« Mazarinades montoises. | Accueil | KONARD »

Dedecker et les trous de serrure.

- Jean-Marie Dedecker, vous avez reconnu avoir fait suivre par un détective le ministre des Affaires étrangères Karel De Gucht. Que lui reprochiez-vous ?
-C’est un simple bon sens. Comment se fait-il qu’aucun membre du gouvernement libéral que nous avons ne se soit fait piéger par les banques, comme la plupart des couillons qui votent pour eux ?
-Ils ont été prudents !
-C’est vous qui le dites.
-Pourquoi avoir fait suivre De Gucht, plutôt que Reynders ?
-Il fallait bien commencer par quelqu’un !
-Ils auraient tous croqué le morceau ?
-Chaque homme politique est un malade qui s’ignore.
-C’est vous le docteur Knock du Parlement ?
-C’est un titre qui ne me déplaît pas.
-Malade de quoi ?
-De pouvoir, pour commencer. D’intérêt, ensuite.
-Vous aussi, alors ?
-Oui. Et pas plus tard que la semaine dernière, j’ai demandé à l’Agence privée Kakolet de Genk de me faire suivre.
-Ils ont trouvé quelque chose ?
-Oui.
-Qu’allez-vous faire ?
-Je vais aller voir mon avocat.
-La somme est si importante ?
-Non. Mais avant de rembourser, je veux savoir à qui !
-Mais au peuple, Monsieur De Decker !
-C’est impossible. On lui doit déjà tant !...
-D’où vous sont venus les soupçons ?
-Quand j’étais employé de banque, je vivais mal. J’avais une vieille voiture et ma femme reprisait ses bas résilles. Depuis que je suis en politique, il suffit de voir où j’habite, comment je me vêts et où nous passons nos vacances en famille.
-Et alors, vous n’êtes pas le seul !
-Mon détective dit la même chose. Mais je suis un honnête homme, Monsieur Vrebos…
-Vos scrupules vous honorent.
-Aussi j’ai décidé de rembourser. J’en ai fait part aux présidents du parlement et du sénat.
-Alors ?

enq4.JPG

-Ils ont dit que j’étais un type dangereux, un malade, et pire de tout, en quittant leur bureau, ils se sont mis à crier que j’étais un populiste !
-La pire insulte !
-Surtout pour moi qui le suis vraiment !
-Que vouliez-vous faire en allant leur rendre visite ?
-Leur proposer de faire un pot commun et d’y déposer ce que nous estimions avoir pris comme argent du contribuable sans l’avoir mérité.
-Pour certains ça devrait faire beaucoup.
-Trop sans doute, comment voulez-vous qu’un Reynders rembourse les sommes qu’il a fait perdre aux gens en déversant comme il l’a fait de l’argent dans les caisses des banques en faillite virtuelle !
-D’où vous est venu cette idée de remboursement ?
-De José l’Américain.
-José Happart ?
-Oui, il paraît que la joyeuse virée de Californie sera payée au prorata des frais de chacun.
-Vous avez déjà des approximations ?
-J’ai lancé mes détectives sur l’affaire. Je soupçonne qu’ils ne rembourseront rien.
-Ne l’ont-ils pas promis ?
-Entre la promesse et le remboursement, il y a un abîme. José a déjà déclaré qu’il y aurait un sévère décompte. Il serait d’accord de payer les lavettes qu’il a ramenées des States dans ses valises, soit 4 $ 50. Le reste de la facture, c’est pour le bureau du PS.
-Vous voyez bien que votre initiative n’est pas bonne.
-D’autant que si c’est aux personnels politiques à dire eux-mêmes les sommes dont ils sont indignes, on peut s’attendre à des surprises.
-L’euro symbolique ?
-C’est ce que mon avocat m’a conseillé pour mon compte personnel.

Poster un commentaire