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Une saison belge en enfer

Où l’on voit clairement que les économistes ne servent à rien qu’à prédire les événements… du passé, c’est dans le piège où ils ont poussé le gouvernement belge avec ceux, d’ailleurs, de l’Europe. Les milliards empruntés pour venir au secours des banques comme Fortis et Dexia seront dépensés en pure perte, ils n’auront contribué qu’à endetter un peu plus le contribuable. Ils n’auront servi qu’à garder l’illusion et l’emploi un ou deux mois de plus…
En effet, à chaque légère remontée des Bourses, le discours de ces messiers dames était triomphant. Ils avaient sauvé les emplois, les économies, le système… A chaque baisse, on temporisait, adoucissait la catastrophe par des propos bénins.
Ils tremblaient de s’être trompés et de nous avoir trompés.
Maintenant, on en est sûr, c’est le cas : ils nous ont bien eus !
Que n’ont-ils écouté les quelques économistes qui ne mugissaient pas avec les veaux, comme Elie Cohen, par exemple, qui est un grand monsieur de l’économie !
Mais, non, il fallait sauver la banque, l’industrie, le capitalisme… qui, en particulier, pour ce dernier, en a pris un sale coup dont il aura du mal à se tirer.
Moralité, comme ces troupes indisciplinées qui tirent leurs cartouches à la vue d’un ennemi qui n’est même pas à portée, nos gros jouisseurs du gouvernement dans la peur de perdre leurs avantages, ont dépensé en pure perte toutes leurs munitions.
Quelques banques, quelques entreprises annexes d’assurance ont été sortie de l’eau avant la déferlante. Elle arrive, rien n’est prêt et les grands « stratèges » qui nous gouvernent n’ont même plus de canot de sauvetage !
Car les bourses continuent à plonger, l’euro est au plus bas (il descendra encore, peut-être en-dessous de la parité avec le dollar !) les hauts-fourneaux s’éteignent, celui qu’on vient à peine de rallumer à Cockerill notamment, le chômage de masse arrive, l’automobile est en quasi faillite et l’OPEP devant l’effondrement du brut va fermer des puits, et les citoyens vont trinquer à la place des deux ou trois banques auxquelles on a alloué bien imprudemment les quelques sous qui auraient servi à maintenir les populations dans un état décent.
Et c’est ce qui s’appelle faire de la politique !
Et la cote de Leterme remonte dans les sondages !
Et les socialistes ne paraissent pas troublés !
Une seule réponse à cette invraisemblable situation : les foules ne sont pas au courant ! Elles ne le seront que lorsqu’il sera trop tard et qu’elles auront la faim au ventre, qu’on aura vendu les quelques biens qu’elles possèdent !...
En attendant, elles vivent dans l’ambiance rassurante des communiqués, des bavardages socialistes et des tribulations libérales. Entre parenthèse, on se demande comment Didier Reynders pourrait raconter sans rougir l’aventure libérale aux enfants de sixième?
Pourquoi ne publie-t-on pas en gros titres et sans barguigner ce que nous dit Elie Cohen ? Parce que l’anesthésie se poursuit et que personne n’ose réveiller les foules endormies.
Pourtant, plus on attend, plus la situation risque d’être explosive.
Vous avez déjà vu la tête de quelqu’un réveillé en plein sommeil pour lui dire qu’il y a le feu dans son matelas ? J’aime autant ne pas être celui qui annonce la nouvelle.
L’équation financière est plus qu’explosive, c’est une arme à fragmentation faite de 36 logiques financières dont toutes sont de nature à trancher de ses shrapnells les chairs des plus malins.
C’est une honte de voir et d’entendre sur nos télévisions nos augures disserter finement de ce qu’ils ne connaissent pas. C’est devenu la grand’messe du dimanche midi sur RTL et RTB. Pire encore que les techniciens, c’est d’assister à la prestation des hommes et des femmes politiques de ce pays ! On se croirait dans un autre monde.

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En réalité, eux le sont. Ils illustrent bien la suite de la fable de La Fontaine « La cigale et la fourmi » ; au lieu de chanter, la cigale a travailler tout l’été pour que la fourmi engrange le produit de son industrie. Maintenant, la fourmi est devenue député ou ministre et la fourmi n’a pas peur de l’hiver. Presque toutes les cigales auront crevé, qu’elle sera toujours en pleine forme prête à se rendre sur les plateaux de télévision, afin de rassurer les malheureuses cigales survivantes sur la suite des programmes.
La rhétorique économique est en train de nous mener à des abîmes, parce que la rhétorique politicienne – sa complice - a peur des mots comme « récession », « chômage de masse », « faillite du système capitaliste », « mondialisation catastrophique », etc.
Disons qu’à la première secousse, nos démocrates par procuration ont usé de notre signature pour vider les comptes.
Maintenant qu’ils sont à l’abri, nous n’avons plus qu’à nous débrouiller. Avec quoi ? Avec rien comme d’habitude.
Pourtant, au nom de la raison d’Etat, il resterait encore quelques belles cartes à jouer, des reprises vite faites par l’intérêt supérieur du peuple.
Il est vrai que les socialistes au pouvoir n’ont plus de couilles ! Le PS est le refuge des eunuques d’une cour avec Elio Di Rupo en maire du palais ; mais il n’est pas Pépin le Bref, c’est Henri III au bilboquet !
Révolution des Roses ?… non, des œillets…

PS. - La banque Fortis va changer de nom, selon le patron de Fortis Banque Belgique, Peter Van de Kerckhove, qui a livré l'information à l'occasion de la journée des actionnaires du quotidien De Tijd. On pourrait lancer un concours « Quel nom pour remplacer Fortis ? ».
Il y en a un de disponible et qui est connu de toute la planète : Lehman Brothers.
Si vous avez d'autres suggestions, écrivez moi.


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