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Circus van Vlaanderen

Ce n’est peut-être pas le moment de se fendre la poire. Et pourtant, il y a bien une actualité à classer parmi les meilleures blagues qui mijotaient dans les fonds de tiroir depuis la semaine dernière.
Le sénateur CD&V Luc Van den Brande espère devenir, en juin prochain, secrétaire général du Conseil de l’Europe, l’organisation qui regroupe 47 pays, et dont le siège est à Strasbourg.
C’est drôle, non ?
C’est comme si Unabomber devenait directeur de la CIA ou Liège, grâce à la ferveur retrouvée du PS local, posait sa candidature comme ville culturelle pour 2015.
On se rappelle quand même que ce nouveau héro des minorités a été le chef de file de l’opposition de la Flandre à la convention-cadre pour la protection des minorités au Conseil de l’Europe. Il en était même le plus véhément et radical trublion.
C’est quand même curieux comme en Belgique on passe tout aux Flamands, colère, caprice, ambition, tout. Vous savez ce qui arrive quand on cède sur quelques petites choses dans le but d’avoir la paix avec les enfants ?
Or Van den Brande et avec lui pas mal de politiciens flamands sont nos grands enfants. Ils ont compris que le million cinq de Flamands en plus faisaient sur le plateau de la balance des Belges une sacrée différence.
« Celui qui dit pas comme moi est n’est pas démocrate, na !... »
Reste à savoir ce que cette « démocratie » à la flamande pèse sur un autre plateau, celui de l’Europe ?
Qu’importe, les Flamands essaient d’abord sur nous leur coup de tête, puis voient plus haut s’il produit le même effet.
Rien ne les rebute, rien ne les impressionne. D’enfants capricieux, ils passent à enfants colériques, quand on ne leur donne pas assez vite leurs joujoux. L’Europe fait une remarque concernant la façon dont ils traitent chez eux les minorités, ils s’en fichent. Ils n’ont pas tort puisque personne ne dit rien après qu’ils aient haussé les épaules.
Toujours est-il que l’incontournable Van den Brande se présente ; plutôt c’est nous qui le présentons, puisque l’énergumène est le candidat de tous, Wallons compris.
Sa candidature a été officiellement présentée par la Belgique, mais dans la discrétion quand même, du temps d’Yves Leterme. Celui-ci avait déjà toute son attention attirée par le détricotage de ses 800.000 voix de préférence, il n’allait pas en plus perdre celle de son ami Van den Brande !

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Puisque dans ce pays on passe souvent les bornes de l’absurde, peut-être bien dans le dossier de sa candidature, que notre nationaliste aura eu à cœur d’inscrire le respect des minorités francophones installées sur le sol sacré du futur Etat flamand, lui qui a su si bien leur exprimer sa haine. Maintenant on sait que c’était pour rire !
Seul argument de poids, pour que l’anonymat quasiment complet du Conseil de l’Europe ne le soit plus, il fallait une forte personnalité. Pourquoi pas y mettre un histrion habile à faire rire des millions de gens, un adversaire des droits de l’homme capable, comme le braconnier devient garde-chasse, de faire respecter ailleurs ce que chez lui il ne respecte pas ?
A l’effacement progressif de l’Europe qui n’est présente nulle part à l’heure de la crise économique - mieux, qui a pris la cause du capitalisme défaillant à son compte, espérant par son orthodoxie et son zèle remettre en marche le coche - voilà l’occasion de placer à la tête d’une de ses institutions les plus falotes un vrai clown pour des jubilations futures. Enfin, les histoires belges qu’on ne s’arrache qu’en France, pourraient faire le tour de la Communauté !...
Les responsables du continent se sont posé la question. Il y a quatre ans déjà, ils ont chargé Jean-Claude Juncker de réfléchir à l’avenir de l’institution.
Voici ce qu’il écrit : « Indépendamment de la qualité des personnalités qui ont tour à tour occupé ce poste, je suis fermement convaincu que le Conseil de l’Europe devrait aller dans la direction d’élire son ou sa secrétaire général(e) parmi les personnalités politiques qui, par leur action en faveur de la sécurité démocratique, bénéficient d’un haut degré de reconnaissance et de notoriété parmi leurs pairs et la population du continent. Il devrait envisager de préférence, et à l’instar de l’Union européenne, d’élire une personnalité qui possède une expérience de chef d’Etat ou de gouvernement. »
C’est tout le portrait de Luc Van den Brande !... enfin, c’est ce qu’il prétend.
Date limite des candidatures le 6 mars.
Et si on faisait un référendum à Liège pour la candidature de l’artiste ?
On a déjà vu des sujets moins drôles.
L’affiche de propagande pour cette nouvelle consultation populaire représenterait Luc Van den Brande jetant un coq wallon en caoutchouc à son chien qui le déchiquette devant des caméras de télévision, comme il le fit jadis ! C’est un peu le cas des hommes politiques jusqu'aux supporters de club de foot, toute une catégorie d’énergumènes dont on se félicite tous les jours avec madame Houart, qu’ils n’aient pas le chien de Luc.

Commentaires

Bon, il est trop tard pour comprendre aujourd'hui, je te relirai demain matin. Sleep in peace

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