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Suspect.

Être intégré dans une société conformiste était se confondre avec le troupeau. Le meilleur endroit pour passer inaperçu était le centre. Médiocrité, vulgarité, rapacité, les trois conditions étaient remplies. La Belgique et les autres pays d’Europe s’y trouvaient à l’aise.
Les règles bougent un peu depuis que l’économie vacille. Les leaders tentent de nous rassurer en prétendant que nous vivons le dernier avatar et que la crise est déjà derrière nous. Comme la situation ne fait qu’empirer, ils ne se démontent pas. Ils agitent seulement les drapeaux avec plus de frénésie. Leurs économistes s’essaient au sourire dalaï.
Dans les mêmes sacs d’opprobres, peut-être dans vingt ans appellera-t-on cela les poubelles de l’Histoire, gisent côte à côte l’économie de marché, le libéralisme, Didier Reynders, Lippens, les banquiers, le capitalisme, Di Rupo et leurs cours.
Voilà soudain que le centre n’est plus le paysage rassurant.
Le nid douillet et confortable des petits porteurs, des biens pensants et du bourgeoisisme actif est devenu ce grand désert où l’on peut y être montré du doigt !.
Demain, il faudra savoir être suspect.
Ce sera le signe d'un esprit libre et indépendant.
Être suspect pour un centre qui craque de toute part, c’est montrer une aptitude à préparer l’avenir.
Ah ! que n’a-t-on dit sur les rigolos des blogs… N’importe, on peut dérouler le film en marche arrière et voir entre les blogs et les sentencieux imbéciles des universités qui s’est le plus trompé sur la conjoncture et l’économie libérale ?
Être suspect du bien dire Officiel est presque devenu un devoir.
Prédire ce qui arrive n’est pas de jouer les Cassandre. C’est ne pas dorer la pilule aux gens, avoir vu juste quand les économistes sont myopes.
Loin des studios de RTL et de la RTBF, nous offrons une physionomie ricanante. Nous manquons de photogénie.
Une vision pessimiste du monde étant plus « naturelle » qu’une vision heureuse, induit implicitement qu’elle est plus populaire auprès des masses. Les économistes auront du boulot pour imposer leur version idyllique.
Ce qui retient nos G.O. (gentils organisateurs) de décrire le ciel qui nous tombe sur la tête, c’est qu’ils vivent en général très bien notre malheur !
Quand le pitoyable de leur raisonnement est percé à jour, ils prennent des airs navrés pour nous traiter de naïfs. Ils sauvent les apparences.
Bien certainement qu’être suspect, c'est être libre. C'est n'avoir pas à craindre le terrorisme intellectuel d’une pensée officielle qui devient inopérante à l’esprit de qui s’en moque.

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Les blogs sont d’honorables exils qui permettent d’assumer l’inévitable solitude des sceptiques.
Ce n’est plus écrire dans le désert, mais le seul moyen de faire partager ce que l’on pense, sans gagner une thune ; ce qui est évidemment une garantie.
La gratuité serait un mot nouveau, un mot anticapitaliste par lui-même, en sorte…
Apparaître suspect aux yeux des bons apôtres est un ragoût que les connaisseurs apprécient.
Le refus d’être bienséant, n’exclut pas une éthique.
Le dangereux totalitarisme à l’américaine, cette folie de croire que l’on est du côté du Bien en soldat de la vérité a conduit le monde à une société de connivence et de complaisance qui fait peser une chape de plomb dont les gens peinent à se débarrasser.
Le suspect regarde l’homme qui sort du moule centriste non pas comme l’aboutissement de vingt siècles, mais comme celui qui porte la responsabilité d’une nature qu’il détruit et dont il s’est abstrait par défaut d’humanisme.
La voie du suspect est étroite. Il invente les règles au fur et à mesure des difficultés, non pas comme fait le libéral en adaptant la morale à ses lois, mais en respectant les autres et une loi de la Nature qui le transcende.
Pour les bien-pensants, c’est outrepasser les droits du citoyen. C’est remettre en question l’ordre établi.
Et si le suspect avait raison ? Si l’ordre établi n’était que le désordre incontrôlable d’une démocratie qui n’a plus de repère ?

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