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Garçon, la même chose !

Est-ce donc devenu un job dangereux le 16, au point de se défiler quand on est pressenti ?
Faut croire !
Herman Van Rompuy a fini par dire "oui".
Ce n’est pas trop tôt !
Mais il paraît que c’est du bout des lèvres et pour faire plaisir à son vieil ami Wilfried, le nouveau maire du palais et aussi par devoir.
C’est aussi beau que lorsque madame Houart hisse les trois couleurs…
Moi, si on me le demandait, je dirais oui tout de suite. Je ne suis pas le seul. Les emplois bien payés sont rares. Peut-être cela n’aurait pas été plus mal ! Il paraît qu’il faut de l’expérience, du savoir-faire, un tour de main spécial. J’ai tout ça…
A voir ceux qui s’y sont collés, ce n’étaient pas des phénix.
Ce n’est donc pas une question d’homme, ni une question de talent.
C’est une question de quoi, alors ?
Il s’agit de plaire aux partis traditionnels, d’être flamingant avec les partis flamands et belgicain avec le PS, un feeling à géométrie variable… Et le MR, me direz-vous ? Juste savoir régler la petite sonnerie du tiroir-caisse. C’est tout.
Donc, vous et moi, nous n’y pourrions prétendre. Nous n’appartenons pas à la race montante. Nous ne sommes pas des conquérants ! Nous manquons de ce « je ne sais quoi » qui distingue des masses.
Ah ! plaire aux partis traditionnels, c’est tout l’art.
Le programme est accessoire.
On sentait Leterme fragile. Son cafouillage des débuts l’a éreinté avant l’heure. On ne respecte jamais les programmes. Il aurait promis tout à tout le monde, les nominations des trois bourgmestres, la scission de BHV, la séparation de la sécu, etc., en somme faire son petit Verhofstadt. Il n’a pas osé. Il est timide, cet homme !...
Si le gouvernement avait été conduit par un plus subtil, immédiatement après, il mettait en priorité la délicate affaire de la Fédération de football. Avec ce fou de ministre qui veut que chacun shoote chez soi, Leterme en avait pour six mois de discussion, juste le temps de tomber pile dans la crise des banques. Plus personne demandait rien. Fortis et Dexia ramassaient l’oseille, Leterme jouait la défense de l’emploi. Il était bonard jusqu’aux élections.
Le maladroit s’est d’abord embringué dans le programme, d’où chute de popularité. Le cador flamand se serait peut-être encore tiré d’affaire, mais non, le voilà qui écrit à un juge, sans être inscrit à une loge, la lourdeur flamande, quoi...
Ah ! je l’aurais pas commise, la bourde.
Qu’ils m’aient poussé devant le roi, j’y serais encore au 16. Tout le monde aurait passé des fêtes tranquilles, le roi serait sur son yacht et Leterme pouvait compter chez lui les 800.000 bulletins en toute quiétude, des fois qu’il y en aurait 800.010.
Les beaux discours que vous avez ratés, vous n’en avez pas idée !
Enfin, n’en parlons plus.
Les chefs ont voulu Van Rompuy. Comme le roi, ils se sont engoués d’un séminariste rentré.
Les foules ne connaîtront jamais mon physique avantageux. Ma famille ne vivra pas les promotions vertigineuses qu’elle mérite. Tant pis, si vous ne voulez pas que la presse internationale me découvre beau comme un acteur de Hollywood qui donne la réplique à Scarlet Johanssonn dans un film de Woody Allen, alors tapez-vous van Rompuy.
On ne peut pas dire que vous y gagnerez !...
Bien sûr, l’Herman a cané devant l’insistance du roi. Sinon, le CD&V ramassait la casquette de sa vie en juin prochain et l’Open VLD prenait sa place, pour l’objectif 2011.

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Maintenant que le train est reparti, c’est l’angélisme général. Van Rompuy, on l’adore. Tous jurent qu’ils auront une attitude constructive, qu’ils sauront prendre leurs responsabilité, qu’il faut aller vite, que la Nation est quasiment sauvée, qu’on peut aller se saouler la gueule, c’est Herman qu’éteint et qui ferme…
Le paquet cadeau pourrait être ficelé dès le 5 janvier.
On attend que le capitaine courageux prenne la barre pour sortir l’esquif Belgique de la mauvaise passe. Ce n’est pas le Vendée-Globe, c’est le père Damien à la manoeuvre sur le Mercator ! Un miracle CD&V garanti…
Par ces temps de froid, le cap’taine Cap Herman prépare l’apéritif. Comme figure de proue on ne peut mieux. Il va fendre la glace de l’étang du parc pour nous la mettre dans nos verres le soir du réveillon.
Pour le reste, les dossiers chauds, les pointillés à repeindre de la frontière linguistique unique au monde, le carnaval sur les marchés flamands quand on dit un mot en français, tout enfin, est entre ses mains fines et délicates qui font renaître dans les cœurs toutes les espérances…
Alors, jusqu’en 2011 ?
Et ce pauvre Boris Vian qui voulait tuer tous les affreux… il aurait un sacré boulot à Bruxelles.

Commentaires

Richard, me voici obligée de lire votre article tous les matins à 7 h. par téléphone à quelqu'un qui vous admire.....
Bravo.

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