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Etienne, Etienne, tiens-le bien !

Il le tenait bien, pourtant, Etienne Davignon, sur l’affiche géante des grands axes routiers de Wallonie et de Bruxelles ! Elle aurait pu rester un mois… elle a mystérieusement disparu ! Surtout que l’on ne vienne pas me dire que c’est à cause de la déconfiture de son ami Lippens dans la banqueroute de FORTIS !
S’il vous plaît délivrez-moi ensuite de la présence de Davignon Etienne dans les journaux télévisés, les émissions politiques et financières !
Ce grand ami de Lippens, cet éminence grise du capitalisme ordinaire serait-il possible que l’on m’en épargnât la vue ?
Je sais, il en existe bien d’autres, gens de bons conseils quand la soupe est bonne, mais qui persistent à nous dire qu’elle est excellente lorsqu’elle devient toxique !
Le métier d’économiste serait-il en train d’arriver à des sommets, comme le métier de météorologue dont les instruments font état d’un grand soleil, alors qu’en dehors il pleut ?
Passons sur les modestes tâcherons que les médias emploient. Ils sont payés comme le gagman est payé pour faire rire entre les numéros. Mais lui, le grand manitou, le sage décrété comme un augure au destin exceptionnel, le vicomte en un mot, exposant sa face de vieillard rusé sur des affiches colossales aujourd’hui disparues, c’était trop !
L’indécence a des limites.
Que la presse l’encense, le roi le baptise vicomte, les affaires le hissent sur le pavois de la fortune, qu’on le décrète ministre d’Etat ou de mon cul, je m’en fous. Sa vue m’est devenue insupportable.
Un profil qui aurait l’apparence de celui du marquis de Sade selon certains auteurs dramatiques mais oncques ne vit le visage du divin marquis dans ses derniers jours à Charenton. Mais c’est ainsi que ses détracteurs et ses thuriféraires le supposaient, image faite des disgrâces d’une vieillesse que Wilde donnait au portrait de Dorian Grey.
Le vicomte est devenu, au contraire du marquis, l’Aladin à la lampe merveilleuse. On croit qu’il va en sortir un malin génie. On l’invite. Il fume sa pipe. Les incultes qui le reçoivent y voient un signe de sagesse. Le vicomte bougonne, prend son air caustique, mâchouille quelques mots, la Belgique est en extase, Reynders est ému aux larmes, Di Rupo a le nœud papillon qui fait le moulinet.
Il s’en va sans que la pythie qui est en lui ait délivré son secret. Et pour cause, il n’en a pas !
Ce type est complètement bidon. Fabriqué, parce qu’il faut bien fabriquer nos grands hommes de l’unique moule qui plaise à la fois au Palais et rue de la Loi.
Si ça se trouve, la crise aurait très bien pu avoir lieu hier ou avant hier, quand Davignon était aux affaires. Peut-être en sera-t-il demain, pour d’autres « réussites » ?
Mais, on doit rendre justice au vicomte. S’il a bien une qualité, c’est son flair ! Il a l’instinct de l’éléphant qui quitte une brousse avant qu’elle ne s’embrase. Il a une baguette de coudrier attachée à ses semelles qui lui fait éviter les marécages, surtout ceux qu’il a fréquentés !
Cet homme, son seul génie est là.
Pour les affaires foireuses, les embrasements suspects, les engouements malheureux, il n’a pas son pareil pour les conseiller. Quand le canard boiteux se noie, il déclare sérieux qu’il l’avait prédit.
Quand nos radios, nos télés, nos journaux commenceront-ils à comprendre que le public en a assez de Davignon, que plus personne n’y croit, n’y a jamais crû ?
Quand va-t-on enfin nous montrer des hommes fins, intelligents, ayant une vue objective des événements par rapport aux épouvantails que l’on interpose entre nous et la vérité, la chose sensée ?
Aujourd’hui, il n’y a plus que les économistes qui croient en eux-mêmes et Davignon.

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Etienne, Étienne, chante Guesh Patti :
Oh ! Tiens-le bien
Baisers salés salis
Tombés le long du lit de l'inédit
Il aime à la folie
Au ralenti je soulève les interdits
Oh !
Étienne, Étienne
Oh ! tiens-le bien
Affolé affolant
Il glisse comme un gant
Pas de limite au goût de l'after beat
Reste allongé je vais te rallumer
Aïe
Étienne.

Commentaires

Excellent portrait d'un clown qui s'exprime exclusivement par sentences pompeuses.

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