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La vie en rose et bleu

Maudite celle-là qui ayant renoncé
A n’être qu’une amante aime la chaste Gloire

Il est temps d’annoncer le ciel bleu au-dessus de la pluie éprouvante. Le voile s’est déchiré sur la vie pleine d’attraits. D’un constat d’huissier, si les chaises sont bancales, nous nous assiérons sur le bord des talus. Et nous ferons des aigreurs administratives et des injonctions menaçantes un feu de joie.
L’ennui n’allonge la vie que des comptables du temps.
Les autres ont des souvenirs et sont curieux d’avenir.
Il est des vies brèves plus réussies que des longues.
Plutôt que le million caché dans la soupente, le cœur le dépense partout.
Les coupures risquaient sous la pioche des démolisseurs du futur ne valoir que le poids du papier abandonné par des souris rassasiées.
Que ceux qui n’attendent rien reçoivent tout de la vie.
Et que ceux qui attendent tout ne reçoivent rien.
Les décors sont ceux que l’on veut bien planter et la pièce n’est bête à pleurer que pour les tristes. Le reste la trouve absurde, donc étonnante. Elle éveille la curiosité.
Les tristes ne pensent qu’à la mort en oubliant la vie. Les autres pensent à la vie en oubliant la mort !
Cricri croyait avoir des dons. Ce n’était que des manies. Elle se faisait une opinion…
Même les manies peuvent être agréables. Il n’est besoin que de les aimer. Elles vous le rendent bien.
Les artistes sont des êtres vulnérables. Il suffit de leur dire qu’ils ont du talent ou qu’ils en sont privés, pour les raccommoder ou les fâcher avec la vie.
Combien de soirées perdues sur cette équivoque ?
Alors, que l’on croit s’en fiche, la moindre critique négative fait mordre la poussière.
Pierrot avait compris que le bonheur, pour Cricri, dépendait d’une admiration sans bornes. Il y avait trop longtemps que le mari était en titre, et que l’artiste ne lui disait plus grand chose. Pierrot dévoré de curiosité était en attente d’être heureux.
Il n’était artiste que dans son genre, une spécialité qui ne s’approuve ou ne se désapprouve que par les fâcheux et les maris. Sa spécialité était d’être comblé, parfois par un rien.
Dans l’immédiat, le dévoilement satisfait la connaissance. Puis l’habitude s’installe mais de manière si adroite que c’est toujours un plaisir, aiguisé par les dangers supposés des lois.
Bafoués, les propriétaires du vent réclament qu’il soit procédé à l’arrestation de ceux qui respirent.
Pierrot respirait beaucoup, dame, c’était un homme corpulent.
C’est le mouvement qui compte. La valse des sentiments, la manière la plus lente ou la plus prompte est affaire de griserie et de vitesse.
Le flatteur vit aux dépens de celle qui le broute.
Même la jalousie est un sentiment qui peut être enthousiaste. Il y a des cocus chaleureux, heureux de vivre et qui disent à la cantonade qu’ils le savaient qu’ils le seraient. Et puisqu’ils le sont, ils se plaisent à vanter leur jugement. D’avoir vu clair leur donne une haute opinion d’eux-mêmes, tout leur plaisir vient de là.
L’artiste pensait que si le jaloux l’était, c’était par amour-propre.
Elle croyait dur comme fer en être dépourvue. L’erreur est humaine.
L’artiste est ainsi doublement consacrée, l’amant réjouit et le mari heureux !
Il en va de toute situation qu’un grincheux eût déplorée triste.
Vallée des plaisirs quand on la fréquente et vallée de larmes quand on la quitte : ce n’est pas ainsi qu’il faut voir la vie. Vallée de larmes pour qui ? Depuis le temps que l’on croit que c’est pour ceux qui restent, il n’y aurait plus un seul optimiste sur terre. Quant à celui qui s’en va, les pleurs s’arrêtent comme les bagnoles, au dernier feu.

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-T’arrives, pigeon ?
-J’écris.
-Quoi ?
-Des conneries…
-Alors, tu montes ?
-J’me demandais, à propos d’Apollinaire…
-T’en veux ? T’as pas digéré ?...

Commentaires

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