge et les enthousiasmés de son Comité olympique durent se contenter des promesses de rédemption du parti unique chinois.
Qu’à cela ne tienne, le président Hogge fit un discours musclé admirable de fermeté que contredisait la situation sur le terrain. Force fut après aux autres d’utiliser l’argument selon lequel il fallait dissocier les jeux de la politique.
A un jour de la fin du grand cirque, la Chine est plus que jamais un pays à part. Elle fait la preuve qu’elle peut faire un bisness performant dans un système autoritaire, que l’on peut marier à la fois la grande pauvreté et le progrès économique et que la doctrine marxiste s’accommode des enrichissements personnels à condition qu’ils soient supervisés par le parti communiste.
Le Tibet, n’en parlons pas. Le Dalaï Lama n’a pas intérêt à séduire les foules pékinoise de ses décolletés orange. Et si les Européens veulent vendre leur camelote sur les marchés de Nankin, ils doivent prendre le plus grand soin à s’interdire toute pensée qui pourrait contrarier Pékin..
Finalement, tous les braillards du dixième de seconde, les excités de l’arrivée au sprint, les cravachés de l’impossible auront couvert de leurs voix éraillées par l’émotion et les cris, le tumulte de leur consciences, pour tout autant qu’ils en aient une.
Résultat : "Bilan désastreux" de la liberté d'expression pendant les JO.
Nos grands professionnels de la presse, Reporters sans frontières, et jusqu’aux anciens amis de Bernard Kouchner estiment la situation après les jeux, pire qu’avant ! Ils accusent le Comité international olympique de "lâcheté".
Ah ! il ne fallait pas y aller, c’est sûr. Et avant, il fallait résister aux petits soins, cadeaux et promesses. A-t-on déjà compté une majorité de gens honnêtes dans l’histoire des Comités olympiques depuis Coubertin ?

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Coubertin, le premier mariolle à monter l’affaire, serait bien surpris, le cher baron, de voir l’ampleur de la petite entreprise.
La trêve olympique a été l’occasion pour la Chine de vider les trottoirs de Pékin de sa chienlit, d’établir des listes sévères de « contre-révolutionnaires » et de serrer la vis à Lhassa. Bref, le prétexte était l’occasion de cloisonner les alentours des stades et d’empêcher les internautes de communiquer entre eux. De ce point de vue, tout s’est admirablement bien passé.
22 journalistes étrangers ont été agressés, interpellés ou entravés dans leur travail pendant les jeux, et plus de 50 militants des droits de l'Homme pékinois ont été placés en résidence surveillée, harcelés ou contraints de quitter la capitale pendant les jeux. Au moins 15 citoyens chinois ont été arrêtés pour avoir simplement demandé le droit de manifester et 47 militants pro tibétains, principalement de l'organisation Students for a Free Tibet, ont été interpellés et expulsés.
Le CIO pendant ce temps se félicitait de la bonne tenue des jeux et de la pluie de records.
En Belgique, les beaufs accrocs de télé ne s’étaient jamais beaucoup intéressés à la liberté d’expression, puisqu’ils ne savent pas ce que c’est, et qu’ils n’ont jamais rien eu à dire !
Quant aux officiels, ils attendent dimanche la fin des JO, avant de reparler du Tibet, des emprisonnements arbitraires et des manquements aux Droits de l’Homme en Chine, afin de mettre les bouchées doubles dans l’indignation.
Certains tairons leurs convictions démocratiques eu égard aux commandes chinoises d’avions, de machines outils, bref de tout ce qui conditionne la survie d’un marché européen en récession.
Et puisqu’il faut un bouc émissaire, Jacques Rogge pourrait être celui-là. C’est d’autant plus facile, qu’il s’est beaucoup trompé dans la capacité du CIO à faire changer la Chine, qu’il a eu des déclarations qui ne l’honorent pas, au point que pour RSF, Jacques Rogge, président du CIO, « a montré une lâcheté et une couardise sans comparaison depuis sept ans, il a menti à tout le monde", et RSF de conclure : « il ne doit pas être réélu l'an prochain à l'expiration de son mandat. »
Voilà encore une bonne place à prendre. Hogge est médecin, l’alternance dans les diplômes laisse espérer les autres. D’ici à ce que nos avocats et nos sciences économiques se mettent à suer dans des trainings, il n’y a qu’un pas.

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